jeudi, novembre 30, 2006

Le Père Noël émotivement perturbé

Par Jacques Rancourt
21e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

21e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël est en déroute. Il se donne une journée de congé. Il en a bien besoin. Grosse crise existentielle, gros problème d'identité. Il trouve très lourd de supporter ce symbole de la superconsommation. Il est loin d'avoir inventé la simplicité volontaire.
Le Père Noël émotivement perturbé

Je suis le Père Noël
J’ai vécu hier une maudite contradiction
J’ai fait un virage à 360 degrés dans mes convictions
J’ai incité une grand-mère à perpétuer mon symbole

J’ai écrit jadis que j’étais une ordure
J’ai écrit jadis que j’étais une pourriture
J’ai écrit jadis que j’étais une souillure
J’ai écrit jadis que j’étais une gerçure

Je me réveille ce matin avec une mauvaise conscience
Je me réveille en pleine incohérence
Je me réveille dans une totale inconscience
Je me réveille au bord de la démence

Je n'ai jamais eu aussi honte de moi
Je ne suis jamais descendu si bas
Je ne me suis jamais autant prostitué
Je ne me suis jamais autant charcuté

Je suis le symbole de la super consommation
Je suis le fer de lance du capitalisme christmastique
Je suis une création, une invention, un super ballon
Je suis incapable de supporter cette contradiction

Je ne me vois plus revenir avec mon gros sac de jouets
Je ne me vois plus assis devant une file de bambins
Je ne me vois plus faire des saluts dans des parades
Je ne me vois plus vivre cette maudite supercherie

Je prends aujourd’hui une journée de congé
Je ne me vois vraiment pas sur la route à trottiner
Je ne me vois pas avec d’autres pèlerins à potiner
Je ne me vois pas à chaque pas avec une envie de restituer

Je me terre à quelque part encore loin de Compostelle
Je ne sais vraiment plus ce que je fais là
Je suis ou je ne suis pas le Père Noël
Je suis perturbé, dérangé, troublé, dévasté, décomposé

mercredi, novembre 29, 2006

Le Père Noël piégé par une grand-mère jacquaire

Par Jacques Rancourt
20e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
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20e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël s'est fait piéger par un grand-mère jacquaire. Il va déclencher un processus dont il ne mesure pas encore toutes les conséquences. Il s'en mordra amèrement les pouces. La vérité ? Le mensonge ? Les deux amènent des conséquences. Le chemin de Compostelle deviendra-t-il son chemin de Damas? Il n'est pas bon de répéter en perroquet ce que sa civilisation ou sa culture lui a inséminé dans la tête. Ne traîne-t-il pas dans ce sentier justement pour prendre du recul? Grave moment de faiblesse...

Le Père Noël aventurier jacquaire et la vérité

Je suis le Père Noël
Je marche jour après jour vers Compostelle
Je me rends compte que cela devient routinier
Je place un pas devant l’autre jusqu’à l’arrivée au gîte

Je pars très tôt le matin et je termine la marche assez tôt
Je réfléchis sans cesse sur ma condition de Père Noël
Je me rappelle mes premiers blogues très critiques envers moi
Je me traitais d’ordure, d’imposture, de pourriture

Je me fais croiser par une grand-mère qui me sort de ma torpeur
Je m’entends dire qu’elle a cinq petits-enfants
Je m’entends dire qu’elle a lu mes blogues critiques
Je m’entends demander si elle doit les laisser croire au Père Noël

Je me vois confronté à mes écrits par cette grand-mère
Je lui dis d’attendre ma réponse un peu plus tard
Je dois réfléchir à cette grave question existentielle
Je sais que cela touche le développement de ses petits-enfants

Je lui réponds que croire au Père Noël est plus qu’une simple tradition
Je lui réponds que cela participe au développement de ses petits-enfants
Je lui réponds que cela fait partie de leur imaginaire
Je lui réponds que cela les aide à s’adapter à la réalité

Je sais que plus d’imagination amène à trouver plus de solutions
Je sais que la croyance en moi permet de promouvoir des valeurs
Je pense au sens du partage et à la générosité
Je suggère de ne pas briser ce secret et de leur laisser vivre cette belle magie

Je suis contre le chantage en utilisant mon personnage
Je suis contre l’utilisation du si tu n’es pas sage…
Je suis contre la figure punitive
Je déteste la manipulation

Je suis dans les rêves de ses petits-enfants
Je sais un peu ce que je fais là
J’ai rendu heureuse la grand-mère
Je devrai supporter les conséquences de cette contradiction

mardi, novembre 28, 2006

Le Père Noël toujours en route vers Compostelle

Par Jacques Rancourt
19e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

19e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. La route commence à entrer dans le corps du Père Noël. Le romantisme du chemin avec sa fatigue et ses rencontres diverses en prend pour son rhume. Le Père Noël va-t-il tenir la cadence? Le jeu en vaut-il la chandelle? On le sait. Tout marathonien frappe à un moment donné un mur.

Le Père Noël toujours en route vers Compostelle
Je suis le Père Noël
Je reprends tôt la route, les autres pèlerins dorment
Je préfère la solitude pour le moment
Je ne peux plus supporter le bla bla de certains

J’ai rencontré plusieurs pèlerins depuis le début de la marche
J’ai connu Alfred qui capote sur la performance
Je vois qu’il est hautement compétitif
Je sens que la dimension physique est sa tasse de lait

Je préfère ceux qui n’ont rien à foutre de marcher vite
J’ai une grosse bedaine et mon cœur pompe facilement
Je suis agacé par ces pèlerins performants qui marchent vite
Je ne comprends pas leur satisfaction d’arriver les premiers aux gîtes

Je passe parfois des nuits à ne pas dormir
J’assiste impuissant aux spectacles sonores des gros ronfleurs
Je dois dire aussi que je vois des éoliennes sur ma route
J’entends la musique lugubre de leurs hélices

Je me rappelle alors le débat qui fait rage en Gaspésie
Je vois les éoliennes défigurées les beaux paysages
Je vois le dieu argent saliver en suppliant Éole
J’apprends que Québec solidaire veut les nationaliser

J’ai à peine le temps de réfléchir sur la nation québécoise
Je suis interrompu par Albert le Pyrénéen qui a un fils à Montréal
Je croise Tom qui me raconte qu’il n’a plus d’emploi
Je rencontre une chanteuse d’opéra drôle et sympathique

Je suis abordé par Jonathan qui marche avec son père
Je vois qu’il trouve le trajet difficile parce qu’il a plu
Je vois qu’il peine à suivre la cadence
J’ai l’impression qu’il pense qu’on le voit comme un fils à papa

Je vous fais grâce des autres hurluberlus
Je ne sais plus trop ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je dois soigner cette nuit mon étirement musculaire

dimanche, novembre 26, 2006

Le Père Noël encore en route vers Compostelle

Par Jacques Rancourt
18e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
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18e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël a chuté. Il a été pitonner sur le Web. Il n'aurait pas dû. Il s'est permis de mettre son grain de sel dans le débat qui fait rage au Canada sur le mot nation. Il livre ses couleurs. Il va se faire des ennemis, mais c'est un être brave qui ne recule pas devant les obstacles. Va-t-il chuter sur cette pelure de banane? Oubliera-t-il le but de son périple? Est-ce uniquement une diversion éphémère? Rentrera-t-il précipitamment au Canada pour défendre l'identité québécoise?

