dimanche, septembre 28, 2008

Le Stéphanocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Pour certains il est libéral
Pour d’autres il est conservateur
Pour plusieurs il est une honte
Pour des partisans il est un dieu

Il court comme un fou depuis des semaines
Il prend des poupons dans ses bras
Il courtise la FADOQ
Il se ridiculise

L’un veut une taxe sur le carbone
L’autre se fout si on se fait carboniser
L’un a un plan qui sent la verdure
L’autre savoure le goût bitumineux

L’un a une voix grave
L’autre use de sons aigus
Il parle et démonise l’autre
Il utilise la redoutable peur

Laissez le Stéphanocanthrope divaguer
Il est le cauchemar de plusieurs
Laissez l’indifférence le tuer
Il ne mérite pas un meilleur sort

samedi, septembre 27, 2008

Liberté

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Liberté j’ai cherché ton sentier
Cherché dans toutes les vallées
Liberté j’ai pleuré ton absence
Dans le fond secret des êtres

Liberté, liberté
Ma devise est dans ce mot
Liberté vraiment te conquérir
Le plus beau de mes rêves

Liberté j’ai gémi sur l’esclavage
Sous le lourd poids des mémoires
Liberté tu sembles enfouie
Que se lève la brise

Liberté j’ai glané quelques parcelles
L’air frais et la fougère
Mon front s’est illuminé
De cette si petite lumière

Liberté j’ai chanté ta grandeur
Hors d’haleine me serais-je trompé
Liberté j’ai jeté mon espérance
Mon cœur au vent du désespoir

Liberté j’ai appris
Bien mieux que dans un livre
Liberté j’ai enfin compris
Qu’il faut aimer pour te saisir

mardi, septembre 16, 2008

Premier jour d'école

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

Comme si c’était hier
Moi qui suis presque septuagénaire
C’était comme aller à la Pozer, la lointaine
Une aventure mystérieuse et magique

Du haut de mes six ans
Mes petits pieds avançaient vers l’inconnu
Encadré par deux belles grandes compagnes
Je me sentais brave et conquérant

Moi le nostalgique marqué par l’ennui
Quitter le giron d’une mère poule
Délaisser un instant les travaux de la ferme
Avancer dans ce rang poussiéreux
Quelle prouesse extraordinaire

On me donna un pupitre à moi tout seul
Sur la première rangée près de la balustrade
Vision magnifique du grand tableau noir
Tout près étais-je de cette grande déesse
Maîtresse du savoir absolu et définitif

C’était le début de la grande aventure
Le début de ma légende personnelle
Le début d’une grande désinformation
Le début d’une terrible intoxication
Le début vers une grande aliénation

J’effaçai les traces de ces premiers pas
À grands coups de cris et de pleurs
Je parcourus plus tard la planète
En quête d’un début de libération

Jamais je n’oublierai Linette et Marie-Thérèse
Ces deux grandes filles de mon premier jour d’école
Je sens encore ces petits pieds endoloris
Cette nuit-là je fis un terrible rêve prémonitoire

samedi, septembre 13, 2008

Jeu de passe-passe

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Un jour je passai par là
Je regardai ce qui se passe
La passe du coyote
Une impasse

Je me reprends
Je passai par là
Par hasard
Un hasard de la vie

Je me hasardai par là
Avant qu’un autre passe
Je manquai d’espace
Et il arriva ce qui arriva

Je me retrouvai dans une mauvaise passe
Un hasard près de la mort
Je me vis dans l’espace
L’espace d’un moment

Le temps passe
La vie passe
L’être trépasse
Passe l’éternité