vendredi, mars 30, 2007

Retour à la vie du trouvère amoureux

Par Jacques et Guy Rancourt
Mes autres poèmes


Retour à la vie du trouvère amoureux
Sa stomatite aphteuse a failli le tuer
Je le croyais décédé ce frère si joyeux
J'avais commencé à rédiger son éloge funéraire
J'ai plutôt salué son retour à la vie
Ainsi osais-je m'exprimer avec son aide

Il reste toujours gravé dans nos mémoires
Son rire rayonnant nous charme
Être sensible il est
Amant de la nature il l'est toujours

Partout sur la planète
On rit son retour à la vie
Cette gorge qui a tant flirté
Qui a tant butiné
Qui a tant bu
Aux toisons de ces dames
Cette gorge disais-je
Qui a tant fait frissonner
Les dessous chics de ces dames
Qui a tant fait roucouler
Le cœur sensible de ces demoiselles
Qui a tant secoué
Le bas du corps de ces donzelles
Cette gorge redisais-je
Affamée et friande de tant de fruits exotiques
Ô grands malheurs!
Ô grands supplices!
En perdit larynx et pharynx
Cordes vocales et voix
Le trouvère se retrouva aphone
Muet comme une carpe
Silencieux comme les cieux

Du désespoir naît toujours l’espoir
Si ses papilles et pupilles flanchent
Ses doigts prendront la relève
Pour caresser les beaux corps
De ces amoureuses proches et lointaines
Que ses poèmes chantent si bien

Bon retour à la vie grand baiseur
Barde muet
Ensorceleur de ces dames
Exprimeur de tendresse
Vibreur du beau, du vrai et du palpable

---------- Photo du trouvère par Lucille Veilleux -------------

jeudi, mars 29, 2007

L’arsource

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

L’arsource

Cette mare d’eau ainsi prénommée
Cette arsource n’était qu’un petit trou d’eau
Cette source n’était pas une vraie source
C’était une flaque que la pluie remplissait
C’était là que les vaches allaient se désaltérer
C’était là que le paternel puisait son eau l’hiver
Son puits près de l’étable faisait faux bond l’hiver
L’arsource venait miraculeusement à son secours

Pour mes yeux d’enfants et son imaginaire
Cette arsource était un véritable lac
C’était le Léman, le Lac Majeur, le Lac Supérieur
C’est de là que provenaient d’étranges sons au printemps
On aurait dit une fanfare, un carillon de bruits disparates
On tendait l’oreille, on sentait comme un étrange appel
C’étaient les grenouilles qui sortaient de leur torpeur hivernale
C’étaient les grenouilles et les crapauds qui appelaient le printemps

Je passais des heures à écouter et à rêvasser
Je sentais monter en moi une sève printanière
Il faut dire que les érables donnaient leur belle eau
Il faut dire que les vaches donnaient de jeunes veaux
Il faut dire que ce réveil de la nature provoquait l’euphorie
De longs mois d’hiver à grelotter et à jeûner
De longs mois d’hiver à vivre dans l’hibernation
Ce chant des crapauds et des grenouilles
Quelle délivrance saisonnière
Quel appel à la liberté

Cette arsource, nostalgie d’une enfance insouciante
Cette arsource vivra toujours dans mes souvenirs adultes


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Photo prise dans le rang Sainte-Évelyne par Jacques Rancourt

Au pays des souvenirs

Par Jacques Rancourt

1. Évelyne

mercredi, mars 28, 2007

Commentaire luciférien

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Commentaire luciférien

Tu as questionné Dieu
Il a gardé un divin silence
J’ai entendu tes questions
Je ne garderai pas un diabolique silence

Lucifer veut dire faiseur de lumière
Faussement on m’a diabolisé
Je suis sensible au phénomène humain
J’écoute et je réponds

Dieu se défile toujours
Il vit loin de tes préoccupations
Il vit sa béatitude
Tu vis ta platitude

Tu dois te retrousser les manches
Ne compte plus sur sa divinité
Pour régler tes terrestres problèmes
Assume et agis au lieu de prier

Tu passes ta vie à questionner
Le temps est venu de te donner des réponses
Prends mon exemple
Je réponds à toutes les demandes

Mon enfer est plus « hot » que le ciel
C’est loin d’être un lieu triste
On s’amuse fermement
Ce n’est pas une béate platitude

Au lieu de pleurnicher sur les malheurs de ta planète
Amuse-toi, fais comme Jacques Rancourt
Crée des poèmes et oublie les sornettes
Le hasard n’existe pas, cher humain.

