Je vous présente quelques poèmes qui expriment ma vision de la bête humaine, du phénomène humain et un certain regard sur notre petite planète bleue plus que jamais menacée. Ma formation philosophico-théologique me fait aborder de graves questions existentielles, mais je manie parfois l’humour.
lundi, avril 30, 2007
Une tige enfourchée par la rose
Mes autres poèmes
Une tige enfourchée par la rose
À l’aurore dans la rosée matinale
J’arrose ma rose nuptiale
Je vois la vie tout en rose
À la fin de la nuit dans la noirceur obscure
Je découvre ma rose toute fanée
Je vois la vie tout en noir
À la fin du printemps dans un coin ensoleillé
J’invite ma ravissante rose humaine
Je vois le désir donner vie à ma tige
À la fin du concerto elle était sur moi
Je sens sa vaginale rose effleurée ma tige
Je sombre dans un état d’hypnose
Dans mon délire extatique d’arroseur romantique
Je vois mon être devenir tout rose
Je sens mon cœur éclaté dans la roseraie
Rose impétueuse
Rose imaginative
Rose amoureuse
Rose éternelle
Que serait ma tige sans la rose
Que souhaiter de plus à arroser
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Photo : Call of The wild
dimanche, avril 29, 2007
Edgar la prune
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
Edgar la prune
Étrange personnage que cet Edgar
Être mystérieux et libertaire
Il intriguait tout le rang
Personne n’était familier avec Edgar
Il promenait sa grosse prune au front
Il avait ainsi hérité de ce surnom
Il avait toujours sa grosse chique de tabac
Il ne riait pas pour des niaiseries
Il était pour plusieurs un mécréant
Il avait osé mettre un curé à la porte
Il ne voulait rien savoir des rites religieux
Il défiait les bonnes âmes crédules
Il se promenait fièrement dans le rang
Il était pour moi le symbole de la liberté
J’admirais secrètement cet homme
La sainte paix était son refuge divin
jeudi, avril 26, 2007
Sans toit et sans toi
Mes autres poèmes
Sans toit et sans toi
Je suis sans toit
On l’a bombardé
On cherchait Ben Laden
On voulait détruire l’axe du mal
Je suis sans toit
Soufflé par un kamikaze
Il voulait créer le chaos
Il veut le retour des talibans
Je suis sans toit
On me chasse de ma terre
Je suis du Darfour
C’est l’horreur
Je suis sans toit
La dernière inondation l’a emporté
Je vis dans un abri de fortune
Cela fait deux ans
Je suis sans toi
Pour m’aider
Pour comprendre
Pour me donner un toit
Sans toit
Sans toi
mardi, avril 24, 2007
J’arrive
Mes autres poèmes
J’arrive
Toi qui seras mon futur toit pour les ans à venir
Toi qui me verras tranquillement vieillir
Toi qui me verras outrageusement souffrir
Toi qui me verras probablement mourir
Tu deviens ma nouvelle demeure
Tu seras le cocon où j’aimerai me bercer
Tu seras le théâtre de mes errances poétiques
Tu seras de nouveau l’hôte des parents et amis
Je veux te remplir d’une saine sérénité
Je veux te garantir une certaine sagesse
Je veux dépasser l’observable et l’éphémère
Je veux y bercer les amours de ma bien-aimée
Sois un lieu propice à l’intériorité
Sois l’oasis qui m’apportera la sainte paix
Sois le futur point d’ancrage de ce qui ne se voit pas
Maison, façonne-moi des souvenirs inoubliables
lundi, avril 23, 2007
Je te quitte
Mes autres poèmes
Je te quitte
Toi qui fus mon toit trente quatre ans durant
Toi qui fus témoin de tant de mes rêves
Toi qui m’as vu sourire, rire et pleurer
Toi qui fus le théâtre de mes amours passionnelles
Toi qui fus témoin des premiers pas de mes enfants
Toi qui fus massacré par leurs jeux enfantins
Toi qui as subi morsures et griffes des chiens et chats
Toi qui fus rendu fou par le bruit de l’aspirateur central
Toi qui as accueilli parents et amis
Toi qui as salivé nos agapes et bacchanales
Toi qui as subi les foudres de nos hivers
Toi qui as traversé les soubresauts du temps
