lundi, décembre 15, 2008

Un flacon de flocons

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je lève mon flacon
Aux premiers flocons
Non je ne suis pas con
J’aime à ma façon

Ce sol enneigé
Ce sol piégé
Ce sol agressé
Cela me désole

Je les aime dans les airs
Je les déteste sur terre
Je les regarde virevolter
Je me sens survolté

Flocons de neige
Flocons d’innocence
Flocons folâtres
Flocons coquins

Restez dans les airs
Allez dans la lointaine Afrique
Abreuvez cette terre desséchée
Réhydratez les zones désertiques
Quittez le Nord et l’Antarctique
Allez faire votre pique-nique ailleurs

Souffrez une seule exception
Venez me saluer le soir de Noël


dimanche, décembre 14, 2008

Bernard Madoff


Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

C’est « toff » à prendre
50 milliards en fraude
Madoff Madofff Madoff
Et ta conscience?

50 milliards en fraude
Madoff Madoff Madoff
Une petite gêne oui ou non
Et ton âme?

Madoff Madoff Madoff
Toute une pyramide
50 milliards escroqués
Que te dit ton miroir?

Un courtier légendaire
Incarnation du rêve américain
Le plus grand escroc de l’histoire
Seras-tu encore vénéré?

Madoff Madoff Madoff
Écoute cette petite voix
Celle de Sarkozy qui crie
« Civilisons le capitalisme »

Madoff Madoff Madoff
La prison t’attend
Tu y vivras
La simplicité involontaire

samedi, décembre 13, 2008

Elle est venue

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Une nuit d’insomnie
Une nuit d’angoisse
Une nuit ténébreuse
Une nuit affreuse

Il pleuvait dehors
J’étais triste à mort
Oui, oui, je pleurais
Un torrent de larmes

Et puis elle est venue
Partie depuis des lustres
Dans ce monde tout autre
Dans cette dimension autre

Sa présence prit le chant
De cet oiseau dans ma fleur
Cet oiseau testeur d’humidité
Pourtant la fleur avait son eau

L’oiseau chantait si fort
L’oiseau voulait me consoler
Elle qui aimait les oiseaux
Elle qui aimait les fleurs

Je compris qu’elle avait senti ma tristesse
Je compris qu’elle me faisait sentir sa présence
Mes pleurs cessèrent et j’acceptai cette présence
Je ne suis jamais partie cher poète si triste

Je veille sur toi et je lis tous tes poèmes
Je vibre à ta sensibilité et je comprends
Puise en toi la force d’espérer
Malgré toute ta désespérance

Je ne serai jamais loin de toi
Tout comme ta souffleuse
Dans ton abri Tempo

Je t'aimerai toujours

vendredi, décembre 12, 2008

J'ai compris le pourquoi des guerres

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Encore une neige abondante
Dans ce Nord de l’Amérique
Je sors ma rutilante souffleuse
De son douillet abri Tempo

Une jouissance indescriptible
Gagna tout mon être jubilatoire
Devant cette ferraille si utile
D’étranges sensations m’inquiétèrent

Pendant que le bruit du moteur
Me maintenait dans un état léthargique
Je questionnai ma conscience
Et tout à coup la lumière fut

Je compris le pourquoi des guerres
Le plaisir orgasmique de manier
De la ferraille, des bébelles meurtrières
Fusils, chars d’assaut, F18

Évidemment c’est un plaisir d’hommes, de soldats
Les femmes n’ont pas de temps à perdre
Avec ces niaiseries meurtrières
Elles suffisent à peine
À ramasser les pots cassés
Et à materner ces stupides maris
Adolescents attardés incurables


jeudi, décembre 11, 2008

Sapin des fêtes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je viens de me faire passer un sapin
On ne veut plus de mon ancestral
Nom de sapin de Noël
On le remplace par sapin des fêtes

Cela fait plus politiquement correct
Je suis la victime de l’ère
Post-accommodement raisonnable
Je suis un roi des forêts déchu
Plus question d’être associé
À une fête chrétienne selon eux

Il faut ménager certaines sensibilités
On renie mon histoire dans ce grand pays
Au diable les traditions et l’identité

Je suis un sapin bien accommodant
Mais n’approchez pas trop
J’ai encore des aiguilles


dimanche, décembre 07, 2008

Vacheries justifiées

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Nous les vachers de cette planète
Sommes hélas les vaches à lait
De ces banques sans scrupules
De ces constructeurs de ferraille
De ces maudits spéculateurs véreux
Incapables de vivre la simplicité volontaire
Qui braillent pour nous siphonner encore
Quand tout s’écroule sur la planète

Revenez sur le plancher des vaches
Faites comme nous et pour toujours
Mangez copieusement de la vache enragée
Vivez une période de vaches maigres
Vous comprendrez pourquoi
Le peuple meugle et beugle
En ces temps d’incertitude économique
Que vous avez provoquée bande de cons

Jamais mes vers ne seront assez vaches
Pour vous crier toute mon indignation
Vous méritez toutes ces vacheries


samedi, décembre 06, 2008

Deux solitudes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je contemple ces deux piliers calcaires
Paysage marin spectaculaire
Dans le silence de la baie de Ha-Long
Mes pensées accompagnent mon regard émerveillé

Ces deux piliers se regardent
Depuis des décennies
Comme ces deux peuples fondateurs
De mon propre pays

Oui deux solitudes
Que les cris réveillent
Au gré des crises passagères
Au concert des invectives réciproques

Oui deux solitudes
Comme ce couple agonisant
Qui n’ose se séparer
Trop habitué à se quereller

Oui deux solitudes
Comme le Nord et le Sud
Comme le riche et le pauvre
Comme le guerrier et le pacifiste
Comme la rose et l’épine

Je regarde ces piliers calcaires
Et une nostalgie profonde monte
Des profondeurs de mon être
Je vis un moment de grâce
Personne ne peut m’empêcher
De vibrer à tant de beauté

Laisse tes pensées se noyer
Dans le golfe du Tonkin
Ne fais que contempler, poète
Ne fais qu’admirer, poète
Ne fais que savourer ton instant
Ta planète mérite encore ce regard