Ce soir-là, le poète dormit d’un profond sommeil
La douce voix luciférienne le calma totalement
Il se leva frais et dispos
Il regarda dehors, sourit et donna à boire à sa chatte

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Illustration : Worth 1000

mardi, mars 27, 2007

Incompréhension humano-divine

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Incompréhension humano-divine

Toi, dieu, tu as voulu refaire le monde
Oui, oui, j’ai lu ton poème dans un blogue
Un monde parfait
Un parfait Éden
Que le bien
Que le beau
Que l’amour
Que la paix
L’Eldorado de Candide

Moi, humain, je refuse ta dictature eugénique
Oui, oui, je veux vivre dans un monde imparfait
Avec de la haine et de l’amour
Avec de la peur et de la confiance
Avec du rejet et de l’acceptation
Avec de la guerre et de la paix

Toi, Dieu, tu ne me comprends pas
Tu es trop loin de ma terrestre humanité
Tu es trop dans ta céleste divinité
Je suis imparfait
Je suis émotifJe suis rancunier
Je suis capable du pire

Ne m’enlève pas le défi
De me perfectionner
De neutraliser mes émotions
D’être généreux
D’être capable du mieux

Oui, oui, accepte ma condition humaine
Je la préfère à ta béate plénitude
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Illustration : Worth 1000

lundi, mars 26, 2007

L’impossible rencontre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

L’impossible rencontre

La foule va à droite
Tu vas à gauche
La foule s’agenouille
Tu restes debout

La foule hurle
Tu gardes le silence
La foule consomme
Tu jeûnes

La foule admire les vedettes
Tu restes anonyme
La foule s’étourdit collectivement
Tu supportes la solitude

La foule écoute les discours à la mode
Tu relis de vieux écrits
La foule s’abreuve de télé réalité
Tu contemples un coucher de soleil

La foule déifie le corps
Tu es bien dans ta peau
La foule adore les belles autos
Tu préfères les randonnées pédestres

La foule lit des biographies
Tu écris des poèmes
La foule pleure
Tu ris

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Illustration : Worth 1000

vendredi, mars 23, 2007

Infatigable monologuiste

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Infatigable monologuiste

J’ai lu tes monologues de la libération consciente
Je retiens mon souffle, mon étonnement

Tu dis que la belle bête humaine est grande
Tu dis que vivre sur la belle terre n’est pas une sinécure

Oui, cette belle terre permet tout
Elle permet d’intégrer
Elle permet de se désintégrer
Elle permet de se réintégrer

Pas facile de parler de l’invisible
Pas facile de parler du double de lumière
Pas facile d’éplucher le psychisme
Pas facile de briser le carcan ancestral

J’admire ton courage, monologuiste
Tu ne donnes pas dans la facilité
Affirmer que la pensée vient d’ailleurs
C’est très gros à avaler, à ingurgiter

Et ces fameuses questions
D’où je viens
Qu’est-ce que je foutre ici
Où irais-je

Le passé
Le présent
L’avenir

La vie
La mort
L’après vie

Lâche pas, monologuiste
Tu te donnes des réponses
C’est déjà énorme
Tu es un pionnier de l’impossible
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Illustration : Worth 1000

Monologues de la libération consciente (4)

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes


Monologues de la libération consciente (4)

Je suis conditionné par ma culture et par ma race
Je vis très peu au niveau de moi-même
Ma conscience du réel est très faible
Je ne sais pas où j’en suis
Je ne comprends pas la vie

