mercredi, décembre 31, 2008

Voyance 2009

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

En quelques mots
Trop de maux
Espoir peut-être
On ne sait jamais

Gaza et Israël encore et encore
Obama et l’Amérique de l’après-Bush
Crise économique et reconfiguration du capitalisme
Simplicité involontaire et conscience écologique

Catastrophes naturelles
Réchauffement planétaire
Conscience mondiale
Solidarité planétaire

Crapules de la finance dénoncées
Dictateurs répudiés
Démocratie à inventer
Fondamentalisme à dénoncer

Famille à renouer
Engagement à assumer
Google et l’accès au savoir
Iphone et le voisin lointain proche

2009
Rêvons encore et encore
2009
Apporte-nous du neuf
2009
Trouvons le bonheur en soi
2009
Une identité plus grande
2009
L’impossible possible rêve

2009
Amen Amen Amen

lundi, décembre 29, 2008

Impuissante face au destin

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Pas facile de contourner le destin
Pas conviée encore au céleste festin
Le festin supposé dans l’autre monde
Un monde étrange dans lequel elle se convie

Pas des pilules pour calmer ma souffrance
Mais des pilules pour hâter l’échéance finale
Faudra-t’il m’assommer moi-même
Pour forcer le destin à s’accomplir

Ma religion l’en empêche
Devrais-je devenir protestante
Allez me chercher la grande faucheuse
Je suis lasse d’attendre la fin

Ainsi palabrait la vieille dame exténuée
Qui n’attendait plus rien de la vie
Qui appelait les forces de la mort
Qui voulait en finir avec la vie

Théoriquement on souhaite une fin sereine
Qu’en sera-t’il quand notre tour viendra
On peut jouer les gérants d’estrade
N’empêche que ce n’est pas évident
De finir dignement d'éculubrer le blogueur

vendredi, décembre 26, 2008

Quand le temps se fait attendre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


« À ma belle-mère de 90 ans
Qui voulait en finir avec le temps
Un soir du 25 décembre. »

Un temps pour le temps qui attend
Qui attend le temps propice
Le temps d’en finir avec le temps
Qui ne laisse pas le temps de comprendre

Un temps pour surprendre
Quand vient le temps propice
Quand on est sur le bord du précipice
Quand on ne veut point d’armistice

Finir avec le temps qui prend son temps
Pas question d’attendre un autre printemps
Le temps de l’attente a fait son temps
Il est temps d’arriver au bout du chemin

Mais le temps fait la pluie et le beau temps
Le temps ne veut pas suspendre son vol
Il mettra un point final en temps et lieu
Elle a l’impression d’avoir fait son temps

Elle aura encore le temps de parler du temps jadis
Elle se souviendra du temps de sa jeunesse
Elle va bouder de temps à autre
Elle comprendra que le temps viendra en son temps


mercredi, décembre 24, 2008

Une maîtresse incontournable

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Elle l’attendait depuis longtemps
Il était fort occupé depuis un certain temps
Des travaux urgents captaient son attention
Elle ne comprenait point ce manque d’attention

Elle imaginait ses lèvres s’approcher d’elle
Un long frisson suscitait des bouillons érotiques
Déjà elle s’offrait à lui avec désinvolture
Qu’attendait-il pour se précipiter vers elle

Et puis l’instant magique se produisit
Il la prit en tremblant dans ses mains
Il la regarda avec concupiscence
Elle se sentait désirée

Puis il l’approcha près de ses lèvres humides
Il laissa couler en lui la douceur de son être
Elle se laissa ainsi aller dans son intimité
Elle traversa des zones inexplorées

Il répéta le geste maintes fois
Il commença alors à gesticuler
Il raconta ses nombreux exploits
Il était le géant maître de l’univers


mardi, décembre 23, 2008

Miaulement efficace

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Elle miaule et miaule
Elle veut des caresses
Elle veut une présence
Ma coquine Capucine

Elle miaule et miaule
Elle veut de l’eau fraîche
Elle veut sa Royal Canin
Mon insatiable Capucine

Elle miaule et miaule
Elle veut une litière propre
Elle veut du PratiCat Litter
Ma fière Capucine

Elle miaule et miaule
Elle veut jouer maintenant
Elle veut une corde ou une souris
Ma sportive Capucine

Ma copine me darda un regard
Qui voulait en dire long
Qui me fit sursauter
Et soudain la lumière fut

