lundi, octobre 30, 2006

J'ai trop crié

Par Renée, 16 ans


J'ai trop crié
J'ai crié pour l'attirer
J'ai crié pour le séduire
J'ai crié pour me faire remarquer
J'ai crié pour convenir

J'ai crié pour l'admirer
J'ai crié pour le cueillir
J'ai crié pour le serrer
J'ai crié pour le sentir

J'ai crié pour me faire aimer
J'ai crié pour le découvrir
J'ai crié pour le garder
J'ai crié pour t'appartenir

J'ai crié pour me faire pardonner
J'ai crié pour me punir
J'ai crié pour le consoler
J'ai trop crié, je l'ai fait fuir.

vendredi, octobre 27, 2006

Gisèle Kentucky

Par Alexandre, 16 ans
Alexandre, un de mes étudiants, travaillait dans un restaurant Kentucky. Il nous décrit dans son poème humoristique une employée modèle qu'il côtoyait.

Gisèle Kentucky

Sauce chaude dans ma méga portion de frites
2 litres, où est mon Pepsi gratuit
Elle est l'employée du mois depuis 25 ans, cool
Elle est toquée du Kentucky

Bloquée des sinus elle l'est
Jerry, un numéro 2, pis grouille
Mes lèvres sur ses cuisses croustillantes
Ses doigts de poulets sur ma poitrine désossée

Elle a le charisme d'un sandwich du colonel
La friture dégouline entre ses jambes
Fidèle à son colonel qui repose en paix
Je méga bouffe sa méga touffe

Gisèle, beauté naturelle
Ma GisèleGisèle
Tu vas aller loin dans la vie.

jeudi, octobre 26, 2006

Torpeur

Par Isabelle, 17 ans

Photo = À Black Hills USA, la Devil Tower qui mesure plus de 200 mètres.
Je publie aujourd'hui le poème d'Isabelle (17 ans) qui crie toute sa souffrance face à la torpeur des humains.

Torpeur

Brise douce de printemps sur ma peau
Vent du Sud, vent du Nord
Apportez bien au loin ces mots
Qui me rongent à mort.

Je crie toute ma souffrance
Je crie cette effroyable douleur
Pour me procurer une simple délivrance
Pour me sortir de cette torpeur.

Je crie à qui veut bien m'entendre
Mais personne n'accueille mes paroles
Vous ne voulez pas comprendre
C'est votre monde qui dégringole.

Je vois la guerre et la violence
Envers cette foule de gens innocents.
Je crie tout haut la misère de cette pauvre enfance
Qui sera plus tard victime de ces tourments.

Continuez de faire les sourds, aveugles et muets
Continuez de vivre dans votre merveilleux monde imaginaire
Mais vous verrez comment c'est laid
Lorsque vous aurez découvert la vraie vie: l'enfer.

mardi, octobre 24, 2006

Un couple énigmatique

Photo de ce magnifique couple prise par le poète au Bic (Québec)

Par Jacques Rancourt


Un couple énigmatique

Ils avaient vingt-cinq ans
Sur les bords du Lac-Mégantic
Ils venaient de renouer
Revisiter leur adolescence trinitaire
Déjouer la solitude existentielle
Forger des rêves complices

Un certain jour de février
Au temps des blancs hivers
Ils ont dit oui
À une aventure commune
Ils ont quitté les bords du lac
Ils ont opté pour le grand fleuve
Les îles du Bic les ont envoûtés
Les jardins de Métis charmés
Dans le silence du rang
Ils ont égrené un chapelet amoureux
Ils ont étonné par leur joie de vivre
Ils ont socialisé, exploré et explosé
Un repos bien mérité se profile
Ils ont près de soixante ans
Non loin du grand fleuve
Ils vont forger d'autres rêves
Dont ils ont le secret

lundi, octobre 23, 2006

Revenir ou rester là

Photo prise lors d'un voyage dans l'Ouest américain. Il s'agit du geyser Old Faithfull.