Le Père Noël encore en route vers Compostelle

Je suis le Père Noël
Je me cherche tout en marchant vers Compostelle
J’ai le mollet droit fatigué après six heures de marche
J’arrive enfin à l’auberge Puenta la Reina

Je n’ai pas faim et j’aperçois une machine Internet
Je vais naviguer un peu dans Cyberpresse
Je vois que tout un débat se déroule au Canada
J’entends cris et hurlements autour du mot nation

Je reconnais que le Québec forme une nation
Je ne savais pas qu’on venait de découvrir cela à Ottawa
J’ai toujours pensé que le Québec était un pays à venir
J’ai toujours pensé que le Québec formait un peuple

Je sais que le Québec n’est pas reconnu dans la Constitution
Je sais que cette Constitution a été rapatriée sans le Québec
Je sais qu’un parti sécessionniste trône à Ottawa
Je sais que les armes de guerre au Canada sont des mots

Je sens que cette polémique est très humiliante
Je sais que les anglophones ne veulent rien savoir
Je sais qu’ils ne veulent pas vivre un autre référendum
Je n’ose pas croire que le pays du Québec restera un rêve

Je suis victime d’un ordinateur dont l’écran gèle
Je ne suis pas fâché et la déprime me gagnait
Je retourne auprès des autres pèlerins
J’arrive à peine à ingurgiter quelque chose

Je songe à ma prochaine destination
Je devrai marcher 28 kilomètres pour l’atteindre
J’aurai le temps de réfléchir sur l’identité québécoise
J’aurai le temps d’oublier aussi ce psycho-drame

Je dors profondément à Puenta la Reina
Je sais ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je veux retrouver mon identité sur la route de Compostelle

samedi, novembre 25, 2006

Le Père Noël poursuit sa route vers Compostelle

Par Jacques Rancourt
17e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
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17e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël fait présentement le voyage vers Compostelle en empruntant le sentier mythique. Il en avait grand besoin. Que lui réserve ce voyage? Pourra-t-il recharger ses batteries? Il faut se rendre à l'évidence que l'état de la planète ne changera pas pendant ce congé. La révolution devra se passer entre ses deux oreilles sinon il ne s'en sortira pas. Enfin, ne jetons pas la serviette pour le moment.

Le Père Noël poursuit sa route vers Compostelle

Je suis le Père Noël
Je cherche en marchant une nouvelle nourriture
Je quitte après une nuit mouvementée Pampelune
J’ai fait plusieurs kilomètres depuis Saint-Jean-Pied de Port

J’entreprends une montée qui dure deux heures
J’affronte un vent qui souffle avec force
Je suis loin de mon traîneau dans les airs
Je prends le temps d’admirer les Pyrénées

J’ai pris trois jours pour traverser cette chaîne de montagnes
J’aurais pris une heure en auto et une minute en traîneau
Je constate qu’en marchant je prends le temps de vivre
J’oublie la vitesse et je savoure ce nouveau rythme de vie

J’entreprends la descente dans l’autre versant
Je salue une dernière fois les Pyrénées
Je monte, je descends pendant des heures
Je suis comme la vie avec ses hauts et ses bas

J’arrive à une chapelle hexagonale
Je lis qu’elle a 1000 ans d’existence
Je vois qu’elle fut construite par les Templiers
Je rappelle que les Templiers protégeaient les pèlerins.

Je sais qu’il y a des légendes à leur sujet
Je sais qu’on prétendait qu’ils détenaient la coupe du Christ
Je sais que l’Église catholique n’aimait pas leurs rites
Je sais qu’un pape les fit exterminer en 1453

Je me repose dans cette chapelle
Je sais ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je veux poursuivre ma route vers Compostelle

vendredi, novembre 24, 2006

Le Père Noël en route pour Compostelle

Par Jacques Rancourt
16e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

16e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Vous comprendrez que le Père Noël est fatigué, épuisé, exténué. Il a besoin d'air pur, de se changer les idées sinon on peut craindre le pire. Après avoir lu le livre de Paulo Coelho, Le Pèlerin de Compostelle, il décide de devenir lui-même un pèlerin. Reviendra-t-il transformé?

Le Père Noël en route pour Compostelle

Je suis le Père Noël
Je suis ébranlé par tout ce que j’ai vu de pourriture
J’ai décidé de marcher vers Compostelle
J’ai un grand besoin de me ressourcer

J’ai vu tellement d’horreur dans ce monde
J’ai visité des pays en guerre
J’ai vu la haine, l’intolérance, la fermeture
Je cherchais l’amour, la tolérance, l’ouverture

Je fais une marche de plus de 800 kilomètres
Je pourrai méditer sur ma vie en paix
Je rencontrerai des gens de diverses nationalités
Je vais goûter chaque minute de l’instant présent

J’oublie et je laisse tout derrière moi
J’oublie cette société de consommation
J’oublie les joies éphémères des étrennes
J’oublie le symbole que je représente

J’entreprends une démarche personnelle
Je marche pour comprendre
Je marche pour apprendre
Je marche pour me déprendre

Je suis les flèches jaunes
Je suis disponible à tout ce qui m’entoure
J’ai l’impression d’être proche de la nature
J’entends un oiseau qui chante dans un arbre

J’arrive à Roncevaux
Je me repose dans un gîte
Je repars pour une autre étape
Je réfléchis, je médite, je me parle

Je me dis que je suis un homme libre
Je me dis que la vie est plus grande que je l’imagine
Je me dis qu’il me reste une autre réalité à découvrir
Je me dis que cette réalité n’est pas palpable

Je marche maintenant vers Pampelune
Je sais ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je marche vers Compostelle

jeudi, novembre 23, 2006

Le Père Noël en Afghanistan

Par Jacques Rancourt
15e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

15e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Qu'est-ce qui se passe en Afghanistan? On entend tellement dire de choses sur ce pays. Reconstruction ? Chasse aux Talibans? Mort de soldats canadiens... Le Père Noël prend son courage a deux mains et va vérifier sur le terrain. Pourquoi Pas?

Le Père Noël en Afghanistan

Je suis le Père Noël
Je poursuis mon aventure
Je vais tout de go en Afghanistan
Je suis un impénitent globe-trotter

Je suis là cinq ans après la chute du régime taliban
Je ne vois aucune maîtrise de la situation
Je n’irai pas visiter Hamid Karzaï
Je découvre qu’il est un triste impuissant

Je vois le mollah Omar courir toujours
Je constate l’impuissance de Kaboul
Je roule comme toujours ma boule
Je préfère me mettre une cagoule

Je vois le pavot fleurir avec son trafic toujours
Je vois les Afghanes avec l’humiliante burka
Je n’en fais pas de cas comme toujours
Je suis moi-même un paria tous les jours

Je croise les seigneurs de la guerre
Je les vois faire la pluie et le beau temps
Je les vois abuser de cette nation brisée et anarchique
J’abuse moi-même de la naïveté des gens et je le sais

Je me dirige vers les zones tribales du Waziristan
Je retrouve un sanctuaire pour les djihadistes
Je n’irai pas déranger ces résistants à la pacification
Je suis trop peureux, trop inconscient, trop nul encore

Je constate le chaos afghan
Je foule la montagne rebelle, territoire de guerre
Je me sens étranger, anachronique, déphasé et en maudit
Je ne peux pas tout de même offrir des armes comme jouets

Je suis en Afghanistan
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis un cavalier sans monture en déconfiture

mercredi, novembre 22, 2006

Le Père Noël confronté à l’obscurantisme

Par Jacques Rancourt
14e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

14e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Un débat fait rage au Québec au sujet des accomodements raisonnables face aux exigences culturelles et/ou religieuses de certains immigrants. Le Père Noël apporte son grain de sel dans ce débat. Même si son personnage est extraterritorial, il comprend que l'identité d'une nation doit être préservée et il ne faut pas qu'au nom du multiculturalisme une nation perde son âme...

