vendredi, juin 30, 2006

Héroïne maudite



Je dédie ce poème à tous les humains qui souffrent de ce terrible fléau moderne.

Dix dollars la dose
Smack, jazz, héro
En quelques heures
En quelques jours
En quelques semaines
Tu l’envoies en enfer

10 dollars la dose
Moins cher que la cocaïne
Toi, jadis dope d’initiés
D’artistes aisés
Maintenant dope
Des sans-abri
Des squeegees
Des jeunes
Tes adeptes

Demain
No future
Disent-ils
Alors
Maintenant
Du plaisir pour oublier
Un appart
Un char
Une blonde
Et une dose
À 10 dollars
À répéter

Quel maintenant
Quel cauchemar
Que ces dopes à 10 dollars
Qui te transforment
En pantin désarticulé
Te font sombrer
Dans le délire
Qui te font perdre
Le peu d’estime de toi

Quand tu seras en manque
À qui téléphoneras-tu ?
Qui viendra te chercher
Parce que tu as peur de mourir
Parce que tu sens perdre ton corps
Qui te trouvera prostré
Souffrant dans un coin
De ton appartement
Ou d’une ruelle obscure ?

Hier, c’était l’acide, le speed, le pot
Aujourd’hui, c’est l’héroïne
Fragile comme tu es
L’héroïne fera-t-elle de toi
Un héros ?
Que sera demain
Sans point d’ancrage
Sans repères
Sans projets
Fuir la réalité
Chercher les plaisirs immédiats
Avec l’héroïne et ses extases
Qui font disparaître
Toutes tes douleurs

Quel trafiquant vas-tu enrichir ?
Ton no future fait le futur
Des millionnaires de la dope
Ces nouveaux dieux modernes
Qui t’ouvrent la porte
Des paradis artificiels

Oh poète, arrête de me moraliser
Tu me fais suer
Quand je serai rendu trop loin
Si je commence à comprendre
Si je me prends en main
Si j’ai ma méthadone
Je vais retourner à la vie
Je me sentirai heureux et libre
Je me donnerai le droit de vivre

Adieu l’esclavage
Adieu les trafiquants
Adieu les ruelles
Adieu l’hépatite C
Adieu le sida
Adieu la piquerie
Adieu les surdoses
Adieu le froid
Adieu la violence
Adieu la peur
Adieu la mort
Bienvenue la vie

Post-Scriptum
Me liras-tu ?
Seras-tu encore en vie ?
Seras-tu mort ?
Parlerons-nous
De toi
Au passé?

mardi, juin 27, 2006

James Douglas Morrison



Dans quelques jours, se revivra à nouveau dans ma Beauce natale le Woodstock. Cet événement me fait publier aujourd'hui un poème sur ce Jim Morrison que certains croient encore vivant. (Rires...)

Poète, tu fus
Musicien, tu fus
Idolâtré, tu fus
Suicidé ou overdosé, tu fus

Sensible, tu fus
Rock star subversive, tu fus
Écorché par la vie, tu fus
Apatride, tu fus

Prisonnier de ton image, tu fus
Romantique, tu fus
Frustré, tu fus
Incompris, tu fus

Capable d'émotions, oui
Capable de sentiments, oui
Généreux et loyal, oui
Roi Lézard, oui

Inventer un art nouveau, tu voulais
Changer notre vision du monde, tu voulais
Réveiller nos consciences, tu voulais
Participer à la beauté du monde, tu voulais

Un poète maudit, tu fus
Le mal du siècle t'a eu
Tu as obéi aux sirènes de la mort
Tu as choisi un chemin sans issu
Victime impuissante de forces négatives

Tu as choisi la mort
Tu aurais pu choisir la vie
La vie, une espérance
La mort, un échec

lundi, juin 26, 2006

Léthargie bénéfique

Ci-haut, la fierté de mon beau-frère Martin...

Une abeille butine sur une fleur
Une truite cherche un ver
Une chatte miaule sous une fenêtre
Une poule picore sous un escalier

Une vague caresse le sable d’une plage
Un vent doux soulève une feuille
Une neige abondante couvre la plaine
Une pluie torrentielle lave la chaussée

Je n’ai pas le goût de la dissidence pour le moment
Je ne fais aucune promesse pour le moment
Je ne provoque pas de vagues pour le moment
Je me remets de ma nostalgie voltairienne pour le moment


J’oublie les vers de ce solitaire et de ce solidaire
Je me repose pour le moment
Je recherche la sainte paix
La sainte paix

dimanche, juin 25, 2006

Être


Photo du Lac Gorgotton au Québec, Canada d'où je reviens de pêche.