Je lui donnai un tendre baiser
Je préparai le déjeuner
Je passai la balayeuse
Je jouai au Scrabble avec elle
Avec Capucine sur mes genoux

lundi, décembre 22, 2008

Évanescence

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Comme il se doit
Devant l’imprévu
Devant l’amertume
Il y a l’inconstance
Du dérapage du non-être

Difficile à croire
Plus difficile à espérer
Contre toute atteinte
Contre l’inspiration
Malgré la défaillance
De toute fausse espérance

Inutile de penser
Inutile de croire
Qu’un cœur malade
Faute d’amour
Croupit dans l’inutilité
D’un faux espoir
Une sorte de perdition
Sans rédemption

La conséquence des conséquences
Dans l’errance du non-être
S’attable aux confins du faux
Le flux afflue des vives sources
Accepte l’inévitable évitable
Et se met enfin à la table
Les bols remplis jusqu’au bord
De la sauce chaude concoctée
Remplissent les aspirants
À la certitude d’être
Au-delà des fissures du temps

samedi, décembre 20, 2008

Tempête et fête

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

On tempête
On tempère
On angoisse
On fête
On rêve
On jubile

Temps de tempêtes
Temps des fêtes
Temps d’angoisses
Temps de réjouissances

On crève
On jeûne
On mange
On boit

Crises économiques
Crises politiques
Crises alimentaires
Crises énergétiques
Rien n’est certain
Tout est éphémère
Comme la rose
Comme la rosée
Comme l’étoile filante

Je marche dans la nuit
Je contemple les étoiles
Je suis encore vivant
J’oublie les mauvais présages
Je vis l’instant présent
J’entends mon cœur battre
Je me rappelle des souvenirs heureux

Demain je regarderai le soleil poindre à l’horizon
Je donnerai de nouveau un baiser à ma douce
Je ferai une fois de plus boire ma chatte Capucine
Je comprendrai ce que je me devais de comprendre


lundi, décembre 15, 2008

Un flacon de flocons

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je lève mon flacon
Aux premiers flocons
Non je ne suis pas con
J’aime à ma façon

Ce sol enneigé
Ce sol piégé
Ce sol agressé
Cela me désole

Je les aime dans les airs
Je les déteste sur terre
Je les regarde virevolter
Je me sens survolté

Flocons de neige
Flocons d’innocence
Flocons folâtres
Flocons coquins

Restez dans les airs
Allez dans la lointaine Afrique
Abreuvez cette terre desséchée
Réhydratez les zones désertiques
Quittez le Nord et l’Antarctique
Allez faire votre pique-nique ailleurs

Souffrez une seule exception
Venez me saluer le soir de Noël


dimanche, décembre 14, 2008

Bernard Madoff


Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

C’est « toff » à prendre
50 milliards en fraude
Madoff Madofff Madoff
Et ta conscience?

50 milliards en fraude
Madoff Madoff Madoff
Une petite gêne oui ou non
Et ton âme?

Madoff Madoff Madoff
Toute une pyramide
50 milliards escroqués
Que te dit ton miroir?

Un courtier légendaire
Incarnation du rêve américain
Le plus grand escroc de l’histoire
Seras-tu encore vénéré?

Madoff Madoff Madoff
Écoute cette petite voix
Celle de Sarkozy qui crie
« Civilisons le capitalisme »

Madoff Madoff Madoff
La prison t’attend
Tu y vivras
La simplicité involontaire

samedi, décembre 13, 2008

Elle est venue

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Une nuit d’insomnie
Une nuit d’angoisse
Une nuit ténébreuse
Une nuit affreuse

Il pleuvait dehors
J’étais triste à mort
Oui, oui, je pleurais
Un torrent de larmes

Et puis elle est venue
Partie depuis des lustres
Dans ce monde tout autre
Dans cette dimension autre

Sa présence prit le chant
De cet oiseau dans ma fleur
Cet oiseau testeur d’humidité
Pourtant la fleur avait son eau

L’oiseau chantait si fort
L’oiseau voulait me consoler
Elle qui aimait les oiseaux
Elle qui aimait les fleurs

Je compris qu’elle avait senti ma tristesse
Je compris qu’elle me faisait sentir sa présence
Mes pleurs cessèrent et j’acceptai cette présence
Je ne suis jamais partie cher poète si triste

Je veille sur toi et je lis tous tes poèmes
Je vibre à ta sensibilité et je comprends
Puise en toi la force d’espérer
Malgré toute ta désespérance