Le Père Noël confronté à l’obscurantisme

Je suis le Père Noël
Je suis une fioriture qui devient une garniture
Je suis de plus en plus secoué par l’obscurantisme
Je voyage sur la planète et j’observe de plus en plus

Je sais que l’enfer est pavé de bonnes intentions
Je sais que certains fascistes chrétiens démonisent Darwin
Je sais que pour eux il est un monstre, un scélérat
Je sais que le monde de la finance ne commandite pas l’expo sur Darwin

Je doute que la terre a été créée en six jours
Je doute que les humains descendent tous d’Adam et Ève
Je sais que l’homme et le chimpanzé partagent un ancêtre commun
Je sais que cela constitue une insulte pour tous les chimpanzés

Je sais qu’à Berlin on a censuré une œuvre de Mozart
Je sais qu’à Londres on a retiré des dessins érotiques d’une expo
Je sais qu’à Montréal on a givré les fenêtres d’un YMCA
Je sais qu’on fait des accommodements pour le voile, le kirpan

Je me demande qui accueille qui
Je me demande si trop de tolérance fait sombrer dans le ridicule
Je me demande si la majorité a encore des droits
Je me demande quand on va attaquer mon symbole

Je me suis évadé dans le monde de l’obscurantisme
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis contre toutes les censures

mardi, novembre 21, 2006

Le Père Noël et le droit des enfants

Par Jacques Rancourt
13e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

13e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le 20 novembre, c'était la journée internationnale pour dénoncer l'exploitation des enfants par le travail et toutes les autres formes d'abus. Je suis pour la tolérance zéro. J'aime trop les enfants pour les voir souffrir. On leur vole leur enfance ce qui est terrible.

Le Père Noël et le droit des enfants

Je suis le Père Noël
J’aime les enfants et je dénonce ceux qui les abusent
Je suis contre leur exploitation sexuelle et commerciale
Je sais que le 20 novembre est leur journée internationale

J’attire votre attention sur leur exploitation
Je suis outré par le tourisme sexuel impliquant des enfants
Je suis outré par leur travail dans les mines du Kenya
Je suis outré par leur travail dans des usines de fabrication de tapis

Je comprends leurs difficultés de vie dans les rues de Calcutta
Je sais que la violence est leur quotidien terrifiant
Je connais des enfants contraints au servage pour dettes
Je sais que 218 millions sont au travail dans le monde

Je sais qu’il faut travailler sur les causes de cette horreur
Je sais qu’il faut promouvoir l’éducation
Je sais qu’il faut créer de moyens de subsistances alternatifs
Je sais qu’il faut inciter à la mobilisation sociale

Je me promène dans les pays qui exploitent les enfants
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je voudrais tellement que les enfants s’amusent

lundi, novembre 20, 2006

Le Père Noël attendri par un couple amoureux

Par Jacques Rancourt
12e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

12e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Je prends une pause et je vais visiter un nouveau couple en amour.
Cela me détournera des guerres, des famines, de la pollution, de la commercialisation à outrance de la fête de Noël.
Le Père Noël attendri par un couple amoureux de Montréal

Je suis le Père Noël
Je suis aussi capable de luxure
Je cours à Kirkland dans la rue Monsadel
J’y vois un couple qui vient à peine d’aménager

Je sais qu’hier ils vivaient éloignés l’un de l’autre
Je sais qu’ils rêvaient de passer des nuits ensemble
Je constate que ce rêve est devenu réalité
Je constate que désormais ils seront ensemble alités

J’assiste du haut de mon traîneau à leurs retrouvailles
Je remarque que les émotions vont jusqu’aux entrailles
Je vois dans leurs yeux que sommeille une canaille
J’admire ces enlacements qui la tient en tenaille

Je constate que l’amour existe toujours
Je suis certain qu’il s’intensifiera au fil des jours
Je sais qu’elle adore ce nouveau Rancourt
Je sais qu’il fera d’elle une Sainte-Cyr tout court

Je souhaite aux tourtereaux des nuits chaudes
Je veux qu’ils attisent la flamme en cours
J’espère qu’aucun dégel ne leur jouera des tours
J’anticipe des décennies d’émotions fortes

Je me suis évadé dans leur chaumière
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis pour un amour sans fissures

dimanche, novembre 19, 2006

Le Père Noël flirte avec Ségolène Royal

Par Jacques Rancourt
11e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties


11e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Comme le Père Noël n'est pas un bloc de glace, il dévoile ses sentiments et son admiration envers Ségolène Royal. Espérons que la Fée des Glaces n'est pas trop jalouse... Une Présidente française en 2007, cela fait rêver le Père Noël. Allons, Françaises et Français, comblez le Père Noël. Ce serait un formidable cadeau à lui faire.

Le Père Noël flirte avec Ségolène Royal

Je suis le Père Noël
Je suis une fioriture qui veut devenir une garniture
Je regarde Ségolène et mon cœur bat
Je pars tout de go pour le Poitou-Charentes

Je rêve de cette fille d’un colonel d’artillerie
J’envie son compagnon François Hollande
Je sais qu’elle adore le chabichou
Je sais que les habitants des Deux-Sèvres l’adorent

Je vois en elle une protectrice de l’environnement
Je sais qu’elle ferait pâlir notre Rona Ambrose
Je sais qu’elle a fait voter une loi contre le bruit
Je sais qu’elle s’attache aux problèmes liés à l’eau

J’explore son passage comme ministre déléguée à l’enseignement
Je la vois préoccupée par l’enfance en difficultés
Je la vois instaurer des itinéraires de découvertes
Je la vois contrer le bizutage et le racket et la violence

Je la vois réformer l’autorité parentale
Je la vois réformer l’accouchement sous X
Je la vois créer le collectif enfance et média
Je la vois créer le label tourisme et handicap

Je suis heureux que Ségolène soit candidate
Je veux qu’elle remporte les Présidentielles 2007
Je veux que les Communistes et les Verts la soutiennent
Je veux la France entière derrière elle

Je flirte avec Ségolène
Je ne sais pas pourquoi je fais cela
Je suis le Père Noël
Je suis un être de luxure

samedi, novembre 18, 2006

Petit guide des volcans d'Amérique (1re partie)

Je présente en trois blogues le poème de Rosalie Lessard "Petit guide des volcans d'Amérique". Ce poème lui a valu en 2006 le Prix littéraire de Radio-Canada, volet poésie. Aujourd'hui, je publie la 1re partie de son poème. Lire ci-dessous les deux autres parties. Rosalie sera présente au Salon du livre de Montréal. Voir l'encadré ci-haut.