La nuit lui sert de couverture
Il craint l'arrivée de l'aube
Son sommeil tire à sa fin
Bientôt la lumière va éclater

Le jour lui sert d'excuse
Il remet à demain l'essentiel
Sa journée tire à sa fin
Bientôt l'obscurité va le cacher

Puis l'inévitable se produisit
Il vit sa lâcheté
Il commença à trembler
Bientôt il aurait à décider

Décider enfin à être
Décider à oublier le passé
Décider à se ficher du futur
Décider à se regarder

Regarder sa grandeur
Regarder ses chaînes
Regarder dans l'invisible
Regarder et vivre

Vivre sans douter
Vivre sans croire
Vivre sans culpabilité
Vivre dans son savoir

Savoir d'où il vient
Savoir où il va
Savoir supporter le temps
Savoir être

lundi, juin 19, 2006

L’enveloppe brune et les examens

Je dédie ce poème à tous ces élèves qui suent et peinent lors des examens.

L’enveloppe brune
Elle est là sur le coin du pupitre de la classe
En attente
Je la fixe l’œil inquiet
En colère
Mes élèves suent et peinent
En réclusion
Je les surveille
Et puis cette même enveloppe brune
Elle me nargue
Elle me lance ses 60 % de fibres recyclées
Elle exige le numéro de l’épreuve unique
Non satisfaite
Elle m’ordonne d’inscrire les numéros de copies
Je refuse
Elle me culpabilise
Il faut le DE à À
Je capitule

Les examens
Déjà les premières copies reviennent
Gorgées de réponses vraies ou fausses
Et toujours cette enveloppe brune
Elle les réclame
Impatiente
Insolente
Brune de colère
Je dois céder encore une fois
J’enfouis machinalement les feuilles
Dans son intimité
Hurlements et cris se font entendre
« Tu ne sais pas lire les directives!
Analphabète
Incompétent
L’exemple parfait du Principe de Peter »
Je la scrute attentivement
Mes yeux s’arrêtent
À ce qui semble être son nombril
Des mots impitoyables me sidèrent
M’aveuglent et m’éblouissent
La brutale réalité confirme son diagnostic
« Doivent être classés
En ordre de code permanent
Avant de remettre l’enveloppe
À la personne concernée »

Je tombai dans un état second
Mes mémoires passées revinrent à la surface
Les mots CODE PERMANENT
Résonnent dans ma tête
Mes élèves
Les enfants de ma vie
Codifiés à tout jamais?
Est-ce possible?
Dans mon délire
Un poème écrit jadis avec amour
Revient me hanter
Je vis ces mots défiler dans mon cerveau
Les uns après les autres…

Et puis ces examens
D’autres copies abattues
Sur mon pupitre
Près de la fatidique enveloppe brune
Me rappellent mon rôle
De surveillant au service de l’enveloppe
Rouage implacable du système
L’enveloppe dominatrice m’avale
Personne ne m’avait dit
Qu’un jour je deviendrais le pantin exécutoire
Des volontés d’une enveloppe brune
Déesse d’un monde codifié

dimanche, juin 18, 2006

Enfants de ma vie, enfants de l’avenir



Je dédie ce poème à toutes les enseignantes et à tous les enseignants qui se dévouent pour leurs élèves.

Enjoués, fatigués, aimés, bafoués
Ces enfants de ma vie
Ces enfants de l'avenir
Ces enfants qu'on m'a confiés
Ces enfants qui me laissent épuisé
Ces enfants qui attendent des gestes d'amour
Ces enfants qui feront le monde à leur tour.

Ce soir, je marche dans leurs rêves
Tricotés avec crayon et papier
Malgré les courants contraires
Malgré les discours réducteurs
Ces enfants sont l'avenir
Ces enfants sont ma source d'énergie
Ces enfants sont mes trésors en or

Le plus beau métier du monde
Développer la personne
Celle qui sera l'avenir
Celle dont je tire le meilleur
Celle que je mène ailleurs
Celle qui sera l'avenir

Ce métier le plus beau
Comme le plus vieux
A pour nom Amour
Femmes et hommes
Par milliers
Chaque jour
Dans la solitude
Dans la joie
Savent
Qu'ils façonnent
L'avenir.