Je ne serai jamais loin de toi
Tout comme ta souffleuse
Dans ton abri Tempo

Je t'aimerai toujours

vendredi, décembre 12, 2008

J'ai compris le pourquoi des guerres

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Encore une neige abondante
Dans ce Nord de l’Amérique
Je sors ma rutilante souffleuse
De son douillet abri Tempo

Une jouissance indescriptible
Gagna tout mon être jubilatoire
Devant cette ferraille si utile
D’étranges sensations m’inquiétèrent

Pendant que le bruit du moteur
Me maintenait dans un état léthargique
Je questionnai ma conscience
Et tout à coup la lumière fut

Je compris le pourquoi des guerres
Le plaisir orgasmique de manier
De la ferraille, des bébelles meurtrières
Fusils, chars d’assaut, F18

Évidemment c’est un plaisir d’hommes, de soldats
Les femmes n’ont pas de temps à perdre
Avec ces niaiseries meurtrières
Elles suffisent à peine
À ramasser les pots cassés
Et à materner ces stupides maris
Adolescents attardés incurables


jeudi, décembre 11, 2008

Sapin des fêtes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je viens de me faire passer un sapin
On ne veut plus de mon ancestral
Nom de sapin de Noël
On le remplace par sapin des fêtes

Cela fait plus politiquement correct
Je suis la victime de l’ère
Post-accommodement raisonnable
Je suis un roi des forêts déchu
Plus question d’être associé
À une fête chrétienne selon eux

Il faut ménager certaines sensibilités
On renie mon histoire dans ce grand pays
Au diable les traditions et l’identité

Je suis un sapin bien accommodant
Mais n’approchez pas trop
J’ai encore des aiguilles


dimanche, décembre 07, 2008

Vacheries justifiées

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Nous les vachers de cette planète
Sommes hélas les vaches à lait
De ces banques sans scrupules
De ces constructeurs de ferraille
De ces maudits spéculateurs véreux
Incapables de vivre la simplicité volontaire
Qui braillent pour nous siphonner encore
Quand tout s’écroule sur la planète

Revenez sur le plancher des vaches
Faites comme nous et pour toujours
Mangez copieusement de la vache enragée
Vivez une période de vaches maigres
Vous comprendrez pourquoi
Le peuple meugle et beugle
En ces temps d’incertitude économique
Que vous avez provoquée bande de cons

Jamais mes vers ne seront assez vaches
Pour vous crier toute mon indignation
Vous méritez toutes ces vacheries


samedi, décembre 06, 2008

Deux solitudes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je contemple ces deux piliers calcaires
Paysage marin spectaculaire
Dans le silence de la baie de Ha-Long
Mes pensées accompagnent mon regard émerveillé

Ces deux piliers se regardent
Depuis des décennies
Comme ces deux peuples fondateurs
De mon propre pays

Oui deux solitudes
Que les cris réveillent
Au gré des crises passagères
Au concert des invectives réciproques

Oui deux solitudes
Comme ce couple agonisant
Qui n’ose se séparer
Trop habitué à se quereller

Oui deux solitudes
Comme le Nord et le Sud
Comme le riche et le pauvre
Comme le guerrier et le pacifiste
Comme la rose et l’épine

Je regarde ces piliers calcaires
Et une nostalgie profonde monte
Des profondeurs de mon être
Je vis un moment de grâce
Personne ne peut m’empêcher
De vibrer à tant de beauté

Laisse tes pensées se noyer
Dans le golfe du Tonkin
Ne fais que contempler, poète
Ne fais qu’admirer, poète
Ne fais que savourer ton instant
Ta planète mérite encore ce regard

mercredi, décembre 03, 2008

Si vieillir...

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Non à un repli sur le passé
Non aux regrets continus
Non aux grognements incohérents
Non à une descente aux enfers

Oui à une nouvelle sagesse
Oui à un partage désintéressé
Oui à un accueil chaleureux
Oui à une plus grande intériorité

Si vieillir permet une nouvelle jeunesse
Une jeunesse dans la définition du temps
Une autre façon d’aborder les limites
Une compréhension de la finitude

Vieillir en beauté oui c’est possible
Il faut faire son Compostelle intérieur
Redéfinir son espace-temps
Se donner une vision de l’impossible


lundi, décembre 01, 2008

Si peu

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Oui il suffit de si peu
Le regard limpide d’un enfant
Le chant d’un oiseau
La musique divine de Mozart

