lundi, juillet 16, 2007

Souvenirs engrangés

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
Souvenirs engrangés

Grange en ruine et en miettes
Toi jadis si fière si majestueuse
Tu gis maintenant en milles débris
Seules traces de ton glorieux passé

Tes tasseries remplies de foin
Ton étable pleine de vies animales
Ton tas de fumier signe d’abondance
Tu n’es plus que l’ombre de toi-même

Ta laiterie où trônait le centrifuge
Ton hangar à voitures rempli à craquer
Ta bergerie où les moutons ont bêlé
Tu nous lances tes ruines en pleine face

Tu étais d’une grande polyvalence
Tu abritais cochons, poules, chevaux
Tu étais le royaume des vaches et du bœuf
Tu nous garroches ton néant à pleine vue

Bientôt de hautes herbes vont te recouvrir
Ce sera ton triste et unique linceul
Ton premier maître t’a quitté depuis des lustres
Tu vivras toujours dans nos mémoires évelyniennes
.........................................................................................
© Photo Jacques Rancourt – Rang Sainte-Évelyne

3 commentaires:

Anonyme a dit...

En effet, rien n’est éternel en ce bas monde ...

Anonyme a dit...

Ce poème décrit justement les sentiments que ravivent cette image pour quelqu'un qui a déjà vécu à l'abris de cette grange....

Mais nous ne pouvons pas toujours immortaliser le temps, dans la vie l'histoire s'écrit dans le moment présent bien qu'il faut une projection vers le futur...

Nos racines sont toujours là, parfois revoir des images du passé fait naître de la fierté face à ce que je suis devenu aujourd'hui...

Bravo pour ce poème...

Jacques Rancourt a dit...

Richard,

Ton commentaire est très pertinent. L'auteur est très conscient que ce blogue s'inscrit dans sa série "Au pays des souvenirs". À l'occasion, l'auteur se plonge dans ce passé, mais il ne compte pas s'y masturber indéfiniment. S'il avait à choisir, son choix se porte indéniablement sur les temps présents. La ferme familiale d'autrefois bien que bucolique serait un anachronisme aujourd'hui.

Les animaux étaient heureux, mais le propriétaire tirait le diable par la queue et devait aller bûcher du bois l'hiver pour sustenter adéquatement sa dizaine d'enfants que son instinct copulatoire lançait dans les sentiers d'un futur plus prometteur.