elisa capitale

« Ensuite jaillirent des pierres et des roches en partie intactes, que le souffle avait expulsé avant leur combustion, en partie rongées et ayant acquis la légèreté de la ponce. En dernier lieu, jaillit le sommet de la montagne brûlée. Ensuite sa hauteur s’accrut et ce roc grandit jusqu’à devenir aussi étendu qu’une île. » Sénèque

« Qu’est-ce que ce monde où les objets ont plus d’espoir que chacun de nous ? »
Wajdi Mouawad


ici vendent l’eau de pluie
arbres et reins
tout doit partir

elisa capitale en marche soif sept ans
jamais n’interroge les nuages
pour ne pas appâter la pluie
avec la pluie la facture tout doit partir

les ondes colportent des ombres
le nord hante la radio elisa capitale
la voix porte rivières et lacs
chaque mot se dépose dans un sursaut d’abandon
les syllabes rondelettes chantent sans hâte

à l’école on apprend au petit frère
le nom des eaux
ainsi au loin la mer morte comme ici

où dormir où boire où manger où s’infecter
elisa rapièce les estomacs
tant mal que bien
rapièce le courage en loques
rapièce les loques rapièce les siens

elisa possède un arbre et un grand-père
qui regarde les rares feuilles soupirer
d’une berceuse maudit le champ asséché
la terre à rides
chique crache râle
l’effarante espérance
une respiration de plus

on parle de déplacer
un glacier millénaire
tout doit partir
ici trouent la montagne
convoitent or et fer
et le désert sa présence régnante oblitère le regard
quelle eau viendra irriguer le raisin la prunelle
le glacier déménagé
qui boira quoi boire à qui

le père travaille à l’usine
ici moulent arrosoirs et verres vases de plastique
le nord réclame
quelle beauté

elisa capitale ténue fait taire le plus plaintif des frères
fait fête au soleil
les jours de grisaille
lorsqu’elle s’ennuie
dans la cuisine raconte au chien
errant l’histoire d’un marin
errant qui cherche son île
perdue

son amie imaginaire porte des boucles d’oreille
avec des pierres qu’on dit solitaires
elle s’appelle tout autrement
Sharon ou Émilie
sa chambre est rose jaune mauve
pleine de caches couleurs
et de portes ouvertes sur les grandes surfaces
chaque fois qu’elle le désire
elle feuillette sa vie sept ans dix tomes
d’album photos
quelqu’un a pensé à elle
qui peut retracer
l’oublié

à l’école on apprend au petit frère
d’elisa les vers étrangers
ainsi au loin les enfants demandent de la poudre et des balles comme ici
fine fine poudre précieuse

la radio elisa capitale raconte des femmes
traversée
défie la nuit défie la frontière
un voyage de fortune
de l’usine aux baraques
plus aucune nouvelle
que le corps aux abords du désert
oasis fauché
tout doit partir
elisa n’écoute pas elle vit

achetez et obtenez
un génie d’une bouteille saura-t-il apparaître
à temps quel temps celui des meilleurs prix
n’attendez pas nous avons tout
vous ne payez absolument rien
un génie ou une fée
fée des rêves tombés placés sous l’oreiller
saurons-nous apparaître à temps
quel temps celui des prix d’ami

le soir de passage l’oncle dévore la jupe
d’elisa le regard inocule cendres et magma
n’attendez pas
personne ne parle
la blinder de silence
trop peur de réveiller
achetez et obtenez
ça qui hésite encore
ça qui l’évite encore
de justesse histoire d’ogre vous ne paierez absolument rien
elisa ne voit pas elle vit
tout doit partir

où nourrir ses tumeurs
où prendre peur où s’infecter où pourrir
le soir le grand-père regarde elisa et murmure sans douceur
ta mère morte en couches accouche dans le désert où donc est l’hôpital parti
avec la pluie la facture ont dit
compagnies qui font le tour du monde comme on saute au trapèze
sans filet et c’est tout tout fini ici carburent au défi

ici vendent carrés de sable où enfouir corps
poussière de terre qu’à peine concèdent
amortir le ressac du mari des enfants indignés
défier
tout doit partir délavé
sans qu’on l’ait remarquée usine désaffectée au cœur de la ville elisa capitale

les jours de marché elisa retient son souffle
espère toujours cette économie peut-être vaudra un petit morceau de viande
au moins un fruit qu’est-ce que c’est qu’un fruit contre un souffle
les jours de grand vent elle respire bien mieux
très profondément tout aspirer l’air d’une vie de poumon en une seconde
gonflés les yeux lévitent montgolfières
elisa vole
plus de viande ou de fruit
les jours de grand vent

la nuit sent bon au grand lit quatre enfants
les cheveux du petit frère chatouillent le nez
elisa pouffe se tortille repose rit
rien n’arrive
quelle beauté

ici ils tiennent bon minables érodés sans mère sans maison sans parade
forcenés

vendredi, novembre 17, 2006

Petit guide des volcans d'Amérique (2e partie)

Je présente en trois blogues le poème de Rosalie Lessard "Petit guide des volcans d'Amérique". Ce poème lui a valu en 2006 le Prix littéraire de Radio-Canada, volet poésie. Aujourd'hui, je publie la 2e partie de son poème. Rosalie sera présente au Salon du livre de Montréal. Voir l'encadré ci-haut.

-30 degrés celcius, -20 kilogrammes

« La roche devient vapeur, la montagne devient nuée, elle mange le soleil et le nuage de pierre porte la nouvelle qu’ici la terre se mord et qu’elle se rature. »


helen habite au phare
gardienne de nuit
en veilleuse ou cuillère dompteuse de cauchemars elle allume
les cercles de lumière
qui tournoient enflammés
sur les gardes de la nuit
vois les fauves s’y jettent
helen habite le phare les trois quarts
du lit de sa fille un jour sur deux
en boule tassée sur elle-même elle dort
helen habite le tiers de son corps
deux dixièmes de son souffle
les interstices les pores

où loger
cœur captif

elle tait
à feu et à sang le monde m’arrime
le spéculum ricane
et si ma vie n’était qu’un kalachnikov
qu’en faire
feu de brousse sur linoléum

elle tait
dessine-moi un fœtus je me jetterai
avec lui
et l’eau du bain

le corps rejette le repas comme les enfants
ce qui le nourrit
l’évide

le mercure à la baisse
helen frissonne
le monde manque à la douceur

et pourtant vois les arbres qu’on protège de l’hiver
cordes et jute
engrais insecticides semis et serres l’été
les pierres qu’on dépose comme des fleurs
l’asphalte qu’on lave comme une herbe

on vaccine on toxine
elle taît
je suis allergique au cosmos
défaite du corps

pour travailler chaque matin la panoplie le cœur pharmacologique et le pas déchaîné
à voir à faire rugir sans plus tarder à toute allure à perdre pied si vite
intimider la berline qui s’ennuie sur l’asphalte soignée
sans oublier la recrue sans enfant qui salive rien qu’à voir helen déployer la cuirasse du jour dernier

lave vend enfourne file tout droit tout doux lange mange récure accueille amère amène à bout
le phare sabre l’ombre
mais quelle nuit
reluit
en lui

helen a trois enfants
sans relâche six yeux
voix et visages sur l’échelle de Richter
seule ou trop accompagnée la main relâchée