Non à la super consommation
Aux bébelles de Noël
À la malbouffe
À la ferraille

Oui au lever du soleil
À la pleine lune qui fait rêver
À la vache qui broute
À la beauté de la femme

Non aux discours creux
Aux joutes politiques
Aux discours intégristes
Aux moralisateurs de tout acabit

Oui à la poésie
Oui au rêve
Oui à la tendresse
Oui à l’amour


dimanche, novembre 30, 2008

Des cruches et des urnes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Beaucoup de votes
Des tas de votes
Des montagnes de votes
Ces urnes vous attendent
Chères cruches

Peu d’idées
Beaucoup de démagogie
Des tas de redites
Des montagnes de déjà vu

Un gouvernement majoritaire
Pour quoi faire
Pour continuer à braire
Pour nous déplaire

Ici pas d’Obama
Ici on crie et on hurle
On fait peur aux aînés
On triture le passé
Aucun projet de société
Aucun rêve possible
Ici c’est le coma

jeudi, novembre 27, 2008

Truisme

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Oui c’est une évidence
Je suis une truie en sursis
Oui c’est une lapalissade
Je vais me faire détruire

Trimbalée ainsi à la vue de tous
Je suis agressée dans ma truitude
La discrétion non pas pour lui
L’humiliation oui pour moi

Où vais-je
Qui m’égorgera
Qui boira mon sang
Qui se délectera de mon boudin

Personne ne viendra à mon secours
Cela est un truisme plus qu’évident
Qui demandera d’où provient son jambon
Personne sauf moi plus que tout autre

Dans cette autre vie je vous regarderai de haut
Pas une larme ne coulera sur votre fausse humanité
Moi la truie je verrai ce que vous faites à autrui
Ne me parlez point de votre altruisme
Cette truie détruite par votre goujaterie
Jamais je ne vous le pardonnerai
Ce sera pour moi un truisme

mercredi, novembre 26, 2008

Des brutes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Dépouillés de leurs armes
Ils ne sont rien ces brutes
Pires que des animaux
Dépouillés de toute humanité

Hier ils violent cette petite Congolaise
À deux reprises en dix jours
Leurs pénis pointés comme leurs fusils
Deux armes de torture orgueil de ces imbéciles

Ces grands inutiles violent et battent
Ces attardés ont-ils une mère
Ces crapules ont-ils des enfants
Ont-ils un cœur humain

Je vois toute la douleur
Dans les yeux de cette Congolaise
Je sens sa souffrance
Je vibre à sa tristesse

Qui arrêtera ces brutes
Qui les jugeront
Quelle prison les attend
De grâce enlevez leurs armes
Délivrez-nous de ces brutes

samedi, novembre 01, 2008

Théos et Théodore

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Theos dort toujours et encore
Malgré les guerres
Malgré les famines
Théodore lui soupire encore

Theos fait la sieste toujours et encore
Malgré les épidémies
Malgré les agonies
Théodore lui est en colère

Theos rêvasse toujours et encore
Malgré le chaos
Malgré les turbulences
Théodore lui ne se maîtrise plus

Theos se tourne les pouces toujours et encore
Malgré l’ozone troué
Malgré le pergélisol dégelé
Théodore lui en a ras le bol

Theos ignore Théodore
Theos est sur un autre plan
Théodore doit oublier Theos
Le créateur ignore sa créature

Théodore se doit d’être
Son propre Theos

vendredi, octobre 24, 2008

Nuit d'octobre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Nuit cauchemardesque
Mon corps craque de partout
Un quatrième accouchement
Dans les cris et les hurlements

Lui le géniteur fait les cent pas
Incapable de contrôler sa libido
Moi l’innocente vestale de sa bestialité
Moi l’accoucheuse en série sidérée

Le vent hurle, le poêle chauffe
La chatte se cache derrière le coffre
Je pousse et je hurle tout mon désespoir
Il se fait attendre trop attendre

Lui le géniteur ne sait que faire
Il connaît pourtant l’entrée de ma souffrance
Il y pénètre comme une idée fixe
Il y fixe son instrument sans artifice