Revenir ou rester là

On me croyait mort
On a été très surpris
On a un peu pleuré
On m’a quelque peu louangé
On m’a totalement incinéré
On a beaucoup festoyé
On m’a assez vite oublié
Business as usual

J’ai exploré ces nouveaux lieux
J’ai mesuré ce que représente l’éternité
Je me suis promené dans les galaxies
J’ai visité d’autres mondes
Je me suis questionné

Devrais-je me réincarner ?

En capitaliste
Pour exploiter les humains
Non jamais

En ministre du culte
Pour berner les humains
Non jamais

En politicien
Pour mentir à la population
Non jamais

En prolétaire
Pour quémander toute ma vie
Non jamais

En employé du mois
Pour faire jouir mon patron
Non jamais

En poète
Pour amener une autre dimension aux humains
Oui peut-être

En musicien
Pour faire oublier le terrible quotidien
Oui peut-être

En gardien de chèvres
Pour ne pas vivre dans les villes
Oui peut-être

En femme africaine
Pour soutenir l’Afrique
Oui certainement

En femme pakistanaise
Pour combattre les extrémistes de tout acabit
Oui certainement

En femme haïtienne
Pour recréer une république libre
Oui certainement

En…
Pour…
Oui, non, peut-être, certainement

J’ai l’éternité
Pour résoudre
Mon problème
Existentiel

Vous pouvez attendre
Longtemps
Ma décision



samedi, octobre 21, 2006

Salon funéraire

Photo du mur d'Hadrien lors d'un séjour en Angleterre
J'ai concocté un poème sarcastique sur un sujet très sérieux.
Salon funéraire
Je suis mort
Bel et bien décédé
Bien au chaud
Dans mon cercueil

Trois jours déjà
Dans mon repos éternel
Le temps du défilé
Des larmes arrive

Trente minutes
Avant l’ouverture officielle
S’amènent frères et sœurs
Timidement et religieusement

Mourir si jeune
À peine 64 ans
Retraité à peine
Quelle tristesse

L’année dernière
Une crise cardiaque
La deuxième cette année
Lui fut fatale

Un saule
Il avait voulu couper
L’an dernier
L’arbre l’a foudroyé

De la Grèce
À peine
Il revenait
Ruines en tête

Trop d’émotions
Trop de mémoires guerrières
Trop de mythes et légendes
Trop, c’est trop

Mon cœur a flanché
Ma conscience s’est envolée
Pleurez mes proches
Pleurez sur mes restes funèbres

Les morts ne reviennent pas
Je ne vous dis pas où je suis
C’est mon secret
Vivez votre vie avant de mourir votre mort

Ne mourez pas votre vie
Ne vivez pas votre mort
Mordez dans la vie
Vivez sans remords


jeudi, octobre 19, 2006

Mince à tout prix

Photo prise lors d'un séjour à Paris.
Probablement que cette jeune Sonia exprime dans son poème une réalité vécue : le culte de la minceur. On parle beaucoup au Québec de ce problème et un mouvement s'amorce pour rejeter ces canons de la beauté (i.e. de la maigreur) fort heureusement. Les femmes commencent à voir la manipulation dont elles sont victimes. Être bien dans sa peau, c'est ce qui compte!

Mince à tout prix
par Sonia


Ce mal omniprésent
Qui ronge mon existence
Cette peur constante
Qui me blesse à chaque instant

J'aimerais avoir la force
D'en finir pour de bon
Mais j'ai toujours cette peur
Qui étouffe mon bonheur

Je me sens faiblir
Je suis consciente
Que je gâche ma santé
Mais je persiste toujours
Je veux être mince à tout prix

Plus je maigris plus je veux maigrir
Et plus je maigris plus j'ai l'impression
D'être énorme
C'est une roue qui tourne
Qui nous entraîne
Dans un enfer insupportable

Je ne pense qu'à cela
C'est une idée qui m'obsède
Je veux ressembler à ces femmes
Qui réussissent à marier
La minceur et la beauté.