Ma vie est une constante recherche
Je me libérerai des forces qui me nuisent
J’épurerai mon mental
J’aurai une vision claire de ma vie, de mes actions
Je contrôlerai ma vie

Je me libérerai du connu
Je puiserai à ma source
Dans l’infinité de l’énergie créative
Dans le néant de la forme

Je traverserai le désert de la vie
J’entrerai dans l’oasis de la conscience
Je poursuivrai ma route vers l’infinité
À travers la fusion
De l’énergie du double
Et de l’ego conscientisé.
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Photo dans Paris par Jacques Rancourt

jeudi, mars 22, 2007

Monologues de la libération consciente (3)

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes


Monologues de la libération consciente (3)

Ma vie sur la terre est une série d’expériences
Je subis une constante et continuelle domination
Je devrai éviter l’impression subjective de ma grandeur
Je verrai la différence entre ma conscience spirituelle et ma conscience pure

L’involution m’a permis d’évoluer spirituellement
L’évolution me permettra d’évoluer mentalement
Je découvrirai la clef de ma propre déformation psychologique
Cachée sous la science intérieure

Je me libérerai de l’orgueil et du désir astral d’évoluer
Mon mental spiritualisé n’est pas créatif, mais réceptif
Je dois avoir accès à un mental créatif
Au-dessus de la forme astrale

Je mettrai à mon service les forces de vie nouvelle
Mon mental sera épuré de toute coloration astrale
Je viens de la lumière
J’en fus séparé dans le passé

Je passerai de la personnalité à la personne
Mon double est ma source créative
Mon double est mon essence

Je reconnaîtrai le réel
Mon savoir sera sans frontières
Mon savoir sera à la mesure de mon évolution

Ma personne réelle jaillira comme un nouveau soleil.
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Photo dans Paris par Jacques Rancourt

mercredi, mars 21, 2007

Monologues de la libération consciente (2)

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes


Monologues de la libération consciente (2)

La forêt touffue de mes illusions
M’empêche de voir clair

Je veux échanger
Je veux communiquer
Je veux vivre au lieu d’exister

Je suis le bouc émissaire de la mort
Je suis la poubelle de l’astral
Mes pensées me sont soufflées par les morts
Mes pensées que je crois miennes

Je dois déjouer les pièges de l’astral
Mes pensées destructives ne viennent pas de ma lumière
Je nourris les morts par mes pensées négatives
Je les nourris par mon émotivité

Je fusionnerai un jour à ma source de lumière
J’épurerai mon mental de ses immondices
J’ouvrirai les portes de ma conscience universelle
Je ne croirai plus ce qui m’est dicté

Ma vie ne sera plus le produit d’influences
Je refuserai toute autorité extérieure
Je serai au-delà de la vérité et du mensonge
Je ne m’intéresserai qu’à ce que je sais de moi-même

Ma conscience de l’invisible ne sera plus
Un monde d’illusions et de rêves

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Photo dans Paris par Jacques Rancourt

mardi, mars 20, 2007

Monologues de la libération consciente (1)

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes

Monologues de la libération consciente (1)

Moi, pauvre bête humaine, je suis prisonnier de ma mémoire
Ma pensée subjective est ma ténébreuse prison
Mes habitudes sont mes très lourdes chaînes
Mes pensées négatives sont mon infecte nourriture
Mes émotions subjectives sont mes terribles blocages
Mes pensées intellectualisées sont mes tristes limitations
Mes ignorances sont la méconnaissance de ma vraie vie

Je me sens inférieur à ma réalité
Je suis le bouc émissaire du monde parallèle de la mort

Je veux ouvrir les portes de mon propre devenir
Je veux rétablir le contact conscient avec mon double de lumière
Je veux retourner à ma véritable source
Je veux avoir accès à mon vrai savoir

