mercredi, octobre 11, 2006

Simplicité xyloglotte humoristique


Simplicité xyloglotte humoristique (Version en langue de bois)

Gymnovitiphyllosexophore, j’errai dans la campagne
J’appréciais mon morphométéorisme
Je croisai un kilopédiculteur
Nabuchodinosaure dans mon baladeur

Devant mon egobésité
Je devins un lacrymosaure
En buvant mon frigidolactum
Je me transformai en bonvinoderme

Pour étouffer mon aéronihilisme
Je devins chrysocardique
Un inthalassopotable cératophale
Cracha sur mon hellénépiphanisation

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Simplicité xyloglotte humoristique
(Les mots en caratères gras indiquent la définition des mots.)


Nu, le sexe caché par une feuille de vigne, j’errai dans la campagne
J’appréciais mon quelqu’un qui pète la forme
Je croisai un éleveur de mille-pattes
Un très vieil opéra de Verdi
dans mon baladeur

Devant mon hypertrophie du moi
Je devins celui qui verse une larme de crocodile
En buvant mon lait caillé
Je me transformai en peau de vache

Pour étouffer ma tendance à avoir l’air de rien
Je devins celui qui a un cœur d’or
Un facile cocu
Cracha sur mon art d’aller se faire voir chez les Grecs

mardi, octobre 10, 2006

Retour à la maison

Photo : Santorini, île volcanique de Grèce



Retour à la maison

Je sais
Je suis prisonnier de l’espace et du temps
Je vis des expériences

Je travaille
Je procrée
Je me divertis
J’adore un ou des dieux


De tout cela, je suis fatigué
Je veux comprendre
Je veux déchirer les voiles de l’invisible
Je veux démasquer l’imposture


Et si la réalité était autre
Et si les expériences n’étaient que les soubresauts du libre-arbitre
Et si la procréation perpétuait le cycle réincarnationnel
Et si le travail n’était qu’une forme d’esclavage
Et si le divertissement n’était qu’un fuite
Et si l’adoration d’un ou des dieux n’était qu’une forme d’aveuglement

Je sais
Derrière les voiles de l’invisible
Une autre réalité émerge
Conscience
Liberté créatrice
Savoir

Le retour à la maison s’impose
La farce a assez duré.

samedi, octobre 07, 2006

La fausse déeese



Elle crie et hurle
Son corps titube
Elle, esclave de son gros
Lardon de mari
Un soir qu’il est à la taverne
Elle repense et revoit clairement
Ce jour illusoire de ses noces…
Comme elle était belle
Dans son inconscience heureuse!
Fausse déesse d’un jour
Vampirisée
Par la société de consommation
Qui continue à l’engraisser
Tous les jours

Brûler tes faux idéaux
Abdiquer devant le modèle
Reprendre ton territoire perdu
Découvrir ta puissance
Larguer ton gros
Tonneau de bifteck
Qui t’annihile
Perdre tes kilos
À mesure que ta conscience
Prend du poids

Elle crie et hurle
Son corps se rebiffe
Elle, fille de la liberté
Elle, femme rebelle
Elle, flamme souveraine
Elle dit sereinement
Non à la fausse déesse
Elle s’ouvre
Lentement mais sûrement
À la conscience humaine…

mercredi, octobre 04, 2006

Je suis ou je ne suis pas


Je doute
J'accuse
Ce n'est pas de ma faute
Ce n'est pas de tes affaires.

Je suis insécure
Je questionne
Ce n'est pas une réponse
Ce n'est pas une solution

Je suis malade
Je meurs
Je cherche un remède
Je cherche un tombeau.

Ainsi s'exprime
le mort-vivant
l'ignorant
l'inconscient
manipulé à son insu
intellectualisé par les idéologues
dominé par les maîtres
enculé par la tradition
engraissé par les connaissances
adulé par ses pairs
électrocuté par son double de lumière

Découvrir sa source
Revenir chez lui
Entrer dans son savoir
Affirmer sa certitude
Refuser d'être victime
Accepter enfin d'Être

Le non-être est une illusion
de l'ego intellectualisé
de l'ego qui réfléchit
de l'ego qui pense
qu'il pense
locataire d'une pensée
qu'il croit sienne.

lundi, octobre 02, 2006

Prendre le large


Ne jamais jeter l’ancre
Aller au bout des évidences
Détourner les conséquences
Contrer les attentes

Calmer cette mer orageuse
Contrer ses vagues ensorceleuses
Se méfier des lames capricieuses
Attendre la marée paresseuse


Crier sa rage
Contrôler la décharge
S’éloigner au large
Éviter les dérapages

Rester dans le noir
Subir le désespoir
Faire naître un espoir
Croire sans voir

Humaniser la bête
Partir à la conquête
Larguer ce qui arrête
Vivre et tout simplement être

samedi, septembre 30, 2006

Bartavelle de Delos

Photo = J'ai photographié cette perdrix Bartavelle en visitant l'île de Delos en Grèce.
Cette perdrix m'a inspiré ce poème.

Elle picore en paix
Dans l’île de Delos
La perdrix Bartavelle

Inhabitée par les humains
La Bartavelle n’a rien à craindre
Ou presque sur son île

J’envie cette perdrix et sa liberté
À l’aube ou au crépuscule
Il me semble entendre son chant


Elle brourit, cacabe, glousse, pirouitte
En toute liberté
Loin des humains, la bienheureuse

Loin des chasseurs
Elle préfère l’altitude
Elle se méfie des carnivores


La ville, elle ne connaît pas
Loin des bruits de nos moteurs
Elle picore dans la sainte paix

Dieu Apollon
Transforme-moi en perdrix Bartavelle
Je suis fatigué des humains

J’irai ainsi me baigner
Dans ton lac sacré
Je veillerai sur ton sanctuaire

Je serai le gardien des lieux
J’irai dans la grotte
Oublier mon ancienne humanité

Entendez humains
Mon chitti-ti-tokchitti-ti-tok
Mon chukchukchukpairchuk
Pairchukpairchukchukorachukora

vendredi, septembre 29, 2006

Oracle de Delphes


Pythie, prêtresse sacrée
Tant de questions
Tant de réponses
Dans le lointain passé


J’ai visité le temple
Du dieu Apollon
Toi, son intermédiaire
Que réponds-tu
Aux doléances
Des humains d’aujourd’hui

Comment interpréter
Tes incantations
Combien de coupes
De ton breuvage sacré
Combien d’émanations toxiques
Issues du sol
Pour trouver la réponse
Aux mots de ce siècle

Aurais-tu une réponse
Sur la pertinence
D’une guerre en Irak

Aurais-tu une réponse
À la pauvreté
De ton Afrique

Aurais-tu une réponse
À la pollution grandissante
De notre planète

Aurais-tu une réponse
À l’intolérance
Au racisme
Au fanatisme religieux
À la bêtise humaine
À la cupidité des riches
À la soif de pouvoir

Si réponses tu as
Oh Pythie de Delphes
Elles seront ignorées
Par les humains
Tu prêcheras dans le désert
Tu auras le temps
De t’enivrer de ton breuvage sacré


Tes humains vivront
Leur quotidienneté
Ils fermeront les yeux
Ils se boucheront les oreilles
Les mythes et les légendes
Les berceront dans leurs illusions