elle en parle comme d’une variété d’éponge particulièrement absorbante si on sert ça contre soi un peu trop fort d’un peu trop près ça libère toutes sortes de bactéries de virus de morts microscopiques qui pénètrent à tout coup votre système ces bêtes sont contagieuses lisez la notice avant de les approcher il faut préalablement passer d’aiguille en aiguille recevoir les vaccins réglementaires et même alors il faut se laver les mains avec un savon antibactérien avant et après tout contact direct

les enfants grignotent sa chair
trop de soleils pour une seule planète
elle fond à fendre le cœur
le gel dure
-30 degrés Celcius -20 kilogrammes

marionnette
son corps tire les ficelles
rend les armes
à quatre pattes helen voyage
œsophage estomac gorge carnage
rend tout
au ventre un zeppelin sur le point d’éclater
l’amour comme un gaz inflammable
pression étau

c’est précieux ça m’asservit
et je ne me risque plus en haute mer pour échapper au désordre
dégoulinant des sentiments bavent les larmes au coin des yeux
mais plus la haute mer
mieux vaut la rive et son souffle de feu

psychiatres spécialistes font une battue
à la recherche du corps
la prescription indélébile au devant de la peau
mais quelle main se posera
au revers du front

c’est une mère anorexique
malgré elle
port d’attaque
je suis un réflexe
elle tait
le monde manque à la douceur

pourtant
vois les crayons de couleur qu’on aiguise étiquette un par un
les livres et cahiers plastifiés
le nom cousu le nom gravé des enfants
pour l’école le petit corps imperméabilisé
sanglé identifié

helen déclenche des guerres
dégorgée voudrait déloger
comment avorter
chair de ma chair restée en plans
le mari prend la mesure à distance
froide fêlure sauve qui peut
mais qui peut
les trois enfants s’ils suivent
dans le marais
en chantier

le mari en veilleuse
s’absorbe
dans tout ce qui n’est pas helen
où sortir
et bondit où partir
pas bien du tout assis
sur ce cœur

helen habite les journaux personne ne l’y connaît ça ne fait rien
helen habite l’autoroute l’ascenseur la télé panneaux publicitaires superhypermarchés
voies de contournements
d’enfant
loin des voix loin du cœur où loger
le vent

atarax ativan prozac attends
prends dors pandore reprends-toi

vois l’abri d’auto protège de la neige
le système d’alarme garde des voleurs
quel habitacle préserve des enfants

quel incubateur pour helen
quel cratère
quelle tranchée
à la chair de sa chair

où loger cœur cramé
quel manteau de cendres
ce matin voile la lumière des grands phares

jeudi, novembre 16, 2006

Petit guide des volcans d'Amérique (3e partie)

Je présente en trois blogues le poème de Rosalie Lessard "Petit guide des volcans d'Amérique". Ce poème lui a valu en 2006 le Prix littéraire de Radio-Canada, volet poésie. Aujourd'hui, je publie la 3e partie de son poème. Rosalie sera présente au Salon du livre de Montréal. Voir l'encadré ci-haut.


le ciel se soucie peu de ceux qu’il couve

« Après une éruption, le soleil pourpre disparaît à l’horizon dans la poussière moirée tout d’abord violette, puis jaune et enfin orange; le ciel rougeoie encore longtemps après que le soleil s’est couché. »

« Les cratères eux aussi attendent nids vidés. »


quand partir comment partir

la maison le rang le village
désert
on a soigneusement disposé
en ville les vivants les vieillards
à la traîne

le ciel se soucie peu de ceux qu’il couve

lucienne parle un à un
tombés du fantôme au dernier voisin
personne n’est venu qui reste-t-il

lucienne dans sa dernière dépendance
chambre parmi les chambres
camp ici on empaille la mémoire

derrière elle les objets qui rappellent le passé
elle a dû se défaire
sa vie d’avant
la vaisselle les berceuses au dépotoir les brèches qui pourrait bien
en vouloir
quel musée de l’intime

la maison respire même vide
même sans elle la grange le râle des bêtes
en rêve elle fait du pain
à l’étage les enfants naissent les briques brûlent les pieds
le ruisseau glousse
le goût du dénuement tient la bride
du temps

usés à la corde
comme les habits
de frère en frère passés
les vieux gestes reviennent
en rêve lucienne met la table
sert et décharge douze regards en bataille

on a coupé court
défriché les cercles de feu
on regarde la fumée
se dissiper
on frissonne seul enflammé

quand je cesse de m’appartenir
œil os rêves font sans moi

perd l’ouïe perd la vue perd l’envie
mais la parole dure
et grince
s’ils retirent village du dictionnaire
quel mot trouvera-t-on pour se souvenir de moi

j’ai vécu trop vite et je ne meurs plus
sur le bas-côté fallait-il accorder
le temps qu’il faut au cœur
pour s’épuiser

l’espace mort avant elle
qui donc voudrait survivre
au paysage
quelle drôle d’idée

par la fenêtre
les clôtures se déglinguent à la lisière et l’amour même disparu
le fantôme se lève tôt
redresser le cadre et nourrir les bêtes
domestiquer le champ gelé
le fantôme porte tous les âges dépareillés
une cigarette veste bottes et casquette contre les grands froids
lucienne le trouve beau ses caresses se font plus pressantes depuis qu’il est mort

chaque soir lucienne confronte le fantôme
qui s’époumone à disparaître
elle lui parle des enfants
tous élevés pourrais-je maintenant m’affaisser
me déprendre
quand partir comment partir

elle raconte les voyages de ses fils
de ses filles les vacances le parcours des petits-enfants
de la ville à la grand ville tant d’autoroutes elle tremble
reprise repasse les itinéraires
colibri
en un éclair tant de terre parcourue
et dire qu’elle n’a quitté le rang
qu’une fois pour le village sa chambre d’hiver

lucienne tricote chausser le pas
de ceux qui à peine debout
courent s’effondrer
sur le bas-côté

je lisais soixante ans oublieuse de cancer du fantôme l’évasion véranda et la chienne a fugué
je n’ai rien entendu le poids lourd les roues le klaxon
mais le cri
je lisais trente ans nous avions donné quelques sous à céline cinq cents pour cinq ans quelques sous qu’elle s’achète donc des friandises au dépanneur en face au coin tout près nous la guettions du coin de l’œil je lisais au moment de traverser en face au coin tout près c’est au retour le carrefour le poids lourd en boisson
je lisais pas eu le temps mais le cri et céline a roulé
passé repassé le poids lourd d’un éclat de cervelle
sur la route trente ans
et la chienne a roulé
en boule soixante ans
sur le bas-côté
je lisais
pourquoi ai-je vécu à côté de la grand route
la seule beauté mon enfant sur le bas-côté

tout gagner tout perdre dans un sursaut
je ne me suis pas ménagée
comme le reste
compté comptabilisé pour que rien ne manque
à la boucle du mois
pour ceux qui résistent

quand partir comment partir

sa vie déborde
lucienne découpe l’excédent de souvenirs
plus de place pour rien au monde
que l’enfant perdue
il y a si longtemps
la maison le rang le village
désert
où partir du côté ivre des chambres de jeunesse quelle caravane de poids lourds
elle raconte le voyage de ses fils le parcours
où partir

Le Père Noël au pays de la lecture

Par Jacques Rancourt
10e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties


10e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. S'ouvre à Montréal le salon du livre. Quelle belle occasion de faire oeuvre utile et parler de lecture pour faire oublier que je suis une ordure au service du dieu argent. Comme vous le constatez, j'essaie de me refaire une certaine virginité, mais c'est du travail...