Je comprendrai enfin que ma vie est multidimensionnelle
J’ouvrirai enfin les portes de ma conscience universelle
Je ne pourrai plus croire enfin naïvement qui que ce soit
Je pourrai enfin vivre totalement selon ma conscience
Je serai enfin capable d’identité réelle, d’individuation consciente
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Photo dans Paris par Jacques Rancourt

lundi, mars 19, 2007

Implacable entropie

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Implacable entropie

Compte à rebours
Pour ce corps meurtri
Bafoué par les intempéries
De l’amour
Du travail
Des rêves déçus
Des jours incertains
Des nuits trop courtes…

Que pointent à l’horizon
Ces espaces à conquérir
Cet avenir sans carcan
Loin des tribulations inutiles
D’un monde qui se meurt
Sur une planète
Signée
Par la souffrance
Par l’incertitude
Par la désespérance…

Que ceux et celles qui pleurent
L’outrage des ans
Se ravisent
Le temps qui passe
Rappelle à l’humain
Qu’il doit regarder
Par le trou de la serrure
Par la trouée de la serre
Pour entrevoir les étoiles…

Qui sait?
Verra-t-il
Par-delà les âges
Le cristal
Qui miroite
Des dimensions
Infinies?

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Illustration : Worth 1000

samedi, mars 17, 2007

Chevauchée inimaginable

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Chevauchée inimaginable

Dans la campagne évelynienne de mon enfance
Je me suis vu dans une chevauchée rocambolesque
Mon cheval blanc galopait à qui mieux mieux
Je traversais ce rang ancestral sur un train d’enfer

Les maisons, les granges, les clôtures défilaient
Ma chevelure éparse ne tenait plus en place
Je filais à toute allure vers un lieu imprécis

Il semblait que mon cheval savait où j’allais

Fatigué de la vie, de tout, je fuyais ce monde
Mon intrépide compagnon était mon complice
Il en avait ras le bol de ses travaux routiniers
Lui aussi rêvait de liberté, de lieux autres

La poussière soulevée par ses sabots
M’empêchait de voir tout en arrière
Toujours plus vite toujours plus en avant
Tel semblait le leitmotiv de nos deux êtres

Soudain un immense ravin vint freiner la course
L’obstacle semblait insurmontable, infranchissable
De l’autre côté une immense plaine nous attendait
Se pouvait-il que tout s’effondre, que tout s’écroule

Retourner en arrière comme des pleutres une humiliation
Renoncer à notre rêve de liberté impossible à imaginer
Se résigner à sombrer dans l’abîme une folie à peine à concevoir
Faire le saut incomparable, l’enjambée spectaculaire l’unique solution

Mon cheval blanc réussit l’impossible, l’inimaginable
Il fit un détour et découvrit l’espace restreint nécessaire
Maintenant nous sommes dans une autre dimension
Maintenant les paramètres du passé ne prévalent plus

vendredi, mars 16, 2007

Le simplificocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmesLe simplificocanthrope

Il simplifie ce qui est complexe
Il a des solutions très simplistes
Il a la formule trouvée pour tout
Il ne fait jamais de phrases longues

Il est pour l’initiative privée
Il déteste l’intervention de l’État
Il adule l’effort personnel
Il déteste les mesures sociales

STOP

Il regarde de travers les pauvres
Il préfère les femmes à la maison
Il incite les couples à procréer
Il veut un bulletin chiffré à l’école

Il veut remplir les prisons
Il pourchasse les délinquants
Il veut de l’autorité partout
Il veut la sécurité avant tout

STOP STOP STOP

Il gère la planète par la force
Il maugrée contre le protocole de Kyoto
Il veut contrer l’immigration
Il est contre les accommodements

Ne lui parlez pas de partager la richesse
Ne lui parlez pas de justice sociale
Ne lui parlez pas de compassion
Le mot individualisme le fera sourire
Le mot socialisme le fera hurler

jeudi, mars 15, 2007

Vues d’ici

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmesVues d’ici

Un écran s'installe

Mon regard n'est plus le même
Un voile opaque apparaît
Ma terrestre lumière s'enténèbre

