vendredi, janvier 19, 2007

Le fondamentalocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Le fondamentalocanthrope

Moins il pense mieux il se sent
Ne le dérangez surtout pas
Par une interrogation
Il vous sourira
Dans son fond il vous maudira
De quel droit osez-vous
Lui faire perdre
Son fragile
Équilibre

STOP

Fuyez le fondamentalocanthrope
Il n’a rien à vous apprendre
Son contact vous met en péril
De croupir dans une insurmontable
Insignifiance

STOP

Il a la vérité
Il a soif de pouvoir
Il veut tout régenter
Il vous veut esclave
Ne lui parlez pas surtout de liberté

lundi, janvier 15, 2007

Ton visage en souvenirs

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Ton visage
Aux frais contours
Plein de jeunesse
Plein de hardiesse
Au temps de ta jeunesse

Ton visage
Au teint bronzé
Par les escapades ensoleillées
Dans des contrées éloignées
Au temps de l’insouciance

Ton visage
Aux reflets tristes
Des premiers amours brisés
Des faux pas crispés
Au temps de l’inexpérience

Ton visage
Aux traits durcis
Par les détours militaires
Par des vies foutues en l’air
Au temps du patriotisme

Ton visage
Aux regards perdus
Par la quête d’un sens à l’existence
Sans réponses consistantes
Au temps du questionnement

Ton visage
Aux sourires radieux
Par un charnel amour retrouvé
Par une descendance projetée
Au temps de la permanence

Ton visage
Aux pâleurs inquiétantes
Par les soubresauts d’un corps agité
Par le poids d’une existence usée
Au temps de l’ultime rencontre

dimanche, janvier 14, 2007

Le Père Noël en sabbatique

Par Jacques Rancourt
Le Père Noël a décidé de prendre une sabbatique
Après 50 péripéties, il ménage son nerf sciatique
Il ne ferme pas pour autant boutique
Il reviendra un de ces jours avec sa chronique
Il met à "pause" sa saga humoristique
Il met un frein à son ton sarcastique
Il ne donnera plus prise à la critique
Il regrette déjà vos visites

L'auteur du blogue publiera d'autres textes
Revenez le lire à l'occasion
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jeudi, janvier 11, 2007

Jardinage mémoriel

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Jardinage mémoriel

Dans le réel jardin arrière
Jolies toutes mes fleurs
Laides certaines herbes
Succulents fruits et légumes

Dans le réel jardin de mes souvenirs
Heureuses toutes mes folies
Sombres certains événements
Truculents bien des instants

Bonheur arraché au pire
Commencement de l’éternité
Mémoire sélective
Réalité enjolivée

Hantise de la vie moderne
Expertise du passé
Effacement inexorable de l’être
Impuissance tragique

Souvent au chevet
Visite au cimetière
Vie dans les souvenirs
Êtres aimés éphémères

Amoureux de la vie
Sensibilité à fleur de peau
Fuite longue et certaine
Sentiment de finitude

Petits riens bouleversants
Bien ancrés dans la vie
Enlisement fatal
Respect du silence

Obsession du temps
Éternité éternelle
Absences et pertes
Désespoirs et révoltes

Hier
Aujourd’hui
Demain
Et puis après

mercredi, janvier 10, 2007

Le Père Noël dans son chalet à Odense

Par Jacques Rancourt
50e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

Je suis le Père Noël initiateur de ses enfants à la vie
Je décide de leur inséminer des paroles de sagesse
Je les conduis dans notre chalet à Odense près de Copenhague
J’amène pain, fromage, vin et fruits et autres mets délicieux

Je cause, nous dialoguons, nous échangeons, nous fraternisons
Je décide au début de la nuit de leur faire un noëlique sermon
Je vis mes enfants m’entourer ainsi que ma jolie Danoise
Je sentis mon cœur exploser et s’exprimer de telle manière

Aimez-vous les uns les autres
Vivez l’instant présent
Restez libres par la vérité
Accueillez les bannis
Acceptez la différence
Soyez des artisans de paix
Rejetez le service militaire
Éloignez-vous des idéologies
N’acceptez aucun maître
Rejetez le racisme
Rejetez le fondamentalisme
Rejetez le sectarisme
Pratiquez l’humanisme
Méfiez-vous de la bête humaine
Respectez la nature
Apprenez à ne pas croire
Protégez-vous
Devenez centrique

