vendredi, juillet 25, 2008

La pause tendresse

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Comme une rosée matinale
Une larme de tendresse
Perle le long de ta joue
Signe de ton amour

Comme l’éphémère beauté
De l’hémérocalle
J’éternise ce moment de grâce
En ce matin de juillet

Comme l’abeille qui butine
Je serai ta fleur
Étrange complicité
Parcelle d’éternité

Comme la brise légère
Comme ce ciel bleu
Comme le chant du ruisseau
Comme la lavande
Qui parfumera le reste
De ma vie d'amour

dimanche, juillet 20, 2008

Le chant d'amour du taureau

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


- 1 -
Je n’aime que Toi, mon amour
Je n’aime que Toi
Vivante, mystérieuse,
Si près de moi
Dans tous les désarrois
Tu garderas mon amour
Je n’aime que Toi mon amour
Je n’aime que Toi.

- 2 -
J'espère en Toi, mon amour
J'espère en Toi
Ta patte en bas de tes yeux
Prend soin de moi
Quand sous l'effort je ploie
Quand sombre toute joie
J'espère en Toi mon amour
J'espère en Toi.
- 3 -
N'aimer que Toi, mon amour
N'aimer que Toi
Tes mamelles près de ton derrière joyeux
Ont fait ce choix
Elles ont tracé pour moi
La route vers l’amour
Je veux aussi, mon amour,
N'aimer que toi.
- 4 -
Plus près de Toi, mon amour
Plus près de Toi
Pour que je serve mieux
Reste avec moi
Fais-moi de jour en jour
Monter dans ton amour
Plus près de Toi, mon amour
Plus près de Toi.
.

samedi, juillet 19, 2008

Âgé ou vieux

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Le poète écrit ces vers au masculin
Il aurait pu le faire aussi au féminin

L’âge nous amène à la retraite
Cela n’est pas synonyme de vieillesse

Le retraité n’a pas le choix de son âge
Il peut refuser d’être vieux

L’âgé voyage et fait du sport
Le vieux reste assis et se repose

L’âgé a des amis et donne de l’amour
Le vieux égrène jalousies et rancoeurs

L’âgé programme des projets futurs
Le vieux est nostalgique de son passé

L’agenda de l’âgé comprend surtout des lendemains
Celui du vieux ne contient que des hiers

L’âgé apprécie les jours à venir
Le vieux souffre du peu de jours restant

L’âgé accueille avec tendresse les enfants
Le vieux grogne parce qu’il est dérangé par eux

L’âgé savoure chacun de ses plats
Le vieux critique toujours sa nourriture

L’âgé gère avec humour ses finances
Le vieux a peur de manquer d’argent

L’âgé dort bercé par des rêves
Le vieux est réveillé par des cauchemars

Le retraité peut choisir
Être âgé et l’assumer
Ou
Être vieux et grogner

dimanche, juillet 13, 2008

Vivement un rivage

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je suis une naufragée cherchant en vain un rivage
à l’horizon ou un pirate cherchant une victime
Je ne vois qu’une étendue d’eau infinie

Une vague impression de finitude me gagne
Épave humaine à la dérive je crie et je pleure
Le cormoran passe et le ciel est lourd de ses nuages

Se peut-il que je finisse ainsi mon humaine existence
Que les requins se délectent de ma chair féminine
Que les goélands se servent de moi comme un ultime dessert

Que ne suis-je pas égarée dans un désert
À la merci des serpents et des dunes de sable
Loin de tout oasis sans une chamelle en vue

Malgré tout la joie se lit sur mon visage
Il se peut que je sois une humaine gâtée
Que d’autres humains souffrent davantage

samedi, juillet 12, 2008

Récidive salutaire

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Que vois-je en pleurs près de ma haie
Ces sanglots n’étaient pas le bruit d’un orage
Ces larmes bruissaient comme un outrage au silence
J’arrêtai prestement le moteur assourdissant de ma tondeuse

Je reconnus ma voisine éplorée que j’avais jadis consolée
Mon support lui avait permis de supporter les semaines et les mois
J’écartai les branches des thuyas et une vision d’horreur éclata
Une femme démolie dont les larmes arrosaient ma haie

Elle me fit signe d’approcher près d’elle
Elle voyait en moi le bienfaiteur plein de promesses
Une lueur d’espoir perlait dans le plus creux de ses yeux
Qu’espérait-elle de l’humble et timide mortel que je suis

Je n’irai pas par quatre chemins mon aimable voisin
Seul un contact physique pourra encore me sauver
Se disant elle laissa tomber son chemisier dénudant ses seins
La jupe partie loin comme poussée par un vent violent
La petite culotte virevolta et alla choir sur le carburateur
Nue telle que Dieu l’avait créée elle commença à me dévêtir

Même si mon gazon exigeait une coupe d’urgence
Même si je devais aller faire l’épicerie pour le souper
Même si je devais nettoyer le filtre de ma piscine
Même si j’avais un poème à écrire pour PoéSarts
Je m’abandonnai totalement à vivre ma légende personnelle
L’humaine à sauver comptait plus que tous ces travaux d’intendance
Un corps torturé dont l’âme ne savait plus que faire
Exigeait de moi le sacrifice ultime de ma plus grande disponibilité
C’est ainsi que ma voisine combla sa soif infinie d’amour
Ce qu’elle prit de moi me laissa épuisé et amaigri
Mais je fis d’elle la plus radieuse des nymphomanes