jeudi, février 26, 2009

Taper sur le clavier

Par Jacques Rancourt
Que taper sur le clavier
Des mots pulsant la tristesse
Des mots roucoulant la mélancolie
Des mots anticipant des joies futures
Des mots déversant le trop plein ou le trop vide

Si ces mots pianotaient la tendresse
Si ces mots effleuraient les fibres sensuelles
Si ces mots gelaient les pensées négatives
Je n’aurai pas usé mon clavier en vain

Dire et redire des mots de tendresse
Laisser battre un cœur rempli d’émotions
À la vue de cet enfant qui joue dans le sable
À la délicatesse exprimée par cette aidante
À épier cette mésange et sa graine de tournesol
À cette chatte qui ronronne sous une chaise
À ce coucher de soleil à la fin d’une journée folle


samedi, février 21, 2009

Mont Thabor

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Encore une fois j’escalade le Mont Thabor
Encore une fois je vais me transfigurer
Encore une fois je ferai un Obama de moi
Encore une fois je me dois de les méduser

Il leur faut du surnaturel
Il faut les faire rêver
Il faut s’élever
Il faut

Mais je commence à être tanné
Mais je me passerais de ces facéties
Mais je n’ai pas le choix
Ils attendent trop de moi

Alors je me transfigurerai
Je leur dirai n’importe quoi
Ils ont foi en moi
Que voulez-vous
Je dois assumer mon destin

Si je les déçois, c’est évident
Qu’ils vont me crucifier
Qu’ils vont me calomnier
Qu’ils vont me rejeter

Pas un instant à perdre
Vite au sommet du Mont Thabor
Qu’ils s’approchent
Il faut que la prophétie se réalise

jeudi, février 19, 2009

Minuit moins cinq

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


"À la mémoire d'un collègue qui vient de décéder d'un cancer
à l'âge de 63 ans."

Quand un cancer gagne tout ton corps
Quand est devenue claire l’échéance finale
Quand le monde physique se retourne contre toi
On peut comprendre la peur luire dans tes yeux

Il y a évidemment la peur de l’inconnu
Il y a surtout la peur de la solitude de la mort
Il y a ce frisson à l’idée de ce dernier voyage
Personne avec qui partager l’ultime douleur

Il reste un temps pour rire de l’absurdité
De la vie pour un cheveu qui grisonne
De la vie pour une ride qui apparaît
De la vie pour une glande qui dysfonctionne

Si près du destin final
Ton regard par en arrière fait sourire
Tant d’importance accordée à des futilités
Tant de temps perdu pour des niaiseries
Tant d’absences pour ce qui était important
Tant de mots d’amour laissés dans le coffre-fort
Tant de minutes gaspillées à ne pas prendre ton temps

Le temps de vivre pleinement un jour à la fois
Le temps d’aimer les personnes de ta vie
Le temps de chérir ta petite planète bleue
Le temps de regarder briller les étoiles
Dont l’une d’elle sera peut-être
TA NOUVELLE DEMEURE

mercredi, février 18, 2009

Elle me disait

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Elle me disait
Qu’elle était lasse de vivre
Qu’elle se sentait abandonnée de Dieu
Que plus rien ne l’intéressait sur cette terre

Elle me disait
Que sa mémoire lui jouait des tours
Qu’elle craignait ne plus reconnaître les siens
Qu’elle supportait difficilement le temps

Elle me disait
Que le temps était venu de partir
Qu’elle n’avait plus sa place ici
Que sa destinée était ailleurs

Elle me disait
Que son vieux corps la faisait souffrir
Que les gestes les plus simples étaient pénibles
Qu’elle pensait à la mort comme une délivrance

Je sentais tout son désarroi et toute sa détresse
Toute cette longue route pour en arriver là
Je savais que mes paroles seraient inutiles
Écouter était tout ce que je pouvais lui offrir

lundi, février 16, 2009

Incomparables amitiés

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Ils sont mes meilleurs amis
Il y a une complicité indéniable
Je les comprends plus que les humains
Ils ont couru, labouré, fait des guerres
Ils ont transporté de belles princesses
Ils ont amusé les foules par leur adresse

Une certaine reine d’Angleterre les adore
Elle les cajole plus que ses propres enfants
Elle leur livre des secrets très intimes
De quoi faire rougir un certain Philippe



Je pourrais passer des heures avec eux
Ils sont patients et d’agréable compagnie
Quand je les regarde brouter dans les champs
Une paix profonde vient calmer ma détresse

samedi, février 14, 2009

Ma fleur bien-aimée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Que vienne le printemps
Que j’admire ta tulipe secrète
Que vienne l’été
Que je trace un sillon
Sur tes côtes
Sur tes courbes


Que ma bouche humidifie
Le moindre recoin
La moindre surface
De ton corps majestueux
Que mes baisers
Soient un remède
À toutes nos sécheresses passées

Tu es mon jardin sauvage
Je suis ton jardinier
Mes doigts s’agitent
Dans tes herbes accueillantes
Mes narines hument
Le doux parfum de tes mystères
Ta beauté est incomparable
Tu es la fleur la plus sublime
Je laisserai toujours
La barrière ouverte
Trop pressé que je suis
À te cueillir

