mardi, novembre 10, 2009

Quand tout s’efface

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

J’ai l’âme à la tristesse
Oublier toute une vie
Oublier tout son passé
Vivre une mort en attente
Vivre dans l’angoisse
Vivre désespérée

Chaque fois que je la visite
Je remarque sa présence absente
Je vois la détresse sillonner son visage
Je vois ses mains calleuses
Je vois son regard triste et inquiet
Elle me regarde et elle se questionne
Qui est cet étranger près de moi
Que vient-il faire dans ma chambre
Pourquoi toutes ces questions sur moi
Je ne sais même pas où je suis et ce que je fais ici
Je ne me souviens plus de ce que j’ai fait de ma vie
Je ne reconnais plus les êtres qui m’ont été si chers
Je suis incapable de savoir si c’est le jour ou la nuit
Je ne me souviens plus des moindres gestes à peine exécutés
Ne me demandez pas de me projeter dans votre futur
Quelques bribes de mon passé remontent à la surface
Je plonge parfois dans des moments de ma vie passée
Comme si je les vivais maintenant en temps réel

Chaque fois que je la visite
Je deviens inconsolable
Quelle triste fin pour une femme
Qui a tant vécu travaillé et aimé
Cette longue attente dans les corridors de l’oubli
Ces gouttes de tristesse qui ruissèlent sur son visage
Ce silence lourd d’une personne qui a tant bavardé
Cette terrible agonie d’un corps dont l’âme s’évapore