Je crie ma révolte
Moi, fou de soleil
Je refuse les ténèbres
Moi, qui maudis l'obscurité

Ce voile ne tuera pas ma lucidité
Je le déchirerai
Je le transmuterai
Ce voile ne m'empêchera pas de voir

Je lirai de l'intérieur
Je sentirai palpiter la vie
Je humerai les fleurs
Je caresserai d'autres rêves

Je regarderai par mon ouïe
Je verrai par le toucher
J'explorerai par l'odorat
Je te décrirai par le goûter

D'autres visions apparaîtront
D'autres espoirs surgiront
D'autres mots se diront
Ces vues d'ici jamais ne s'éteindront.

mardi, mars 13, 2007

Vagues

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Vagues

Vagues qui divaguent
Vagues qui tuent
Vagues qui dévastent
Vagues qui terrifient

Orphelins les yeux dans le vague
Blessés survivants des vagues
Rescapés des vagues
Meurtris par les vagues

Vagues loin du plaisir
Vagues de souffrances
Vagues de mort
Vagues maudites

Vagues de solidarité
Vagues de générosité
Vagues d’espoir
Vagues pleines d’espérance

lundi, mars 12, 2007

Monologues d’un agonisant

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes

Monologues d’un agonisant

Je vais rendre l’âme dans quelques minutes
Je suis occupé à agoniser maintenant
Je trouve cette expérience assez traumatisante
Je ne pensais pas la vivre de cette manière

J’avais imaginé rendre l’âme autrement
Je me voyais sur une île ensoleillée
J’étais entourée de belles créatures
J’étais couvert de baisers chauds

Je suis seul aux soins intensifs
Je suis entubé de partout
Je semble déranger tout le monde
Je crois qu’on aimerait que cela se fasse vite

J’avais imaginé une toute autre grande traversée
Je me voyais dans un bain tourbillon
Je sirotais quelques liqueurs très douces
J’étais couvert de baisers par mes nymphes

Je vois l’aumônier mémorisé mon nom à partir d’une fiche
Je suis interpellé par ce vieil homme en fin de carrière sacerdotale
Je refuse l’extrême onction qu’il me propose pieusement
Je le vois triste et confus devant ma rébellion sacrilège

J’avais imaginé un magnifique et divin chant de mes sirènes
Je les regardais se déhancher lascivement devant moi
J’effleurais leur douce peau de mon doigt investigateur
Je laissais perdurer le plaisir du grand départ vers l’au-delà

Je suis pris d’une quinte de toux effroyable
Je vomis, je râle, je sursaute, je crampe
Je me sens étourdi, engourdi, dépossédé
J’assiste impuissant à la sortie de l’âme de mon corps

Adieu les soins infirmiers
Adieu l’aumônier
Bienvenue les nymphes
Bienvenue les sirènes

vendredi, mars 09, 2007

L’heure avance et recule

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

L’heure avance et recule

Les heures s’écoulent
On peut les avancer
On peut les reculer
On ne peut les arrêter

On peut perdre du temps
On peut gagner du temps
On peut profiter du temps
On peut se foutre du temps

On avance le temps pour sauver de l’argent
On recule le temps pour déjouer l’obscurité
On s’inquiète du temps qu’il fait
On maudit le temps qui gâche un projet

Le temps viendra où le temps s’arrêtera
Cette heure fatidique fait frémir
On voudrait être éternel
On voudrait dominer le temps

Le temps nous aura
Ayons du bon temps
Beau temps mauvais
Vivons pleinement

Hors du temps
Que sera-ce ?
Tu le sais ?
J’en sais rien

jeudi, mars 08, 2007

L’oasis de la conscience

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

L’oasis de la conscience

D’abord
Tu traverses le désert de la vie
Avec le doute
Avec des questions
Avec une vision obstruée
Avec une personnalité
Avec un mental réceptif
Avec des connaissances
Avec subjectivité
Avec souffrance
Avec l’illusion du libre arbitre
Avec un ego astralisé
Avec le poids des mémoires