Le Père Noël au pays de la lecture

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure qui veut développer la culture
Je vous amène au merveilleux pays de la lecture
Je veux vous éloigner de mon royaume de bébelles

Je sais que la lecture est un problème de société
Je vois peu d’adultes lire pour le plaisir
J’aimerais les voir arriver au travail avec un livre
Je déplore que la lecture ne soit pas privilégiée

Je sais que la lecture est un problème pédagogique
Je sais qu’enseigner à lire a une valeur inestimable
Je sais que c’est un privilège, une responsabilité, une mission
Je rêve du jour où on fera lire beaucoup et souvent

Je sais que la lecture est un problème individuel
Je veux que l’on fasse rêver les jeunes par la lecture
Je veux que l’on fasse rire les jeunes par la lecture
Je veux que l’on fasse découvrir le monde par la lecture

Je veux qu’on leur fasse découvrir des univers infinis
Je veux qu’on arrête de faire lire par devoir
Je veux qu’on leur fasse découvrir des millions d’expériences
Je veux qu’on les fasse participer à une sorte d’éternité

Je me suis égaré en route au pays de la lecture
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je veux vous donner en cadeau le goût de la lecture

mercredi, novembre 15, 2006

Le Père Noël au Darfour

Par Jacques Rancourt
9e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

9e rappel : Toute vraisemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Hier, j'étais à Nairobi au Kenya pour conscientiser les imbéciles qui polluent notre planète. Aujourd'hui, je vais dans un autre pays d'Afrique où les humains s'entretuent du mieux qu'ils peuvent. Allons observer l'oubliée tragédie du Darfour au Soudan où l'ONU révèle une fois de plus son impuissance.

Le Père Noël au Darfour

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je cours observer le Darfour
Je suis dans cette région meurtrie du Soudan

Je ne sais pas où se situe le conflit
Je ne sais pas si c’est un génocide
Je suis un Père Noël inculte
Je ne connais que la mystification

Je ne sais pas si c’est un nettoyage ethnique
Je ne connais pas ces milices Janjawid
Je marche parmi ces millions d’exilés par elles
J’ai vraiment l’air fou dans mon accoutrement

Je ne sais pas pourquoi elles violent impunément
Je ne sais pas pourquoi elles tuent impunément
Je ne sais pas pourquoi elles kidnappent impunément
Je suis un ignare des questions internationales

Je ne suis pas un cavalier noir armé d’un kalachnikov
Je ne suis pas un pauvre qui se bat contre les pauvres
Je suis le riche qui appauvrit les pauvres
Je suis le mercenaire du capitalisme

Je n’ai rien su de la famine de 1985
J’ai fermé les yeux comme l’Onu
Je ne suis pas armé par le gouvernement de Khartoum
Je promène ma poche de cadeaux tout simplement

Je constate la désertification au Nord du Darfour
Je comprends les nomades à chercher des terres au Sud
Je vois des villages attaqués la nuit
Je suis le pire des impuissants

Je foule le sol où se déroule une guerre coloniale
Je vois que cette guerre est menée par Khartoum
J’assiste à une guerre d’exploitation économique
Je suis mal placé pour faire la morale

Je serai courtisé par les grandes compagnies agro-industrielles du Golfe
Je vois un gouvernement qui ne cherche à développer rien
Je constate l’insuffisance et l’hypocrisie de la communauté internationale
Je suis tellement embêté par ce conflit et je me sens tellement con

Je suis au Darfour
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
J’observe cette immense bavure

Le Père Noël défend le protocole de Kyoto

Par Jacques Rancourt
8e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

8e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Je sais que se déroule aujourd'hui une conférence sur les changements climatiques à Nairobi au Kenia. Comme je vis dans le Grand Nord canadien, je veux me désolidariser de la position du gouvernement conservateur de Harper. Sa position ne reflète pas celle des Québécois et celle de l'ensemble des Canadiens. D'ailleurs, il dirige un gouvernement minoritaire.

Le Père Noël défend le protocole de Kyoto

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure qui veut respecter la nature
Je milite pour le respect du protocole de Kyoto
Je suis victime du réchauffement dans le Grand Nord

Je vois les glaces fondre dans mon Grand Nord
Je vois le froid moins froid, l’hiver moins long
Je ne veux pas que le Nord devienne la Floride
Je ne veux pas me départir de mon chaud costume

Je suis contre la position de Harper à Nairobi
Je sais qu’il dirige un gouvernement minoritaire
Je sais qu’il ne représente pas la position du Québec
Je sais que les partis d’opposition rejettent sa position

Je sais que l’hydro électricité pollue moins que les sables bitumineux
Je sais que Harper est albertain et protège l’Alberta
Je sais qu’il refuse les sommes promises au Québec
Je sais qu’il se ferme les yeux sur ce problème

Je sais qu’Ottawa ne veut pas accorder 45 secondes à Béchard
Je sais que Béchard a une entente secrète avec Rona Ambrose
Je sais qu’il a promis de ne pas écorcher Ottawa à Nairobi
Je sais que Harper est attaqué de toutes parts à Nairobi

Je sais que notre planète est malade
Je sais qu’il faut arrêter de la polluer
Je sais que tous doivent s’impliquer
Je sais qu’il faut le faire savoir aux politiciens

Je suis à Nairobi au Kenya
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je veux respirer de l’air pur

lundi, novembre 13, 2006

Recueil de poèmes de Rosalie Lessard

Le Père Noël fait relâche aujourd'hui pour vous faire connaître une jeune écrivaine et poétesse québécoise.
Il s'agit de ma nièce et filleule Rosalie Lessard.

Le jeudi 9 novembre, au Saint-Sulpice sur la rue Saint-Denis à Montréal, les Écrits des Forges lançaient le second recueil de Rosalie Lessard : La Chair est un refuge plus poignant que l’espace. La célèbre maison de poésie procédait à un lancement collectif ; étaient donc aussi lancés les derniers recueils de Claude Beausoleil, François Charron, Yolande Villemaire… Rosalie a eu l’occasion de lire quelques-uns de ses poèmes.

La Chair est un refuge plus poignant que l’espace scrute l’écart et l’union, décortique les liens qui unissent les êtres. À quelle distance doit-on se tenir les uns des autres ? À quelle distance de soi ? Quel espace ramène à soi ? Quel espace déroute ? Quelle relation peut nous rétablir? Comment exister dans l’amour sans se détruire?



Présentation du recueil


Dans sa langue épurée, le second recueil de Rosalie Lessard raconte l’histoire d’un exil. Un homme quitte son pays pour une femme, dont la voix porte le recueil :

tu quittes une terre pour un corps
mue des désirs
la chair est un refuge plus poignant que l’espace

Vivre avec un exilé, c’est entrer soi-même en exil, c’est accepter de devenir « corps d’attache / chair d’asile », creuset de l’identité de l’autre, c’est consentir à « remodeler le vide / ton regard sur le mien », à partager une histoire, une parole. Accepter de donner ses « souvenirs à boire / très chauds / pour rendre le nouveau monde présent ».