Ce pouvoir
Leur appartient
Personne
Ne peut leur ravir.

vendredi, juin 16, 2006

Du bisse au jardin d’Éden

La fleur : Pavot Pizzicatto

J’errais quelque part sur ma planète
Tant de guerres
Tant de souffrances
Tant de sanglots
Me disais-je dévasté

Au détour d’un boisée
Dans une colline abrupte
Une femme assise près d’un bisse
Pieds nus dans l’eau fraîche
Irradiait la plénitude, la sainte paix

J’ai lu ton poème ô femme
Dans Expression9.com
Si je suis cette perle si précieuse
Pourquoi les incertitudes du siècle présent
Viennent te tourmenter?

Le bisse se transforma en rivière
Avec cette femme toujours assise près d’elle
Cette main qu’elle caressa tendrement
Devint légère laissant échapper le poids de mes soucis
Suis-je le Siddhartha qui rencontre sa belle Kamala
Me disais-je intrigué

La rivière se transforma en fleuve
Avec cette femme toujours assise près de lui
Ses lèvres se posèrent sur mon front
Les sueurs froides provoquées
À la pensée des bipèdes inconscients s’estompèrent
Un doux envoûtement fit place aux soucis
Suis-je l’alchimiste qui réalise sa légende personnelle
Me disais-je pacifié

Le fleuve se transforma en océan
Avec cette femme toujours assise près de lui
Son corps nu se posa sur le mien
Une marée foudroyante arrosa nos corps enlacés
Les terribles vagues étaient de douces caresses
Les écumes gagnèrent leurs chaudes crevasses
Les soubresauts erratiques de l’humanité
Les angoisses de mes contemporains
Le vide existentiel de tant d’autres
Suis-je le Candide qui retrouve sa Cunégonde
Me disais-je surexcité

L’océan se transforma en jardin d’Éden
Avec cette femme qui m’aide à cultiver mon jardin
Seul importe ma perle précieuse, ma nouvelle Ève
Je mangerai toutes les pommes qu’elle m’offrira
Me disais-je agapêtisé

jeudi, juin 15, 2006

L'écoute de l'autre

La fleur : Pivoine Gay Paree

Tout le monde parle, mais personne n’écoute vraiment l’autre. Ce constat, on le fait tous les jours. Quand quelqu’un ose écouter, il juge et condamne ce qui amène l’autre à le haïr, car il sent un manque de respect envers sa personne.

Écouter l’autre ne veut pas dire se laisser impressionner ou magnétiser. C’est regarder ce qu’il y a d’intelligent dans ses propos. Ce n’est pas par hasard si l’autre est dans votre vie. En l’écoutant vraiment, vous recevrez une information très pertinente qui vous concerne même si l’autre ne s’en rend pas compte. En laissant de côté tout ce qui vient de l’âme i.e. tout ce qui est émotionnel, vous constaterez que l’esprit de l’autre se manifeste et a des informations qui vous concernent.

Cette prise de conscience que l’écoute de l’autre peut améliorer votre vie permettra de vivre des associations qui vont améliorer la définition et la qualité de votre personne. Cette aptitude à reconnaître l’intelligence des autres lorsqu’ils vous parlent va changer votre dynamique personnelle et établir des associations durables.

Il est évident que l’individu centrique possède une forte individualité, mais s’il est capable d’écouter l’autre, son individualité ne l’isolera pas nécessairement. Il a compris qu’en ce troisième millénaire l’action passe par l’alliance.

C’est cette absence d’écoute de l’autre qui est la cause de tous les conflits qui affligent encore malheureusement notre planète. C’est triste de constater que les races, les langues, les religions, les idéologies sont la source de tant de conflits encore en ce début de siècle.

Comment vont se résoudre ces conflits ? Il faudra bien un jour que le juif écoute le musulman, que le catholique écoute le protestant, que le Serbe écoute l’Albanais, que le Russe écoute le Tchéchène, que le riche écoute le pauvre, etc.

En ces temps-ci, le bogue à combattre est le manque d’écoute, car l’évolution de la personne passe par l’alliance et la reconnaissance de l’esprit de l’autre par l’action.