Je te quitte pour toujours
Je te dis adieu à tout jamais
Je te confie à un jeune couple plein de projets
Maison, tu resteras dans mes souvenirs pour toujours
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Photo de ma maison par Jacques Rancourt
dimanche, avril 22, 2007
Amazonie
Mes autres poèmes
Amazonie
Tu es si fière de ta forêt
Tu es le poumon de notre planète
Ta flore et ta faune sont si merveilleuses
Tu es la forêt mythique des amants de la nature
On veut voter ta minceur au Congrès brésilien
On veut te déboiser, te déflorer, te défauner
On veut du pâturage pour le bétail
On veut trancher ton bois pour le vendre
On veut enrichir les grandes multinationales
Tu es trop acide et encline aux inondations
Tu vas te désertifier très rapidement
Tu vas contribuer malgré toi à l’effet de serre
Qu’il faut arrêter ce carnage
Qu’il faut se réveiller, en parler
Que toute la planète est concernée
Qu’il faut stopper l’appétit vorace du Dieu argent
Que cette petite planète a besoin d’être protégée
Qu’il faut éviter ce désastre écologique
Au-dessus de la tête des pauvres bipèdes sans plumes
Que nous sommes
Qu’il n’y a pas de futur sans nature
vendredi, avril 20, 2007
Mon père
Mes jeunes écrivains
Pourquoi ?
jeudi, avril 19, 2007
Si je t’écoutais
Mes autres poèmes
Si je t’écoutais
Si je t’écoutais cher styliste
Je ne me reconnaîtrais plus
Je serais incapable de me regarder
Je serais ta créature dépersonnalisée
Si je t’écoutais cher styliste
Je deviendrais un hétéropolitain
Je retournerais dans les années 40
Je célébrerais selon toi ma virilité
Je me matérialiserais en faux-hawk
J’aurais un côté Wall street le jour
Je deviendrais quelque chose
De plus fou la fin de semaine
Si je t’écoutais cher styliste
J’aurais été applaudi jadis en métrosexuel
J’aurais raffolé des petits pots en crème
J’aurais migré même en übersexuel
J’aurais célébré à qui mieux mieux le poil
Si je t’écoutais cher styliste
Je favoriserais l’approche testotéronisante
Je privilégierais le style tombeur
Je reviendrais à un style italien suave
J’aurais les cheveux semi-longs
Je les repousserais vers l’arrière avec des pommades
Si je t’écoutais cher styliste
Je devrais être encore plus osé
Je devrais avoir les cheveux rasés
Je devrais avoir des motifs sculpturaux
Je devrais savoir exploiter les poils faciaux
Je devrais créer des motifs avec ma barbe
Je devrais créer des motifs avec mes favoris
Je ne t’écouterai pas cher styliste
Je garderai le contrôle de ma tête
Je répudie tes tendances en coiffure masculine
Je refuse ton monde superficiel
Un agonisant n’a que faire de tes tendances
Un cadavre dans un salon mortuaire
La cendre dans l’urne funéraire
Se moquent du styliste ad vitam aeternam
mercredi, avril 18, 2007
Ce mal de vivre
Mes autres poèmes
Ce mal de vivre
Ce mal de vivre qui pousse à fuir
Ce mal de vivre qui pousse à punir
Ce mal de vivre qui pousse à mourir
Souffrances intérieures
Colères refoulées
Vengeances exprimées
Pourquoi sur d’autres humains
Pourquoi sur soi-même
Pourquoi sur la vie animale
Pleurs et grincements de dents
Incompréhension totale
Impression d’une réalité virtuelle
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À toute cette souffrance causée
À toutes ces vies brisées
À toutes ces innocences perturbées
Et pourtant la beauté est si près
Et pourtant la fraternité existe
Et pourtant une main est tendue
Et pourtant cette si belle planète bleue
Et pourtant les cultures à découvrir
Et pourtant tant d’aide à apporter
Et pourtant tant de causes à défendre
Pourquoi ce repli sur soi
Pourquoi ce dépit envers l’autre
mardi, avril 17, 2007
Le taponnocanthrope
Il regarde
Il examine
Il scrute
Il taponne
Il réfléchit
Il analyse
Il médite
Il taponne
Il doute
Il se méfie
Il questionne
