lundi, mars 14, 2011

Anthropomorphisme

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Le cercueil était là dans l'église
La défunte assistait à sa cérémonie
Nous étions tous là dans l'attente
Les mots surgirent de cet homme qu'on dit de dieu
Il semblait vraiment savoir ce qu'il adviendrait
De la destinée céleste de la défunte

De ce monde dont personne n'est encore revenue
De ce lieu mystérieux qui me laisse songeur
L'intermédiaire entre les hommes et ce dieu
Parlait du futur divin d'une façon intarissable
Plus il parlait plus je demeurais sceptique
Plus je destinais ses paroles à la fosse septique

De l'anthropomorphisme à l'état pur me dis-je
Ramener ce qui le dépasse à une dimension humaine
Moi qui me questionne tous les jours sur la mort
Qui me demande si l'après vie existe et qui me refuse
À puiser dans le discours religieux un début de réponse
Qui me refuse de sombrer dans le simplisme à outrance
J'écoutais le vieux prêtre parler et discourir

Quand son heure fatidique arrivera je lui souhaite
D'aller s'asseoir à la droite de dieu le père
De retrouver tous les siens qui l'ont précédé
De vivre toute la béatitude éternelle qu'il a souhaitée
À tous ses fidèles à qui il a imposé sa conception de l'au-delà
Quant à moi je préfère caresser ma chatte et me poser des questions
Et je commence de plus en plus à me fouter des réponses