mercredi, octobre 18, 2006

Ne me sculptez pas




Ne me sculptez pas

Ne me lisez pas
Ne me passez pas au rayon X
Comprenez-moi bien quand je dis cela
C'est que je ne veux pas être un livre ouvert
Je n'aime pas que vous lisiez ces vers
Je suis de glace comme l'hiver

Je suis concrète trop souvent
Je suis poète à mes instants
Je virevolte comme le vent

Je ne veux pas être un livre ouvert
Je n'aime pas que vous lisiez ces vers
Je suis de glace comme l'hiver

Si je vous laisse parfois un goût amer
faisant des vagues comme la mer
Sachez chers gens et surtout gens chers
Que malgré tous les tourments que je vous ai fait subir
Et malgré tout ce que j'ai pu vous dire
Que sous mon air de militaire
Se cache un être à part entière
Coule un amour comme la rivière

J'aime l'humain sans condition
J'aime la terre avec passion
J'offre ma tendresse au compte-goutte
Mais ces gouttes sont gigantesques
Je vois la grandeur des petites choses
Cela a ses inconvénients
Je fais tout un plat pour pas grand chose

Je ne veux pas être un livre ouvert
Je n'aime pas que vous lisiez ces vers
Je suis de glace comme l'hiver

Je suis parfois un peu rebelle
J'ai l'esprit de contradiction
Je n'aime pas être sous tutelle
Le premier mot que j'ai dit c'est non
Je ne veux pas qu'on m'arrache les ailes
Je n'aime pas être en prison

J'ai mes principes, j'ai mes idées
Je suis de nature réaliste
Je suis une éternelle idéaliste
Je suis un être de contradiction
Je suis un être paradoxal
Je peux vous aimer, vous faire mal

Même si dans ce monde tout ne tourne pas rond
Même si dans ce monde rien ne va plus
J'aime l'humain sans condition
J'aime la terre avec passion
Je veux connaître votre prénom
Je souhaite entendre votre chanson



mardi, octobre 17, 2006

Trop tôt devenue femme


Cette photo a été prise à Montréal dans le Vieux Port où il y avait une exposition florale.

Je publie aujourd'hui le poème d'Anne-Marie, une étudiante qui exprime dans ses mots le vécu de plusieurs de ses collègues. À l'aube de leurs 17 ans, elles ont vécu déjà trop d'expriences, pas toutes heureuses. Je comprends la tristesse de ces jeunes qui ont basculé trop vite dans le monde adulte. La pression sociétale est tellement forte, hélàs!


Trop tôt devenue femme

Jeune fille
Trop tôt devenue femme
Tu vacilles
Telle une fleur qui se fane.

Tu as perdu ta jeunesse
Pour obtenir quelques caresses
Trop tôt tu t'es donnée
À celui qui disait t'aimer.

Tu te sens sale
Attisé par le désir
Il t'a fait mal
Il a eu son plaisir.

Aujourd'hui il est parti
Briser une autre vie
Toi, tu es seule dans la rue
Qu'es-tu devenue ?

Depuis tu fumes
Pour effacer l'amertume
Des souvenirs qui te hantent
Et de ces plaisirs qui te tentent.

Au bord de la démence
À l'aube de ton existence
Tu ne vis, ma jolie
Qu'en attendant la nuit.

Plus rien à découvrir
Lassée de tant souffrir
Tu lances ton dernier éclat de rire
Au moment de partir.

Dommage !

lundi, octobre 16, 2006

Sous observation

Photo : Lac Louise en Alberta, Canada

Il me surveillait depuis longtemps
Je le savais
Je traversai mon enfance sans me soucier de lui
Je ne savais pas qu’il existait
J’affrontai l’adolescence avec bien des soucis
Je me doutais qu’il existait

Je fonçai dans la vie adulte tout en m’étourdissant
Je le savais
J’arrivai à un certain âge sans pouvoir esquiver la confrontation
Je savais qu’il fallait attaquer
Cet autre qui me pourchassait
Sans se soucier des affronts qui m’attendaient