Culpabilité

La fleur : Iris conjuration

Culpabilité, quel poison rare
Qui tue à petites doses
Qui enchaîne le quotidien
Qui atrophie la conscience
Qui amnésie le positif de la vie

Tu t’infiltres dès le jeune âge
Tu t’intensifies à coups de morale
Tu te densifies avec des pseudo-valeurs
Tu sécurises par l’approbation généralisée

Seul un saut en hauteur peut t’extirper
Ce saut est synonyme de prise de conscience
Conscience qui démasque ton imposture
Conscience qui foudroie ton monde virtuel
Conscience qui montre au grand jour tes mises en scène
Conscience clé de salut de l’individuation
Conscience qui brise les barreaux de ta prison
Conscience qui fait de toi un être libre

mercredi, juin 14, 2006

Sept mots bafoués

La fleur : Pivoine Scarlet O'Hara

Quand je regarde ce monde
Ce ne sont pas sept mots
Qui me viennent à l'esprit
Quand je regarde ce monde
Ce sont sept maux
Qui font mal à mon esprit

Qui a parlé de paix?
Où est cette sainte paix tant recherchée?
Dans la super consommation?
Dans la mort d'un autre humain?

Qui a parlé de liberté?
Où se cache cette liberté?
Dans les cartes à puces?
Dans les rapports d'impôts?

Qui a parlé d'égalité?
Où se vit cette égalité?
Dans la couleur de la peau?
Dans le salaire d'une femme?

Qui a parlé de fraternité?
Où se rencontre cette fraternité?
Dans le salon ovale de la Maison Blanche?
Dans les synagogues, les églises, les mosquées?

Qui a parlé de démocratie?
Où se pratique cette démocratie?
Dans les pots-de-vin des grosses Compagnies?
Dans les discours démagogiques et les fausses promesses?

Qui a parlé de justice?
Où se terre cette justice?
Dans les salaires des avocats?
Dans les bidonvilles des grandes villes?

Qui a prononcé le mot humain?
Où est ce terrien appelé humain?
Est-ce celui qui tue?
Est-ce celui qui exploite un autre humain?
Est-ce celui qui ignore d'où il vient?
Est-ce celui qui pense qu'il pense?
Est-ce celui qui sait où il va?

Est-ce celui qui sait
Que ces mots bafoués
Que ces maux sont une mise en scène
Que sa vie est une série d'expériences
Qu'un jour tout deviendra clair
Clair comme du cristal
Claire comme l'eau d'une source
Il saura d'où vient la source.

lundi, juin 12, 2006

Nostalgie voltairienne


Encore aujourd’hui
Je relis ton poème
Sur le désastre de Lisbonne
Cri existentiel
Sur une telle absurde souffrance

Encore aujourd’hui
Tu aurais écrit un poème
Sur le désastre causé par le tsunami
Cri démentiel
Sur une telle asiatique agonie

Encore dans un lointain hier
Tu dénonçais les guerres
Dans les contrées ravagées de ton époque
Cri de colère
Sur la royale bêtise humaine

Encore dans un proche aujourd’hui
Tu ragerais contre les intrusions impériales
Sur les terres du Golfe
Cri viscéral
Sur ce persique carnage humain

Encore il y a si longtemps
Tu raillais les pontifes religieux de tout acabit
Sur leur hypocrisie camouflée
Cri désespéré
Sur leur sainte sauvage supercherie

Encore maintenant
Tu pourfendrais ces bonzes
Sur leurs offensives kamikazes et suicidaires
Cri de haine
Sur le prétendu axe du mal ou du bien

Voltaire, reviens
Ton absence est insupportable aux temps présents
Voltaire, reviens
Je ne supporte plus cette grande noirceur planétaire
Ta lumière est indispensable.


dimanche, juin 11, 2006

Les pêcheurs du lac Gorgotton

Chaque année, je vais à la pêche avec plusieurs de mes frères et quelques amis. Ce poème témoigne de l'ambiance qui y règne.



Dans ce décor de rêve
Loin des bruits de la civilisation
Loin des tapages inutiles
Loin des traquenards sociétaux
Loin des hurlements réducteurs
Huit humains, frères par le sang et l’amitié
Vivent une étonnante complicité.

