vendredi, décembre 10, 2021

Un cri qu’on ne veut pas entendre

 


Il y a ces cris dans le désert

Il y a ces cris dans la nuit

Il y a ces cris d’outre-tombe

Il y a ce cri de ma petite fille

 

Ce cri je l’entends comme une complainte

Ce cri qui traverse notre espace sidéral

Ce cri qui surgit du plus profond des abîmes

Ce cri qui nous garroche tout son désespoir

 

Qu’avons-nous laissé à cette petite fille

Qu’avons pu faire à cette petite planète

Comment l’avons-nous si massacrée

Comment l’avons-nous si peu respectée

 

Hélas ma petite fille hurle sa colère

Une planète polluée massacrée asséchée

Elle cherche une forêt où s’abriter

Les ruches sont vidées de leurs abeilles

 

Elle n’ose plus se baigner dans nos lacs et nos rivières

Elle voit les glaces de l’Arctique fondre

Elle voit les forêts brûler

Elle voit des pluies torrentielles tout dévaster

 

Et nous ses grands-parents nous sommes morts

Quel héritage merdique nous lui avons laissé

Elle aura une planète à restaurer

Elle saura trop bien ce que nous lui avons laissé.

 

lundi, décembre 06, 2021

Le Père Noël : quinze ans après

 


Je m’étais servi de ce personnage

Il y a quinze ans

Pour dénoncer le mercantilisme

Entourant les festivités de Noël

Et  jeter un regard critique sur les maux

De cette époque

 

À cette époque Harper était à Ottawa

Bush était à la Maison Blanche

Force est de constater si vous relisez

Ces péripéties écrites il y a fort longtemps

Que notre planète est encore secouée

Par de nombreux et tristes maux

 

Je n’ose pas trop les énumérer

Pour ne pas vous plonger

Dans une profonde dépression

Pandémie, réchauffement climatique

Sécheresse, inondations, désertification

Fausses nouvelles, violences urbaines

Écart de richesses, etc. etc. etc.


Je ne peux m’empêcher de reprendre

Ce qui était écrit dans le dernier épisode

Le fameux épisode où le Père Noël

A décidé de ne plus exister

 

« Les humains doivent se sauver eux-mêmes

Ils ne doivent plus compter sur un Messie

Le Père Noël représente la pensée magique

Le fameux coup de baguette qui résout tout

Encore une  fois le Père Noël comprend

Qu’il se doit de ne plus exister

Il ne fait que créer illusions et fumisterie

Le rêve ne supplantera jamais la réalité. »


Si vous voulez lire certaines des péripéties

De ce personnage loufoque, cliquez sur ce lien.

Il faut lire le tout au second degré.

lundi, août 02, 2021

La campagne de mon enfance

 


Je me suis promené en vélo dans la campagne de mon enfance

La plupart de mes repères ont disparu

J'ai retrouvé cependant les mêmes senteurs

Senteurs de foin

Senteur de fumier

Senteur de porcherie

Senteurs de la nature campagnarde

 

Ce Québec rural était vraiment un autre monde

Pas de Facebook, pas de iPod, pas de iPad

Route poussiéreuse de terre

Tas de roches partout dans les clos

La cloche du village qu’on entendait dans le lointain

Chapelet quotidien avec les litanies parfois en prime


Une religiosité déroutante par sa naïveté

Des croyances farfelues sur l’au-delà

Bref la plus insignifiante des enfances

 

La nature brute avec la déesse de la foi et le dieu du travail



 

Trouver les mots

 


Pas facile de trouver les mots

Pour dire  ce qui bouillonne

À l’intérieur

Cet intérieur si fragile

 

Si facile de se réfugier dans le silence

Pour s’épargner de crier

Sa souffrance

Cette douleur si tangible

 

Aller vers l’autre pour se livrer

Pour dire sa peine

Ce qui ronge son intérieur

Ce mystérieux monde impénétrable

 

Encore faut-il trouver les mots

Sans trouver les excuses

Pour s’esquiver

Cette fuite qui mène au gouffre

 

Ne pas cacher le côté fragile

De son être tourmenté

Trouver les mots les authentiques

Pour enfin entendre les vrais mots

Qui redonneront l’espoir

D’un lendemain plus heureux



 

vendredi, juillet 30, 2021

Souvenirs évelyniens

 


J’ai souvenir encore

D’une maman qui cuisinait

De bons pâtés aux patates

Au gars du bateux en automne

 

Quand le four daigne encore

Recevoir une tarte au sucre

Le petit gars que jadis j’étais

Vit une extase si intense

Au mépris d’une apoplexie

 

Je connais un frère

Qui dans son rang

Concocte à sa douce

Pains et gâteaux

La laissant dans une extase

Dans une espèce de béatitude

Temporelle quasi éternelle

 

J’ai souvenir encore

Que malgré notre extrême pauvreté

Des moments volés au destin

Transcendaient nos tristes insignifiances

Les rendaient magiques par moment

Même nos lendemains de misère

Nous laissaient un imaginaire heureux



jeudi, juillet 29, 2021

De l'ombre à la lumière

 


Ah ces nouvelles en continu

Ah ces nouvelles terrifiantes

Ah cette pauvre humanité

Ah ce pauvre bipède humain

 

Ce futur monstre voit le jour

Tout petit tout dépendant

Sa mère l’allaite et le dorlote

On s’émerveille de ses premiers sons

 

Puis vient l’adolescence

Puis viennent les influences

Il gobe tout sans discernement

On ne lui a pas appris à penser

Par lui-même

 

On l’enrôle on l’endoctrine

On lui désigne ses futurs ennemis

On lui fait miroiter la construction

D’un bel avenir pour les siens

 

Il ne connaît pas ces trois mots

Égalité liberté fraternité

Il ne connaît que trois réalités

Dominer tuer terroriser

Pauvre bipède qui n’a rien d’humain

C’est un animal qui guette sa proie

Il ne sait pas ce qu’est la lumière

L’ombre est son refuge



mercredi, juillet 28, 2021

Dételer

 


Oui ce court passage terrestre

Amène l’humain que je suis

À dételer

Il n’y a pas que l’ancestral cheval

Qui se fait dételer

Par son maître

 

Non, il y a nous pauvres humains

Qui arrivons un jour à l’orée de nos vies

Qui devons par nous-mêmes ou contre nous

À cause de l’impitoyable destin

Dételer de cette courte vie

 

Qu’est-ce que dans la longue histoire

De notre petite planète bleue

Ces quelques années de notre terrestre vie

À peine une ruade éphémère

 

Alors que comprendre d’intelligent

À quoi pourtant s’accrocher

Aux harnais de ce cheval

Qui refuse de se faire dételer

Oh que non


J’entends vos pleurs et vos silences

J’entends ce refus de l’évidence

Mais il y a ce réveil brutal

Que bientôt il faut dételer


Pour plonger dans l’inconnu

Dans le vide ou le plein sidéral

Ou dans rien du tout

Mais pour le moment

Il y a la vie

Il y a l’amour

Il y a l’espoir