Mes paroles inondèrent leurs angéliques cœurs
Les cris de joie fusèrent de leurs jeunes bouches
Ils se jetèrent sur moi et me couvrirent de tendresse
Je me couchai tard et je contemplai le ciel étoilé
Je ne soufflai mot de mon expérience dans la grotte
Un profond et divin silence s’installa dans le chalet

mardi, janvier 09, 2007

Le Père Noël est questionné sur Dieu par Elysa

Par Jacques Rancourt
49e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

Je suis le Père Noël qui adore ma fille chérie Elysa
J’adore lui raconter de belles histoires pour l’endormir
Je trouve qu’elle est très précoce pour son âge
J’ai eu à répondre à de graves questions divines
A-t-elle eu vent de mon questionnement dans la grotte
J’espère que mes vociférations n’arrivèrent pas à ses oreilles

Ainsi se déroula le questionnement d’Elysa

Papa, peux-tu me dire pourquoi le besoin de Dieu ?
Oui, ma chère Elysa, je vais te le dire

La bête humaine a besoin de Dieu pour se rassurer
La bête humaine a besoin de Dieu pour se consoler
La bête humaine a besoin de Dieu pour expliquer le mal
La bête humaine a besoin de Dieu pour fuir le désespoir
La bête humaine a besoin de Dieu pour délimiter l’inconnu
La bête humaine a besoin de Dieu pour camoufler sa crainte
La bête humaine a besoin de Dieu pour échapper à l’absurde
La bête humaine a besoin de Dieu pour apaiser sa conscience
La bête humaine a besoin de Dieu pour croire à quelque chose
La bête humaine a besoin de Dieu pour encadrer son infinitude
La bête humaine a besoin de Dieu pour donner un sens à sa vie
La bête humaine a besoin de Dieu pour supporter l’insupportable
La bête humaine a besoin de Dieu pour savoir où aller après la vie
La bête humaine a besoin de Dieu pour avoir une réponse expéditive
La bête humaine a besoin de Dieu pour s’empêcher de se questionner
La bête humaine a besoin de Dieu pour éluder la quête de ses origines
La bête humaine a besoin de Dieu pour donner une cohérence à sa vie
La bête humaine a besoin de Dieu pour amadouer les forces invisibles
La bête humaine a besoin de Dieu pour s’empêcher de supporter le vide plein

Les paroles du Père Noël plongèrent Elysa dans un profond sommeil
Je retournai m’allonger près de ma douce et divine Danoise
Je rêvai que ma fille Elysa était une admirable fée des étoiles

lundi, janvier 08, 2007

Le Père Noël questionne dans une grotte

Par Jacques Rancourt
48e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

Je suis le Père Noël
Je ne suis pas un vampire
Je ne suis pas une fée
Je ne suis pas un loup-garou
Je suis un simple boulanger à Copenhague

Qui peut prouver que je n’existe pas
Qui peut prouver que Dieu existe ou n’existe pas
Je décide de faire sortir Dieu du placard
Je vais le confronter en solitaire dans une grotte
Je me tiens et je lui tiens ce célèbre discours

Oh Dieu ! Montre-toi
Pourquoi te caches-tu
Oh quelle discrétion divine
Oh quelle délicatesse surnaturelle

Pourquoi me priver
Du plus admirable
Du plus beau
Du plus étonnant
Du plus éblouissant
Des spectacles

Celui de contempler ta personne
Ton auguste
Ta charmante
Ta sainte face

Montre-toi
Décache-toi
Apparais
Sois visible

Ah tes athées seraient confondus
Ah tes agnostiques seraient désemparés
Ah tes nihilistes seraient au désarroi
Arrête de jouer à cache-cache

Ta bête humaine se cache
Quand elle a peur
Quand elle a honte
Quand elle a mauvaise conscience
Un tout-puissant n’a pas peur
Un infiniment parfait n’a pas honte

Te caches-tu
Pour me faire la surprise
Pour m’amuser
Pour jouer avec ma détresse

Tu te dis invisible
Tu te dis ubiquitaire
Tu te dis la lumière du monde
Tu me laisses sans la vision béatifique

Délivre-moi de la prison de l’ignorance
Lève le voile sur ton saint mystère
Sors de ton incognito
Sors simplement du placard

Je restai trois jours et trois nuits
À discourir
À ergoter
À supplier
À vociférer

Pas de réponse
Le vide total
Le néant absolu
Un total et absolu
Silence divin
Divinement silencieux

À l’aube
Je retournai à ma divine boulangerie
Je pétris ma divine farine
Je mis à cuire mon pain divin
J’humai une divine odeur
Je grignotai une miche divine
Je retournai embrasser ma Danoise divine
Je réalisai la sottise de mon questionnement
Je réalisai que seul compte l’humain concret
Je réalisai que seul compte ma famille, ma boulangerie