Ensuite
Tu pénètres dans l’oasis de la conscience
Avec la certitude
Avec des réponses
Avec une vision claire
Avec une personne
Avec un mental créatif
Avec le savoir
Avec objectivité
Avec la paix de l’esprit
Avec la liberté créative
Avec un ego transparent
Avec la légèreté du vide plein

Enfin
Tu entres dans l’autre dimension
Où les paramètres terrestres ne prévalent plus
Où d’autres règles s’appliquent
Où d’autres plans de vie se réalisent
Où l’espace-temps est fracturé
Où l’impossible est possible
Où les limites sont fracassées
Où se vit l’océanité de la conscience
Où l’accès à l’universel ne se questionne pas
Où la dualité n’existe plus
Où la fusion est totale
Où la lumière irradie

mardi, mars 06, 2007

Monologues d’une Saoudienne kidnappée et violée

Par Jacques Rancourt
qui souhaite l'égalité entre les hommes et les femmes.
Le monologue ci-dessous est inspiré d'un fait vécu
par cette femme en Arabie Saoudite
Jamais on ne dénoncera assez ces hommes

prisonniers d'une culture ancestrale
qui fait leur affaire en reléguant la femme au second plan
en ce 21e siècle. Trop, c'est trop.
N'hésitez pas à livrer vos commentaires!
Monologues
Mes autres poèmes


Monologues d’une Saoudienne kidnappée et violée

Je viens de recevoir 90 coups de fouet
Je tremble, je souffre, je pleure, je crie
J’avais rencontré un autre humain comme moi
J’avais rencontré un humain de sexe masculin
J’ai été victime de chantage par cet homme

J’ai eu pour cette rencontre une terrible punition
J’ai été kidnappée par une gang de Saoudiens
J’ai vu ces hommes armés de couteaux
J’ai été amenée dans une ferme isolée
J’ai été violée 14 fois par ces crapules

J’ai été condamnée par les juges de Qatif
Je m’étais retrouvée avec ce maître chanteur
Je n’avais pas le droit d’être avec cet homme
Je suis dans un royaume ultra conservateur
J’habite un pays où l’égalité ne veut rien dire
Je suis dans le royaume de mâles attardés

Je suis une propriété pour ces mâles d’un autre âge
Je suis soumise aux coutumes rétrogrades ancestrales
Je suis incapable de manifester mon autonomie
Je suis la victime du clan tricoté serré
J’étouffe dans ce ghetto qui a la honte facile
Je dénonce l’abus de pouvoir de ces mâles
J’ai honte de vivre à Riyad en Arabie Saoudite

Je veux vivre dans un pays de liberté
Je veux être l’égale de l’homme
Je veux disposer de mon corps
Je veux disposer de mon âme
Je veux disposer de mon esprit
Je veux l’autonomie
Je veux la liberté
Je veux respirer
Je veux vivre
Je suis femme
Je suis humaine

lundi, mars 05, 2007

Le politicocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Le politicocanthrope

Il est en campagne électorale
Il offre mains et accolades
Il fait du porte à porte
Il se lève tôt et se couche tard

Il a appris par cœur son refrain
Il le sert à toutes les sauces
Il a une réponse à tout
Il parle et fait semblant d’écouter

Il lit tout ce qu’on dit de lui
Il est sensible aux sondages
Il raffole des applaudissements
Il maudit secrètement ses détracteurs

STOP

Il a un ego démesuré
Il a l’âme d’un sauveur
Il veut servir oui oui
Il ne pense qu’à lui

STOP STOP STOP

Laissez-le avec ses illusions
La grosse machine l’avalera

dimanche, mars 04, 2007

Monologues de la Petite Sirène

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes
Monologues de la Petite Sirène

Je suis le symbole légendaire de Copenhague
Je mesure 1,25 mètres de haut
Je pèse 175 kilos
Je garde l’entrée du port

Je suis l’œuvre inspirée d’un conte de Hans Christian Andersen
Je suis visitée tous les jours par des centaines de touristes
Je suis assise à l’entrée de la baie de la Capitale
Je suis dans cette position depuis 1913