Il taponne
Il vient
Il revient
Ìl retourne
Il taponne
Il craint
Il a peur
Il frissonne
Il taponne
Il prend son temps
Il remet à plus tard
Il envisage de nouveau
Il taponne
Il jongle
Il envisage
Il se peut
Il taponne
STOP STOP STOP
Il vous aura à l’usure
Méfiez-vous de ce téteux
Il vous sucera jusqu’à l’os
Cachez votre urne funéraire
lundi, avril 16, 2007
Le populocanthrope
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes
Le populocanthrope
Il promet la lune à tout le monde
Ìl aime la classe moyenne
Il adore les aînés
Il s’émerveille devant un nouveau-né
Il se dit l’homme du peuple
Il défend toutes les causes
Il s’oppose à tout
Il peut faire des miracles
Il dénonce le système de santé
Il faut le changer
Il dénonce le système d’éducation
Il faut le changer
Il dénonce les accommodements raisonnables
Il faut les changer
Il dénonce les garderies à 7 $
Il faut payer les mamans au foyer
Il dénonce la dette publique
Il faut la baisser
Il dénonce l’administration publique
Il faut la changer
Cela n’a plus de bons sens
Il faut changer
Il y a des limites à tout
Il faut changer
Il faut changer
Il faut …
Il … …
Méfiez-vous de ce populiste
Méfiez-vous de sa vision simpliste
Méfiez-vous de ses artifices
Donnez-lui le pouvoir et vous verrez
La potion magique existe dans une bande dessinée
Même un certain faiseur de miracles a été crucifié
La dure réalité le rattrapera tôt ou tard
Le bon peuple une fois de plus aura été berné
Ce bon peuple qui raffole de pain et de jeux
Ce bon peuple qui ne récolte que des miettes
Ce bon peuple qui voit ses joueurs sur les terrains de golf
Ce bon peuple qui sue, s’endette et se laisse bercer par le populocanthrope
samedi, avril 14, 2007
Le boisé magique
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
Le boisé magique
Pour les yeux d’un jeune enfant
Tout est mystérieux
Pour les yeux d’un adulte blasé
Tout est ordinaire
Le lointain est relatif
Pour les petits pieds d’un enfant
Une randonnée au boisé
C’est tout un défi
Pour un maniaque de la vitesse
Un tour de piste
C’est rien
Gamins, notre boisé attirait
Pour l’atteindre que d’obstacles appréhendés
Des couleuvres pouvaient frôler nos jambes
Des crapauds laids et répugnants nous terrifiaient
Des coyotes pouvaient nous attaquer à tout moment
Les mouffettes, les porcs-épics et les redoutables ours
Toute une expédition que de se rendre à l’orée de ce boisé
L’expédition en valait la peine
On faisait une provision de gommes d’épinettes
On ramassait une tonne de noisettes
On mangeait de la « shawinigane », petits fils rouges délicieux
Ressemblance oblige aux fils électriques dépouillés
On se régalait avec les pieds de fougère
On mangeait des baies, de l’oseille
Le nec plus ultra, c’était notre gomme d’épinette
C’était un trophée qu’on ramenait en triomphe
On la mâchait à qui mieux mieux
Elle devenait dure comme de la pierre
Qu’importe nos mâchoires étaient solides
On cachait nos noisettes dans le foin
Pour les faire venir à point
Un autre festin en perspective
Quel garde-manger que ce boisé magique
vendredi, avril 13, 2007
La journée du cochon
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
La journée du cochon
On l’attendait cette journée
C’était une journée d’épouvante
Les émotions au maximum
L’annuel meurtre du cochon
Déjà l’échelle posée sur le hangar
On devait y suspendre par les pattes
L’infortuné cochon à abattre
Déjà la poêle attendait son précieux sang
Déjà je voyais Florence le faire bouillir
Déjà je voyais les tripes recevoir ce sang
Déjà je me voyais manger ce boudin
Bon sang quel spectacle d’horreur
Le tueur du village arrivait tôt
Son couteau brillait dans la neige
Un coup bien précis droit au cœur
Le cochon crachait son sang dans la poêle
On le fendait au beau milieu
On voyait tout son intérieur