C’est également devenir traducteur du sensible – paysage, langage, imaginaire. C’est donc aussi déplacer ses yeux, aborder le monde depuis ses bords, ses limites, depuis la différence, dans l’éloignement et la nécessité de comprendre, d’expliquer, de donner un sens au réel qui, au premier regard, est indéchiffrable.

Le recueil dépeint donc une expérience d’expatriation culturelle qui donne lieu à une déportation intérieure, à une « migration sous terre » :

voix d’érosion
les manies et le sens transplantés
l’immigré à plat ventre
éviter le tir
d’un oubli plus total

L’œuvre de Rosalie Lessard spécule sur l’inquiétante fusion amoureuse, ce « volcan sans fenêtre », sur l’intimité, tendre et déchirante, puis sur la rupture, distance retrouvée, « la chambre où tu n’es pas / un corps à soi ».

tu m’offres des fleurs dont je ne peux prendre soin
il n’y a qu’à regarder
vivre et mourir

il n’y a toujours que soi
dans un décor qui n’en finit plus d’apparaître
soi dans les yeux et les fleurs
soi
un doigt une voix qui pointe le réel
soi derrière l’amoureux la maison le voyage
décalé décodé soi

tu m’offres des fleurs dont je ne peux prendre soin
il n’y a qu’à se regarder
vivre et mourir


Le recueil se referme sur l’esquisse et l’interrogation de quelques formes d’exil social et existentiel, notamment « la distance en soi » qu’implique tout acte terroriste :

ils ont pris une école en otage

les mains peuvent-elles tout faire
sans domicile fixe,
démolir le savant désordre du cosmos

loin des yeux
un sablier problématique avale une vaste plage

ils n’ont jamais vécu
jamais joué
ou si peu
les mains nues


Quelques liens Internet concernant Rosalie Lessard

Biographie courte
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosalie_Lessard

Les Écrits des Forges (Photo du recueil)
http://www.ecritsdesforges.com/2006/lachairestunrefuge.shtml

Festival international de poésie de Trois-Rivières
http://www.fiptr.com/FIPTR-fr/quoideneuf/quoideneuf_2006.html

Festival international de poésie de Manzanillo (Mexique)
http://www.oqaj.gouv.qc.ca/francais/nouvelles/n251105.html

Salon du livre de Montréal
http://www.salondulivredemontreal.com/

dimanche, novembre 12, 2006

Le Père Noël au Temple de la renommée

Par Jacques Rancourt
7e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

7e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. J'essaie aujourd'hui de faire oeuvre utile ou inutile i.e. accompagné Patrick Roy, l'entraîneur des Rempart de Québec à Toronto. Cela me sortira du cauchemar vécu chez Wal-Mart.

Le Père Noël au Temple de la renommée

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure qui veut se donner de l’allure
J’accompagne Patrick Roy au Temple de la renommée
Je dois l’amener de force à la cérémonie d’intronisation

Je comprends sa tristesse d’être sacré si jeune
Je suis comme lui irrité et en même temps souriant
Je sais que Patrick y va à reculons
Je sais qu’il a passé à autre chose maintenant

J’aimerais moi aussi passer à autre chose demain
Je suis piégé par le système capitaliste
Je joue cette comédie pour faire sonner les tiroirs-caisses
Je sais que le tiroir-caisse sonnera lundi à Toronto

J’entends bourdonner ton sarcasme sur Latendresse
Je déplore comme toi la commotion suscitée par cette blague
Je suis heureux moi aussi que Latendresse touche à la rondelle
Je donne en cadeaux aux ados tellement de ces bébelles

Je suis totalement fasciné par ce morceau de caoutchouc
Je vois qu’il fait courir et vibrer des foules
Je sais que la foule se défoule sur ce qui la refoule
Je lancerais cette rondelle contre une poubelle

J’accompagne Patrick au Temple de la renommée
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis à Toronto la pure et j’en ai cure

vendredi, novembre 10, 2006

Le Père Noël chez Wal-Mart

Par Jacques Rancourt
6e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

6e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël se défoule... Aujourd'hui, je retourne subir mon destin et rencontrer des bambins... Méchante expérience! Je m'en serais bien passé comme vous le constaterez. Rien pour me mettre de bonne humeur...

Le Père Noël chez Wal-Mart

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je suis conscrit à contrecoeur chez Wal-Mart
Je dois me faire asseoir des centaines de bambins

J’ai mal aux genoux à cause de mon arthrite
Je vois déjà une marée de bambins et de mamans
Je sens déjà la merde dans la couche de certains
Je dois cruellement subir mon cruel destin

Je reçois tout un crachat du premier bambin
Je suis certain que c’est un maudit enfant roi
Je lui fais une grimace et William se sauve en pleurant
Je m’emmerde cruellement dans cette maudite galère

J’entends Samuel me dire qu’il hait ses parents
Je vois Noémie refuser mon cadeau en rechignant
J’assiste sidéré au refus de Magan de venir s’asseoir
J’aimerais fuir ce maudit Wal-Mart à la con

J’entends à peine les bribes de mots d’Ariane et d’Alexis
J’admire le silence très prolongé de Jade et de Thomas
Je me fais tirer la barbe par Mathis et Jeremy
J’ai failli leur arracher les oreilles à ces petits cons

Je suis fourbu et totalement crevé de fatigue
Je suis sur le point de sombrer dans la démence
Je ne vois plus les Léa, les Sarah, les Laurie, les Anthony
Je ne vois que des scories, des consommateurs à tout prix

Je prie Uniprix, Familiprix, Maxi, Sears, Zellers de m’oublier
Je crie à qui veut m’entendre que je ne suis plus capable
Je demande à Karl Marx de venir me kidnapper
Je suis la plus abominable immondice de la terre

Je suis très malheureusement dans un Wal-Mart
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis un vil insecte baignant dans sa chiure

jeudi, novembre 09, 2006

Le Père Noël dans le ranch de Bush

Par Jacques Rancourt
5e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

5e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël se défoule... Aujourd'hui, il vit la mauvaise humeur des Étasuniens qui ont semoncé leur faucon de Président. Est-ce que la visite du Père Noël dans son ranch sera un baume sur ses plaies vives ?

Le Père Noël dans le ranch de Bush

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je m’évade au Texas dans ton ranch, cher Bush
Je veux respirer l’odeur de ton fumier

Je te vois Bush te reposant de la débâcle de mi-mandat
Je veux sentir tes humeurs à Crawford
Je me sens loin dans ton Texas profond
Je me sens animal parmi tes animaux

Je te vois triste marchant dans ton clos
Je vois l’ombre de Nancy Pelosi qui te suit
Je te sens regretter la jadis Nancy Reagan
Je te sens ruminer comme tes bêtes

J’ai su que tu as flushé Rumsfled, symbole de l’enlisement irakien
Je vois que tu as pilé sur ton orgueil, ton arrogance, ton idée fixe
Je constate que tu as perdu ton référendum sur l’Irak
Je te vois caresser tes bêtes complices de ton humiliation

Je voudrais te donner des étrennes, des Ah! Ah! Oh! Oh!
Je voudrais t’embrasser au risque d’une méprise
Je te sens bête parmi tes bêtes
Je sens que la vérité du vote a démasqué tes mensonges

Je sais que tu es un manipulateur tout comme moi
Je sais que tu ne peux pas toujours mentir comme moi
Je sais que tu incarnes le capitalisme comme moi
Je sais que tu dois être démasqué comme moi

Je suis à Crawford au Texas
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je me sens avec Bush comme un animal en pâture

mercredi, novembre 08, 2006

Le Père Noël en Irak

Par Jacques Rancourt
4e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

4e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël s'autocritique. Il fait une méchante prise de conscience... Faut dire qu'il vit une période masochiste. Faut-il en rire ou en pleurer? À vous d'en juger! L'irak, quel bourbier! Comment les Étatsuniens vont-ils s'en sortir? Dire qu'avec ces milliards, on donnerait à manger et un toît à toute l'Afrique...