Je respire ta fragrance
En moi monte le désir
Ô ma fleur ô mon amour
Tu seras toujours ma bien-aimée


mercredi, février 11, 2009

Avancer et reculer

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Un adage millénaire avance
Que ce qui n’avance pas recule
Il y a un temps pour avancer
Il y a un temps pour reculer

Si la fatigue te guette une pause s’impose
Pas n’importe quelle pause
Une pause mal faite peut amener une dépression
Le meilleur moment est de la faire
Après avoir avancé avant de reculer

Cette pause est une véritable bénédiction
Elle permet à nouveau de reculer
Pour mieux avancer de nouveau
Cette avance est loin d’être un recul
Même si parfois un recul a l’air d’une avance

Avancer et reculer un geste millénaire
Le plus beau des gestes de l’humanité
Un geste d’une sagesse extrême
Qui demande parfois une prouesse
Qui est porteur d’une extrême promesse
La promesse d’un bonheur éternel

mardi, février 10, 2009

Poétique amoureuse

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Après toutes ces années
À partager le même lit
À savourer tes petits plats
À te préoccuper de ma santé
À t’inquiéter pour tes rejetons
À te regarder faire ton Sudoku
À converser avec Capucine
À faire la guerre à toute poussière
Que dirais-je d’intelligent
À la veille de la Saint-Valentin

Quelle flèche lancée pour atteindre
Ton cœur quitte à faire pâlir Cupidon
Quels mots pourraient susciter
Un émoi à cause de leur sincérité
Que ferais-je qui pourrait te surprendre
Quel secret pourrais-je t’inventer
Après toutes ces années

Ce que mes mots ne peuvent plus inventer
Se pourrait-il que ma main trouve le chemin
Pour atteindre cette partie de toi-même
Encore inexplorée à cause de mes étourderies
Se pourrait-il que cette caresse coquine
Puisse faire frémir la fleur printanière
Qui ne demande qu’à être humée
C’est ce que je saurai
Dans quelques jours
Dans quelques heures


lundi, février 09, 2009

La colombe et le corbeau

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Assis sous un saule
J’aligne des mots
De quoi faire jaillir
Un poème
Une colombe attend
Sur une branche
Que mon inspiration
Fasse échec à ma transpiration

Tapi derrière un rocher
Il aligne son arme
De quoi faire jaillir
Une rafale
Un corbeau attend
Sur un toit
Que son action
Fasse échec à l’insurrection

Le corbeau épie la colombe
Sa blancheur l’aveugle
Le sang de la haine brouille son regard
Son chant roque aux accents de la mort
Fait fuir la colombe qui ne connaît
Que l’amour qui déteste la haine

Le jour où le corbeau se perchera
Sur la même branche que la colombe
Bush invitera Obama à son ranch
Ben Laden déposera une gerbe de fleurs
Sur la tombe de Martin Luther King

vendredi, février 06, 2009

De l’enfermement à la détestation

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Il y avait en douce France
Un quelconque chef ritalin
Avec un jugement assez court
Avec un esprit assez simple
Aveuglé par tout ce qui était jupon
Notre Gaulois écartait sur son passage
La racaille qui osait s’opposer à son éminence

Un ami ayant un pouvoir corporatif très grand
Lui faisait causette et le renseignait sur un certain petit peuple
Il lui parlait de cette petite racaille qui s’agitait la plotte à terre
Pour créer une terre avec toutes les apparences d’un royaume

Un visiteur venant de cette terre peuplée d’ours et de castors
Voulait naïvement lui montrer deux de ses gosses, de ses avortons
Après avoir reçu une médaille pour je ne sais pas trop quoi
On adore tout ce qui brille et est accroché à un bout de tissu
Notre Gaulois voyant devant lui un auditoire décida
De dire n’importe quoi sachant qu’il était un personnage
Important et qu’il se devait de mâter cette tribu rebelle lointaine
Étant certain que le médaillé rapporterait fidèlement son verbe

Prenant son courage à deux mains il élucubra
Sur le sectarisme, le renfermement sur soi
Sur la vilaine détestation d’un peuple
Que les connards séparatistes qualifiaient de voisin
Plus il s’écoutait plus il jouissait et plus il gesticulait
Une certaine Carla seulement pouvait lui faire un tel effet
C’est ainsi qu’une énorme crise s’ensuivit et plusieurs
Sauvages de la contrée lointaine arrachèrent leurs plumes
Et réalisèrent qu’ils ne vivaient pas dans le meilleur monde possible

lundi, février 02, 2009

LUI

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je t’ai cherché
Dans une église
Dans une mosquée
Dans une synagogue
Dans un ashram
Nulle trace de toi

J’ai prié
J’ai supplié
J’ai imploré
J’ai demandé
J’ai quémandé
Nulle réponse

Je suis seul
Vraiment seul
Solitaire
Prisonnier
Abandonné
Esseulé
Voilà

Je suis
Es-tu
Nous sommes
Ah oui les autres
On en tue cependant
À cause de LUI

Mais il y a les fleurs
Mais il y a le ruisseau
Mais il y a le crapaud
Mais il y a cet amour
Mais il y a cette étoile