Suspendu à l’échelle ainsi exposé
Quel carnage animalier par nécessité
C’était la journée la plus triste de l’hiver
J’adorais le cochon et son grognement
Je me rappelais mes balades sur son dos
Je me rappelais ainsi les taloches de ma mère
Je pouvais le regarder des heures durant
J’essayais de découvrir son monde intérieur
Je lui donnais des pelures de patates à manger
Je voyais son museau faire des chemins dans la vase
Quelle triste fin pour mon compagnon
Quelle triste destinée inévitable
Je pleure sa perte
Qui me consolera
jeudi, avril 12, 2007
Une fille se balançait dans sa cour, hier soir
Mes jeunes écrivains
Une fille se balançait dans sa cour, hier soir
mercredi, avril 11, 2007
Je pleure
Mes jeunes écrivains
Je pleure
lundi, avril 09, 2007
La patinoire interdite
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes
Si près si loin que cette patinoire
À peine à 30 minutes de marche
À peine deux terres de trente arpents
Rien pour épuiser les gars à Florence
Cette Florence si couveuse de ses gars
Cette Florence si craintive et si apeurée
Cette Florence surprotégeant sa couvée
Cette Florence craignant les étrangers
Cette patinoire nous faisait rêver
Cette patinoire était comme un éden
Cette patinoire nous attirait comme du miel
Cette patinoire haut lieu des battements de cœur
C’est là que les filles nous attendaient
C’est là que chacun avait sa donzelle
C’est là qu’elles se faisaient belles
C’est là qu’on flirtait à qui mieux mieux
Mais s’y rendre quelle bataille
Mais s’y rendre quelle désobéissance
Mais s’y rendre quel affrontement maternel
Mais s’y rendre sans complicité paternelle
Comment réprimer ces testostérones galopantes
Comment empêcher nos cœurs de battre
Comment justifier une absence évidente
Comment croire à nos chances loin de là
La patinoire de notre adolescence
La patinoire de tous les interdits
La patinoire de nos amours platoniques
La patinoire mythique de nos 15 ans
vendredi, avril 06, 2007
Des marques très salutaires
Toshibase-moi vite dans mes programmes
MicocrosoftWorde un impromptu erdrekien
HPScanjette une photo qui se démarque
OutlookExpresse à Anne ce chef-d’oeuvre
Windowsexploreure-moi vers la divine Océanie
Brothere-moi une copie en souvenir sur papier glacé 9 par 11
Motrine ma fièvre créatrice
Florabile mon foie lent
Gravole mes terribles nausées
Zantace mon acidité gastrique
Gavisconne mes brûlures d’estomac
Salinexe mon nez épris d’émotions
Rhinarise-le très copieusement
Aspirine mon affreux mal de tête
Betadine ma mauvaise haleine
Listerine le tartre de mes dents
Sensodyne mes gencives sensibles
Cerumole la cire de mes oreilles
Q-tipse-les doucement et délicatement
Peroxyde mes égratignures
Polysporine mes cicatrices
Plavixe mes pauvres artères
Altace mon hypertension
Asaphene mon sang très épais
Lipitore mon haut taux de cholestérol
Synthroide ma glande thyroide
Cal’dophibuse mon équilibre microbiologique
Ombrelle mes coups de soleil
Lanacane mes démangeaisons
WhiteSwane mon cul en déroute
Zincofaxe mon anus mal en point
Alwayse mes pertes féminines
SoftSoape les microbes de mes mains
Lysole la cuvette hautement merdique
Febreeze les odeurs qui empestent
Vime toute la salle de bain
Tilexe les résidus rebelles
HertelPlusse les taches rebelles
Javexe les autres maudites taches
Windexe toutes les vitres de la maison
Drainose mes tuyaux
3-in-one toute la rouille
Sunlighte tous mes vêtements
Yougourte ma pauvre silhouette
Koolaide ma soif désertique
Chateauneufdupape mes papilles
StellaArtoise mon gosier asséché
Kellogue mon petit creux d’estomac
Cialise ma libido en panne de désir
Advile mon mal de tête qui reprend
Dormexe-moi extra fortement pour toujours
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jeudi, avril 05, 2007
Que me veux-tu?