J’ai été victime d’une mauvaise blague
J’ai été peinturlurée tout en rose fluo
Je ne sais pas si cet acte est lié aux émeutes
Je sais qu’on a évacué de force une maison de jeunes

J’ai été décapitée et peinte à maintes reprises
Je suis comme toutes ces femmes violées
Je suis en ce début de mars leur symbole
Je représente cette humanité souffrante

Je ne comprends pas cette intolérance
Je ne comprends pas cet aveuglement
Je ne comprends pas cette domination
Je ne comprends pas l’arrogance mâle

Je vis au 21e siècle
Je vis à l’ère du cellulaire
Je ne vis plus au Moyen Âge
Je vis à Copenhague

Je ne comprends pas
Je ne sais pas
Je suis triste
Je ne suis qu’une Petite Sirène

samedi, mars 03, 2007

Le Père Noël sort de sa sabbatique dans un Copenhague perturbé

Par Jacques Rancourt
51e péripétie de la saga humoristique pour adultes avertis
Sommaire des autres péripéties

Le Père Noël sort de sa sabbatique dans un Copenhague perturbé

Je suis le Père Noël sorti violemment de sa sabbatique
Je dois secourir mes fils pris dans une émeute
Je vois qu’ils étaient solidaires des émeutiers
Je savais qu’ils campaient à Chrisitinia

Je savais qu’ils campaient dans le refuge des marginaux
Voici ce qu’ils m’ont expliqué

Christinia était une communauté autogérée.
Aucun permis n’était nécessaire pour s'installer sur ses terres
et y construire un baraquement.
Une nouvelle loi demandait aux nouveaux arrivants
de partir pour la réalisation d'un projet immobilier.
Les habitants de Christinia militaient contre cette loi
depuis plusieurs années.
Leur souhait est de conserver leur autonomie
et leurs institutions de décision en place
depuis plus de vingt ans

J’ai vu que le camp de la paix est devenu le camp de la violence
J’ai vu une police brutale
J’ai vu des centaines d’arrestations
J’ai vu un de mes fils recevoir un coup de poing à l’estomac

Je sais qu’un projet domiciliaire est à l’origine de l’évacuation
Je sais que les marginaux ne sont jamais acceptés
Je sais que la culture underground fait peur
Je sais que je dois réconforter mes fils

Je suis un Père Noël qui dénonce l’intolérance
Je suis un Père Noël qui prône la tolérance
Je suis un Père Noël solidaire
Je suis un Père Noël solitaire

Je suis un Père Noël adoré par mes enfants
Je suis un Père Noël aimé par ma Danoise

Dialogue cordial

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Dialogue cordial

Tu me connais par coeur
J’ai le coeur léger

Tu me parles à cœur ouvert
Je m’en donne à cœur joie

Tu me perces le cœur
J’ai le cœur brisé

Tu me brises le cœur
J’ai mal au cœur

Tu me crèves le cœur
J’ai la rage au coeur

Tu m’ouvres ton cœur
J’en ai le cœur à l’envers

Tu as le cœur à l’ouvrage
J’en ai le cœur net

Tu vas droit au cœur
J’ai le cœur sur la main

Tu me fends le cœur
J’ai le cœur triste

Tu as le cœur gros
Je t’aime de tout coeur

vendredi, mars 02, 2007

Quand arrive l'oubli

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Quand arrive l'oubli

Cette femme aimante
Cette femme à la chair souffrante
Me regarde tristement
Me supplie tendrement

L'oubli s'installe
L'oubli l'avale
Implacable
Irréparable

La douleur m'assaille
Celle que j'aime
Celle à qui je dois la vie
Ne me reconnaît plus

Je n'existe plus
Pour celle qui m'a allaité
Pour celle qui m'a dorloté
L'oubli l'a attaquée

Implacable destin
Irréparable fin
Pour celle qui a tant donné
Pour celle qui a tant aimé !