Venant d’horizons divers
Ayant des vécus riches
Vivant de désirs profonds
Souhaitant des demains prometteurs

Ces huit humains pêcheurs, pendant quelques heures confraternisent
S’émerveillent de leurs prises
S’émeuvent en évoquant les amours de leur vie
Bénissent Bacchus et son précieux liquide
Théâtralisent des faits divers
Discutent des heures durant des mets à déguster
Admirent celui qui dépèce les petites truites
Eux qui préféreraient en pêcher de plus grosses
Se bidonnent des histoires rocambolesques de Rosaire
S’extasient devant les prouesses réparatrices de Richard
Sont médusés devant les silences significatifs de Michel
Constatent avec ravissement les constructions de Romuald
Sont étonnés par la transparence émotive de Guy
Se méfient des entourloupettes d’Élie
Sont magnétisés par la franchise de Claude.

Moi, Jacques, qui écris ce poème
Pour rien au monde, j’échangerais ces compagnons
Malgré leurs propos farfelus
Malgré leurs extases devant les filles des calendriers
Malgré leurs jugements à l’emporte- pièce
Malgré leurs histoires de cul
Malgré leurs flèches acérées
Contre les politiciens
Contre les fanatiques religieux
Contre les crosseurs du système
Contre les faux-dieux
Contre les idéologues de tout acabit


Toi, le poète, laisse tomber ta colère,
Pense à ces huit compagnons
Qui, sur ce lac de rêve,
Font le vide plein du quotidien
Hument les fragrances de la nature
Entendent le cri des huards
S’attendrissent sur les rejetons des hirondelles
S’affairent dans l’intendance domestique du camp
Ronflent en chœur dans une diabolique et divine harmonie
Se prêtent aux confidences d’un compagnon en détresse
Montrent leurs corps nus aux regards indiscrets
Prennent leurs pilules en se bidonnant
Mordent tout simplement dans la vie
Sans n’avoir plus rien à prouver à la galerie.


Vous qui lirez ce poème
Sachez que ces huit compagnons heureux
Admiratifs inconditionnels de la nature
Se prêtent à des confidences
Laissent tomber inopinément
Par bribes leurs effluves amoureuses verbales
Sous les regards ébahis de leurs interlocuteurs
Sidérés par leurs prouesses verbales ou fictives.
De loin, j’entrevois vos sourires amusés!
Qu’ils sont vantards ces joyeux gaillards!
Pour eux, les collines sont des montagnes
Les patates brunes sont des pépites d’or
Les « Toronto Wobbler » sont des étoiles filantes
Leurs vers de terre sont de succulentes lentilles
Leurs barques sont des Crossfire Roadster
Les truites sont des Naïades.

Laissons rêver ces pêcheurs
Laissons-les fraterniser
Laissons-les vivre pleinement
Dans ce décor de rêve
La civilisation les rattrapera
Bien assez vite.

vendredi, juin 09, 2006

Dodge Caravan


Ci-dessus le nouveau bolide de mon frère. J'ai décidé d'une façon humoristique de lui concocter un poème question de s'amuser durant ces jours pluvieux. Pas question d'inciter à consommer, ni à polluer. C'est tout simplement un clin d'oeil humoristique, car souvent mes sujets sont très songés et ne prêtent pas à rigoler.

Toi qui me caravanes sur les routes de l'Amérique
Toi qui m'accueilles dans ton habitacle douillet
Je me chryslère en toi
Je me dodge d'émotions

Toi, mon esclave
Toi, mon elfe SE
Je n'irai pas jusqu'à te déifier
Je n'irai pas jusqu'à me fondre en toi

Je reste maître de toi
Je suis celui qui te conduit
Capte bien mes vibrations
Ajuste tes senseurs

Les grands espaces de mon pays t'exigent
Tu m'amèneras à mon camp de pêche
Tu me conduiras au terrain de golf
Tu accueilleras ma bien-aimée, mon amoureuse
Tu iras partout où je voudrai
C'est moi ton maître

Mes besoins relationnels te font nécessaires
Garde bien la route
Si tu te dégonfles, je t'enfonce
Si je m'enrage au volant, motorise-moi des bruits doux
Si j'appuie trop sur ta pédale, freine mes élans

Tu trouveras enfin le repos sous mon abri d'auto
Sois toujours à la hauteur de ma carrière passée.
Moi, nouveau retraité, tu me rappelleras de merveilleux souvenirs
Pour moi, dans cette nouvelle vie, tu seras une compagne nécessaire
Sois pour toujours ma complice, le symbole de ma liberté nouvelle.