Mes autres poèmes
Que me veux-tu?
Que veux-tu que j’écrive
Que tout a été dit et écrit
Que tout ne mérite pas de sortir
Que le vide écritoire n’apporte rien
Que mijotes-tu dans ta tête
Que n’oses-tu pas écrire
Que voudrais-tu révéler
Que suis-je capable de lire
Que veux-tu exactement
Que tu ailles droit au cœur
Que tu déjoues le froid intellect
Que tu te laisses vraiment aller
Que tes mots me fassent rêver
Que tes mots me fassent voyager
Que tes mots me fassent oublier
Que tes mots m’ensorcellent
Que tes mots me sortent du quotidien
Quels mots te font tout cet effet
Quels mots déjouent ton destin
Quels mots pénètrent ton intimité
Quels mots t’arrachent du quotidien
Les mots d’amour et de tendresse
Les mots à saveur florale
Les mots de la brise matinale
Les mots des vagues océanes
Les mots des saveurs exotiques
Les mots des chantres de l’érotisme
Les mots des galaxies éloignées
Les mots des silences sidéraux
Les mots de la vieille abandonnée
Les mots de l’enfance oubliée
Les mots du poète incompris
Tes mots sont des étincelles
Tes mots sont des éclairs
Tes mots sont des gouttes de rosée
Tes mots sont des bulles de plaisir
Tes mots sont des guirlandes
Tes mots sont des airs de musique
Tes mots sont des aurores boréales
Tes mots sont des voyages
Tes mots sont des cris de joie
Tes mots sont des sourires espiègles
Tes mots sont des mémos inoubliables
Tes mots sont pour guérir mes maux
mercredi, avril 04, 2007
Déflorée
Mes autres poèmes
Déflorée
Je suis une toute petite fleur
Je vis sur le bord d’un ruisseau
J’adore la rosée matinale
J’adore les caresses du Monarque
Je suis le théâtre d’une véritable guerre
Un gros taon veut l’exclusivité de mon nectar
L’abeille rebelle lui barre la route
S’engage alors une lutte sans merci
Je ne suis qu’une toute petite fleur vierge
On se bat âprement pour me déflorer
Le taon veut déposer du pollen sur mon pistil
L’abeille caresse un projet identique
Ma préférence va pour l’abeille
Je déteste ce gros taon bruyant
Je préfère la délicatesse de ma préférée
Je hais la lourdeur de ce désespéré
Déflorée par ce gros taon
Consolée par la gentille abeille
Bercée par le papillon Monarque
Ensorcelée par le clapotis du ruisseau
Même une petite fleur ne peut vivre en paix
Même une petite fleur ne peut choisir son amant
Que la beauté est fragile
Une toute petite fleur déflorée par un vulgaire taon
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Photo prise par Daniel Lessard autour de sa maison
mardi, avril 03, 2007
Une envie irrésistible
Mes autres poèmes
Une envie irrésistible
À qui, à quoi on ne peut résister
Difficile de contredire Larousse
Expérience très traumatisante
Que cette envie folle de la nature
On la sent venir sournoisement
On la retient du mieux qu’on peut
On garde bonne contenance malgré tout
On commence à avoir des sueurs froides
Impossible de satisfaire cette envie
Aucun urinoir à l’horizon
Aucun bipède ne peut te secourir
Le destin s’acharne sans pitié
On oublie trop souvent ce besoin de la nature
On cherche en vain trop souvent une planche de salut
On dirait que la prude société vit un continuel déni
On n’ose s’abaisser à offrir un soulagement aux victimes