Il reprochait à mon je
de vivre des illusions
de vivre avec des béquilles
d’avoir peur du vide
de vivre en victime
de ne pas me protéger
de manquer d’écoute
de ne pas me croire intelligent
de manquer d’ordre
d’éviter le saut en hauteur
de vivre au premier degré
de croire aux mystères
d’accepter la mort

Je ne l’écoutais pas
Cet autre me harcelait
Il savait qu’un jour je comprendrais
Que cet autre est Je
Que je suis cet Autre



vendredi, octobre 13, 2006

Ainsi hoquetait mon épinette agonisante

Photo prise par moi-même, ce matin, le 13 octobre 2006, de mon épinette coupée.
Il y a 24 ans, mon fils Philippe revenait de l'école avec une jeune pousse que nous avions plantée dans un champ non cultivé qui fait désormais l'objet d'un développement urbain sauvage. Cet événement m'a inspiré ce poème, cri du coeur pour sauver la planète.

Je dis à qui veut m’entendre
Mon dégoût des développeurs urbains
À l’aube, ce matin, je me suis fait couper
Un terrain de stationnement avait besoin de mon espace

Je dis à qui veut m’entendre
Que j’avais le droit de vivre
Que je purifiais l’air sans massacrer la couche d’ozone
Que les oiseaux et les écureuils m’appréciaient
Que je faisais l’orgueil de celui qui m’avait planté
Que je trônais l’hiver comme un roi

Que dira l’enseignante qui avait donné ma jeune pousse
À cet écolier joyeux et fier de son cadeau
Entendrez-vous ses sanglots tristes et longs
Dénoncerez-vous ce bitume laid et polluant
Vomissez sur ce pseudo-progrès urbain
Criez, hurlez et comprenez ma détresse

Dans le paradis des épinettes mortes
Je maudirai sans fin l’auteur de ma coupe
Je regarderai la couche d’ozone se perforer davantage
Quand votre planète sera détruite
Ne venez pas pleurer dans mon paradis
Je ne demandais qu’à vivre
Est-ce trop demander à la bête humaine?

jeudi, octobre 12, 2006

Déserte et désertée


Photo : Église de Saint-Benjamin dans la Beauce québécoise

Fatigué de parcourir la planète
Assourdi par le bruit des bombes
Matraqué par les parasites de la société
Terrassé par la brute humaine
J’entrai dans une église

Déserte, elle était
Indifférente aux soubresauts de mon être
Éloignée de toutes mes préoccupations
Silencieuse aux tergiversions de mon époque
Je constatai le vide dans cette église

À la surface remontèrent les souvenirs
Une église pleine à craquer
Un curé prônant et trônant
Des fidèles courbés et repentants
Une église qui avait réponse à tout


Désertée et déserte
Rongée par un silence creux
Minée par l’impuissance
Un gouffre ecclésial sans fond
Je sentis la pesanteur des âmes esseulées


Je m’éloignai de cette église déserte
Je marchai dans des routes tortueuses
Je traversai les mers et les océans
Je visitai les planètes de ma galaxie
J’ai observé, j’ai noté, j’ai constaté

Ce que j’ai appris
Ce que j’ai vécu
Ce qui dépasse l’entendement
Ce qui te fait passer pour un fou
Tu ne le trouveras pas dans une église déserte



mercredi, octobre 11, 2006

Simplicité xyloglotte humoristique


Simplicité xyloglotte humoristique (Version en langue de bois)

Gymnovitiphyllosexophore, j’errai dans la campagne
J’appréciais mon morphométéorisme
Je croisai un kilopédiculteur
Nabuchodinosaure dans mon baladeur

Devant mon egobésité
Je devins un lacrymosaure
En buvant mon frigidolactum
Je me transformai en bonvinoderme

Pour étouffer mon aéronihilisme
Je devins chrysocardique
Un inthalassopotable cératophale
Cracha sur mon hellénépiphanisation

**************************************************

Simplicité xyloglotte humoristique
(Les mots en caratères gras indiquent la définition des mots.)