jeudi, juin 08, 2006

Rêve humaniste


Nom de la fleur : Beautiful Edgings

J’ose rêver
D’amitié
D’amour
Entre les humains
Une inconditionnelle fraternité

Ni races
Ni castes
Ni religions
Ni langues
Ni cultures
Ni sexuelles orientations
Ni économiques conditions
Comme barrières à la fraternité

Une planétaire complicité
Un idéal commun
Le matériel au service de l’humain
L’avoir au service de l’être

Une attention soutenue pour la petite planète bleue
Qui nous sert de demeure provisoire
Une attention soutenue pour l’autre bipède sans plumes
Qui est un humain comme moi
Qui aspire à vivre et à laisser vivre.

mercredi, juin 07, 2006

Quand la poésie se mêle d’astrologie


Nom de la fleur : Ice Follies

Bélier qui pétille
calme ton élan
toi, le séducteur

Taureau qui provoque
écoute sans preuve
toi, le producteur

Gémeaux qui bouge
concentre tes énergies
toi, l'acteur

Cancer qui raisonne
contrôle ton émotivité
toi, l'assureur

Lion qui s'impose
laisse vivre les autres
toi, le dominateur

Vierge qui critique
cesse tes stratégies
toi, l'évaluateur

Balance qui doute
décide par toi-même
toi, le négociateur

Scorpion qui dramatise
apprends à vivre
toi, le récupérateur

Sagittaire qui brise l'inertie
apprécie la paix
toi, le compétiteur

Capricorne qui est prévisible
aie du plaisir
toi, l'inventeur

Verseau qui projette
vis dans le présent
toi, le rêveur

Poissons qui intrigue
oublie ta rancune
toi, le charmeur

Myrtilles

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
Mon eldorado est un jardin de myrtilles
Je le cultive loin de la ville
Loin des bruits inutiles
Loin des traquenards sociétaux
Loin de tout ce qui cause des maux

Quelles sont belles mes myrtilles
Dans la rosée matinale
Sous le soleil du midi
Dans la pénombre de la naissante nuit

Mes myrtilles arborent un sourire radieux
Elles devinent la souffrance des anxieux
Pas de mur ne les sépare
Personne ne les écrase
Elles sont pleines de grâce

mardi, juin 06, 2006

Francophone



Nom de la fleur : Sabine Baur

Je suis fier d'être francophone.
Oui, vraiment !
Partager cette culture francophone
Parler cette langue
Hériter d'un si grand passé
Entrevoir une solidarité future plus grande
Tisser des liens par la magie d'Internet

Oui, vraiment, j'ai raison d'être fier
Vouloir un Internet encore plus francophone
Partager notre vision du monde
Une vision de culture
Une vision de tolérance
Une vision de respect
Une vision de liberté

Quand j'échange en français
Avec un ami de Cotonou
Avec une helvète de Genève
Avec une collègue d'Alexandria
Avec un étudiant de la Provence
Avec un travailleur de la Gaspésie
Je sens la même vibration
Qui passe, oui, vraiment !

Nous avons en commun
Tant de rêves
Tant d'émerveillement
Tant d'avenir

Nous lisons Voltaire, Hugo, Miron
Nous écoutons Félix, Brel, Brassens
Comment ne pas être épris de liberté ?
Moi qui vis près du géant américain
Jamais je ne renoncerai
À ce qui fait partie de moi
À cette langue
À cette culture
À cette façon de voir le monde
À cette fraternité francophone

Je navigue sur la toile francophone
Pour tisser des liens
Pour découvrir
Pour échanger

dimanche, juin 04, 2006

Reconfiguration totale


La fleur : Sweet love

Ma mémoire morte me fait mal
Pourquoi fallait-il ce mal
Pour activer ma mémoire vive ?

Un virus vient de m'attaquer
Tout mon système est menacé
On devra me reformater.

Des fonctions illégales
Des erreurs de lecture
Des données corrompues
Des allocations non conformes
De tout cela j'en ai soupé.

Désormais je vivrai
Une mise à jour perpétuelle
Je ne compterai
Que sur ma mémoire vive
Désormais tout sera plug and play
Ma reconfiguration sera totale
Adieu pour toujours
Mémoire morte !