samedi, août 15, 2009

Le mystérieux dimanche

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes


Au temps de ma jeune enfance
Il y avait ce dimanche après-midi
Avec une routine implacable
Comprise tard à l’âge adulte

À cette phase naïve de mon enfance
Impossible à mon jeune cerveau
D’imaginer ou de soupçonner
Ce qui pouvait bien se tramer

Et pourtant il s’en passait
Des scènes grandioses
Dans cette mystérieuse chambre
Celle de mes parents en cet après-midi
Que chaque dimanche amenait

Il fallait déguerpir et s’éloigner
De ce coin mystérieux où disparaissaient
Eugène et Florence pressés qu’ils étaient
À aller accomplir l’acte qui donna
Une multitude de rejetons grâce
À la méthode Ogino mal comprise
Par Florence qui recevait la semence
De son mari alors qu’elle était féconde
Et qui s’abstenait en période d’infertilité

Il faut dire que l’abbé Donat Tanguay
Lui avait expliqué la chose et elle l’avait
Comprise comme elle pouvait
C’est-à-dire de travers
Au grand bonheur du curé
Qui voyait ses ouailles augmenter
Au fil des coïts répétés frénétiquement
Dans l’acte conjugal exécutoire
Sous peine de damnation éternelle

C’est ainsi que je fus conçu
Et que je compris plus tard
Que l’après-midi du dimanche
Était réservé à l’acte copulatoire
L’acte conjugal béni de Dieu