Cela arrive même au Pape lors d’une longue célébration
Cela arrive à un politicien lors d’un long palabre électoral
Cela arrive à un financier lors d’une longue assemblée d’actionnaires
Cela arrive à une Carmélite lors d’une longue séance contemplative
Je confesse avec fierté que la nature m’a secouru
En visitant le mur d’Hadrien en Angleterre
En traversant les plaines de l’Ouest canadien
En sillonnant les routes de la Provence et de la Toscane
Cette envie irrésistible de te soulager
Cette envie est un cri trop souvent sans appel
Cette envie mérite mieux que l’indifférence
Cette envie mérite une véritable canonisation
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Photo coquine prise par Andrée Lessard sur la route du mur d'Hadrien en Angleterre
lundi, avril 02, 2007
Poisson d’avril
Mes autres poèmes
Poisson d’avril
Tu écoutes les politiciens
Tu crois en leurs promesses
Tu votes aveuglément pour eux
Tu es un poisson d’avril
Tu travailles pour une grosse compagnie
Tu penses qu’elle respecte la nature
Tu penses détenir une sécurité d’emploi
Tu es un poisson d’avril
Tu pries ton Dieu
Tu écoutes le ministre du Culte
Tu penses sauver ton âme
Tu es un poisson d’avril
Tu vas chez le médecin
Tu ingurgites des tas de pilules
Tu enrichis l’industrie pharmaceutique
Tu es un poisson d’avril
Tu prends des vitamines
Tu suis une nouvelle diète
Tu pèses ta nourriture
Tu es un poisson d’avril
Tu as cru à la société des loisirs
Tu as ramassé des Réer
Tu économises pour plus tard
Tu es un poisson d’avril
Tu souhaites la paix sur la terre
Tu veux des continents sans famine
Tu ne veux plus de catastrophes naturelles
Tu veux sauver la planète bleue
Tu veux un gouvernement universel
Tu veux une seule langue commune
Tu veux une fraternité universelle
Tu es un increvable poisson d’avril
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Photo au Lac Gorgotton prise par un ami de Jacques Rancourt. J'avais remporté le trophée du meilleur pêcheur et ce n'était pas un poisson d'avril.
dimanche, avril 01, 2007
Quelques touches de clavier
Mes autres poèmes
Quelques touches de clavier
Dans le lointain passé, quelques coups de pierre
Hier à peine, quelques traces d’écriture
Aujourd’hui, quelques touches de clavier
Le poète laisse quelques traces de son imaginaire
Il livre ses états d’âme
Il partage ses souvenirs
Il expose son regard sur le monde
Il imagine le monde à sa manière
Il sait que la vie est fragile comme une petite rivière
Tout comme elle, les écueils le guettent
Les barrages, les détournements, les crues soudaines
Il voudrait tant qu’on se repose sur ses rives
Il se souvient du temps de ses eaux vives
Il adorait ses poissons sans mercure
Il admirait ses berges verdoyantes
Il se la coulait douce vers le fleuve
Il ne peut arrêter le flux de la vie
Il sait que la vie ne laisse qu’une petite trace
Hier, enfant, il imaginait son avenir
Aujourd’hui, adulte, il se souvient de son passé
Le poète n’a pas d’âge
Il est l’enfant
Il est l’adolescent
Il est le vieillard
Il est la fleur
Il est la colline
Il est le ciel étoilé
Comme la petite rivière cache dans ses courbes
De l’écume
Le poète crache sur ses touches de clavier