vendredi, mai 04, 2007

Glande prostrée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Glande prostrée

Ne riez pas de cette glande
La prostate n’entend pas à rire
Vous pensez au toucher rectal
Un immense rictus vous transfigure
Vous avez visionné ce vidéo
Vous avez bien ri tout votre saoul

Votre transfiguration peut devenir une crucifixion
Sont comptés les beaux jours du liquide prostatique
Il était content de côtoyer le sperme vers sa destination
Il jubilait avec son volume et ses enzymes direction col utérin
Une terrible tragédie l’attend au détour sans avertir
Ce n’est pas l’adeno-myo-fibrome prostatique
Pire c’est l’affreux et terrible cancer dévastateur

Le poète est triste en cette nuit obscure et sans étoiles
Il vient d’apprendre que son ami est attaqué sournoisement
Cette glande fait de l’ami un homme dévasté et prostré
Ce printemps ne sera jamais plus ce qu’il était
C’est l’automne et même l’hiver dans son corps
Il garde le silence et n’ose parler de cette crucifixion
Le poète lui a des mots pour exprimer sa peine
Son ami trouvera-t-il une quelconque fleur au bout de sa tige

Mère Paul-Marie l’incarnation mystique de la vierge
Viendra-t-elle à son secours
Le poète en doute fortement