mercredi, février 18, 2009

Elle me disait

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Elle me disait
Qu’elle était lasse de vivre
Qu’elle se sentait abandonnée de Dieu
Que plus rien ne l’intéressait sur cette terre

Elle me disait
Que sa mémoire lui jouait des tours
Qu’elle craignait ne plus reconnaître les siens
Qu’elle supportait difficilement le temps

Elle me disait
Que le temps était venu de partir
Qu’elle n’avait plus sa place ici
Que sa destinée était ailleurs

Elle me disait
Que son vieux corps la faisait souffrir
Que les gestes les plus simples étaient pénibles
Qu’elle pensait à la mort comme une délivrance

Je sentais tout son désarroi et toute sa détresse
Toute cette longue route pour en arriver là
Je savais que mes paroles seraient inutiles
Écouter était tout ce que je pouvais lui offrir

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Pas facile de vieillir et de lancer la serviette!
Cré Lucienne va! Elle me rappelle les jérémiades de notre vieux paternel...
Enfin, dans quelques années, ce sera nous qui devrons affronter cette fin de vie...
Et le temps passe si vite...

Anonyme a dit...

Voilà un écrit qui me rapproche de mes deux dernières années dont j'ai participé activment dans le comité de la Table ronde sur l'aide au suicide et de l'euthanasie dans une perspective de " Qualité de fin de vie.."

La question soulevée dans ton texte est cette interrogation sur cette qualité de fin de vie que nous voulons nous donner....

Un débat déchirant qui n'est pas fini, que le secteur des soins aux malades en phase de fin de vie ne peut solutionner, que les balises religieuses ou très ouvertes socialement ne peuvent non plus être encadrés législativement.

Nous devrons aussi vivre cette phase juste qu'à la lie, si nous voulons voler du temps à la vie, si non il faudra prendre ses responsabilités sur le plan personnel.

Bravo, a+