Le Père Noël en Irak

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je m’imagine en Irak
Je dénombre 654 000 Irakiens tués

Je dois sauver ma peau
Je me fais tirer par des Sunnites
Je me fais viser par des Chiites
Je dois me terrer, éviter les tirs

Je suis loin d’être invisible
J’ai tout un costume
Je suis rouge de honte tout comme lui
Je marche dans Bagdad sans bruit

Je n’ai pas de clochettes
Je n’ai pas de sac de jouets
J’observe l’absurdité de cette guerre
Je me tais et je me terre

Je symbolise le mal pour un mollah
Je ne m’aventure pas dans une mosquée
Je me ferais pointer du doigt
Je me ferais vilipender et conspuer

Je suis mal à l’aise en Irak
Je ne puis croiser le regard d’un enfant
Je n’ai rien à offrir à sa mère
Je sue à grosses gouttes d’eau

Je suis en Irak
Je ne sais pas ce que je fais là
Je suis le Père Noël
Je suis une écorchure

mardi, novembre 07, 2006

Le Père Noël est une véritable ordure

Par Jacques Rancourt
3e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

3e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Père Noël vide son sac et il en a encore gros sur le coeur... Il démolit sans vergogne son mythe. Il se voit tel qu'il est enfin.

Le Père Noël est une véritable ordure

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je discipline les enfants
Je donne un répit aux parents

Je n’utilise pas les cheminées
Je ne suis pas un imbécile
Je sais me garder propre
Je sais que les portes existent

Je n’ai pas de lutins
Je ne connais pas la fée des glaces
Je n’ai pas de rennes ni de traîneau
J’ai une auto comme tout le monde

Je pollue la planète avec mes inutilités
J’enrichis les riches
J’appauvris les pauvres
Je fais partie du rouage capitaliste

Je suis absent de l’Afrique
J’aurais trop chaud dans mon costume
Je détonnerais avec la couleur de ma peau
Je suis blanc comme neige

Je ne suis pas contre la joie des fêtes
Je suis contre la fausseté festive
Je suis le Père Noël
Je suis une moisissure

lundi, novembre 06, 2006

Le Père Noël est une belle ordure

Par Jacques Rancourt
2e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

2e rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Suite de la saga où le Père Noël vide son sac et ce n'est pas fini... Il lève le voile sur son symbole, son mythe. Il le fait sans complaisance et avec une étonnante franchise.

Le Père Noël est une belle ordure

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
J’envahis tout en décembre
Je suis partout dès novembre

Je suis inventé par calculs financiers
Je joue sur les émotions
Je me dois de donner des cadeaux
Je sais les gens piégés

Je suis dans les centres commerciaux
Je dis des niaiseries aux tout petits
Je suis cru naïvement
Je suis le pire des menteurs

Je ne reçois pas vos lettres enfantines
Je sais qu’elles restent à la Poste
J’imagine leurs contenus
Je pleure sur votre crédulité

Je suis la bonne conscience des parents
Je suis leur eunuque de service
Je suis le Père Noël
Je suis une pourriture

dimanche, novembre 05, 2006

Le Père Noël est une ordure

Par Jacques Rancourt
1re péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

1er rappel : Toute ressemblance avec le vrai Père Noël est le fruit de votre imagination. Le Je est un personnage fictif qui veut amener une prise de conscience sur ce phénomène de société. Le Père Noël a décidé de vider son sac et de dire les vraies choses. Il le fait sans détours et dans un langage direct. Il n'utilise pas le langage politiquement correct ou la langue de bois. C'est tout à son honneur. Un cri du coeur qui amène à réfléchir ! Un pas vers la simplicité volontaire...

Le Père Noël est une ordure

Je suis le Père Noël
Je suis une ordure
Je fais rêver
Je fais maudire

Je suis l’orgasme des marchands
Je suis l’ire des parents
Je suis le valet de service
Je suis une canaille

J’empêche l’amour véritable
Je suis un miroir trompeur
Je masque les vraies valeurs
Je suis la honte même

Je fais de Noël un mirage
Je suis une fausse oasis
Je suis la surconsommation
Je suis la détresse même

Je crée des joies éphémères
J’empêche les vraies relations
Je suis le Père Noël
Je suis une ordure

vendredi, novembre 03, 2006

Ne m'achetez rien pour Noël

Par Véronique, 16 ans
Saga sur le Père Noël

La jeune Véronique, 16 ans, exprime ce que bien des gens, jeunes et moins jeunes, ressentent face à cette folie commerciale qui entoure Noël.

Ne m'achetez rien pour Noël
J'aimerais être un téléviseur
Pour qu'à chaque jour
vous preniez le temps de prendre de mes nouvelles,
J'aimerais être un baladeur
Pour qu'à chaque jour
vous écoutiez mes paroles et mes craintes en dedans de moi
J'aimerais être un journal
Pour qu'à chaque jour
vous vous intéressiez à tout ce que j'ai à raconter
J'aimerais être un téléphone
Pour qu'à chaque jour
vous preniez le temps de me parler
J'aimerais être une voiture
Pour qu'à chaque jour
on aille quelque part ensemble
J'aimerais être un animal de compagnie
Pour qu'à chaque jour
vous me preniez dans vos bras et m'embrassiez
J'aimerais être un roman pour toi maman
Pour qu'à chaque jour
tu puisses lire mes émotions
J'aimerais être une équipe de hockey pour toi papa
Pour que tu sautes de joie
après chacune de mes réussites
J'aimerais être votre tête, votre cœur
Pour savoir ce que vous pensez réellement de moi…
Ne m'achetez rien pour Noël cette année
Permettez-moi seulement de sentir que je suis votre enfant...

mercredi, novembre 01, 2006

La mort

Le jeune Christophe écrit sur un sujet mystérieux : la mort.

La mort

Peur de la mort
Peur de l'enfer
Qui suis-je donc
Pour lui dédier ces vers ?

Elle va et vient
Elle embrasse le plus fort
Elle côtoie le plus faible
Tous deux n'y peuvent rien

Elle est ici
Elle est là
Toujours elle attendra
Une imprudence de votre part
Pour faire retentir le glas

Si vous l'entendez venir
Elle s'immobilisera
Jusqu'au moment où son souffle
Vous ne sentirez plus
Où le vôtre se coupera

Qu'y a-t-il de si effrayant
Dans ce dernier soupir ?
Dès votre naissance vous le savez
Vous allez mourir
Pourquoi avoir peur ?
Votre destin vous le connaissez
Votre vie n'est de votre mort
Que le tracé.