Nu, le sexe caché par une feuille de vigne, j’errai dans la campagne
J’appréciais mon quelqu’un qui pète la forme
Je croisai un éleveur de mille-pattes
Un très vieil opéra de Verdi
dans mon baladeur

Devant mon hypertrophie du moi
Je devins celui qui verse une larme de crocodile
En buvant mon lait caillé
Je me transformai en peau de vache

Pour étouffer ma tendance à avoir l’air de rien
Je devins celui qui a un cœur d’or
Un facile cocu
Cracha sur mon art d’aller se faire voir chez les Grecs

mardi, octobre 10, 2006

Retour à la maison

Photo : Santorini, île volcanique de Grèce



Retour à la maison

Je sais
Je suis prisonnier de l’espace et du temps
Je vis des expériences

Je travaille
Je procrée
Je me divertis
J’adore un ou des dieux


De tout cela, je suis fatigué
Je veux comprendre
Je veux déchirer les voiles de l’invisible
Je veux démasquer l’imposture


Et si la réalité était autre
Et si les expériences n’étaient que les soubresauts du libre-arbitre
Et si la procréation perpétuait le cycle réincarnationnel
Et si le travail n’était qu’une forme d’esclavage
Et si le divertissement n’était qu’un fuite
Et si l’adoration d’un ou des dieux n’était qu’une forme d’aveuglement

Je sais
Derrière les voiles de l’invisible
Une autre réalité émerge
Conscience
Liberté créatrice
Savoir

Le retour à la maison s’impose
La farce a assez duré.

samedi, octobre 07, 2006

La fausse déeese



Elle crie et hurle
Son corps titube
Elle, esclave de son gros
Lardon de mari
Un soir qu’il est à la taverne
Elle repense et revoit clairement
Ce jour illusoire de ses noces…
Comme elle était belle
Dans son inconscience heureuse!
Fausse déesse d’un jour
Vampirisée
Par la société de consommation
Qui continue à l’engraisser
Tous les jours

Brûler tes faux idéaux
Abdiquer devant le modèle
Reprendre ton territoire perdu
Découvrir ta puissance
Larguer ton gros
Tonneau de bifteck
Qui t’annihile
Perdre tes kilos
À mesure que ta conscience
Prend du poids

Elle crie et hurle
Son corps se rebiffe
Elle, fille de la liberté
Elle, femme rebelle
Elle, flamme souveraine
Elle dit sereinement
Non à la fausse déesse
Elle s’ouvre
Lentement mais sûrement
À la conscience humaine…

mercredi, octobre 04, 2006

Je suis ou je ne suis pas


Je doute
J'accuse
Ce n'est pas de ma faute
Ce n'est pas de tes affaires.

Je suis insécure
Je questionne
Ce n'est pas une réponse
Ce n'est pas une solution

Je suis malade
Je meurs
Je cherche un remède
Je cherche un tombeau.

Ainsi s'exprime
le mort-vivant
l'ignorant
l'inconscient
manipulé à son insu
intellectualisé par les idéologues
dominé par les maîtres
enculé par la tradition
engraissé par les connaissances
adulé par ses pairs
électrocuté par son double de lumière

Découvrir sa source
Revenir chez lui
Entrer dans son savoir
Affirmer sa certitude
Refuser d'être victime
Accepter enfin d'Être

Le non-être est une illusion
de l'ego intellectualisé
de l'ego qui réfléchit
de l'ego qui pense
qu'il pense
locataire d'une pensée
qu'il croit sienne.

lundi, octobre 02, 2006

Prendre le large


Ne jamais jeter l’ancre
Aller au bout des évidences
Détourner les conséquences
Contrer les attentes

Calmer cette mer orageuse
Contrer ses vagues ensorceleuses
Se méfier des lames capricieuses
Attendre la marée paresseuse


Crier sa rage
Contrôler la décharge
S’éloigner au large
Éviter les dérapages

Rester dans le noir
Subir le désespoir
Faire naître un espoir
Croire sans voir

Humaniser la bête
Partir à la conquête
Larguer ce qui arrête
Vivre et tout simplement être