Nuit d’octobre, nuit d’horreur
Je le donnerai aux forces des ombres
Celui qui sortira de mes entrailles
Il cherchera l’impossible conquête
Il sentira la soif du désespoir
Il touchera les plaies vives de l’humiliation
Il comprendra alors toute mon agonie
L’autre l’imbécile continuera à faire les cents pas

dimanche, octobre 19, 2008

Onondaga libéral

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Ce sous-marin difficile à placer sous son socle
Vaines réussites après quatre tentatives infructueuses
Toujours sur le côté tel que le parti libéral
Incapable de se redresser pour prendre le large

Est-ce la faute du capitaine
Se terre-t-il à quelque part
La Pointe au Père se lasse d’attendre
Le Messie se cache et fulmine

Les gérants d’estrade savent quoi faire
Personne ne les écoute
Ils attendent un miracle
Une grosse marée

Hélas la marée humaine à couler le Parti libéral
Comment le remettre sur le bon côté
Les pirates trépignent d’impatience
Dépêchez-vous à le couler pour de bon

mercredi, octobre 08, 2008

Trois mètres de liberté

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Attachée à une corde de trois mètres
Liberté ainsi contrôlée sur le patio
Pièces interdites dans la maison
Qui viendra me parler d’aventures
Moi la captive persane beauceronne

Adieu oiseaux rats et autres reptiles
Surveiller quelques mouches étourdies
Voilà mes seules aventures sur le patio
Je lorgne de loin les oiseaux aux mangeoires
Qui viendra couper cette maudite corde

L’aventure de la maternité quelle farce
On m’a enlevé mes ovaires
On ne me voulait pas en chaleur
On m’enlève cette extraordinaire aventure
Celle de donner la vie et de l’amour

Me faire les ongles sur les meubles
À oublier pour toujours et à jamais
On m’a dégriffée et mutilée
L’autre jour j’ai plongé comme une conne
Parce que je n’avais plus mes griffes

Ne me parler pas de raconter une aventure
De faire vibrer les poètes de PoéSarts
Je leur en aurais mis plein la gueule avec mes aventures
Je leur aurais montré ce que c’est que d’être une Routarde
J’aurais sillonné le Nord de l’Angleterre
J’aurais rêvassé en Provence
J’aurais parcouru la Corse
Je me serais étourdie en Perse
Mais je n’ai que trois mètres de liberté


dimanche, septembre 28, 2008

Le Stéphanocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Pour certains il est libéral
Pour d’autres il est conservateur
Pour plusieurs il est une honte
Pour des partisans il est un dieu

Il court comme un fou depuis des semaines
Il prend des poupons dans ses bras
Il courtise la FADOQ
Il se ridiculise

L’un veut une taxe sur le carbone
L’autre se fout si on se fait carboniser
L’un a un plan qui sent la verdure
L’autre savoure le goût bitumineux

L’un a une voix grave
L’autre use de sons aigus
Il parle et démonise l’autre
Il utilise la redoutable peur

Laissez le Stéphanocanthrope divaguer
Il est le cauchemar de plusieurs
Laissez l’indifférence le tuer
Il ne mérite pas un meilleur sort

samedi, septembre 27, 2008

Liberté

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Liberté j’ai cherché ton sentier
Cherché dans toutes les vallées
Liberté j’ai pleuré ton absence
Dans le fond secret des êtres

Liberté, liberté
Ma devise est dans ce mot
Liberté vraiment te conquérir
Le plus beau de mes rêves

Liberté j’ai gémi sur l’esclavage
Sous le lourd poids des mémoires
Liberté tu sembles enfouie
Que se lève la brise

Liberté j’ai glané quelques parcelles
L’air frais et la fougère
Mon front s’est illuminé
De cette si petite lumière

Liberté j’ai chanté ta grandeur
Hors d’haleine me serais-je trompé
Liberté j’ai jeté mon espérance
Mon cœur au vent du désespoir

Liberté j’ai appris
Bien mieux que dans un livre
Liberté j’ai enfin compris
Qu’il faut aimer pour te saisir

mardi, septembre 16, 2008

Premier jour d'école

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

Comme si c’était hier
Moi qui suis presque septuagénaire
C’était comme aller à la Pozer, la lointaine
Une aventure mystérieuse et magique

Du haut de mes six ans
Mes petits pieds avançaient vers l’inconnu
Encadré par deux belles grandes compagnes
Je me sentais brave et conquérant

Moi le nostalgique marqué par l’ennui
Quitter le giron d’une mère poule
Délaisser un instant les travaux de la ferme
Avancer dans ce rang poussiéreux
Quelle prouesse extraordinaire

On me donna un pupitre à moi tout seul
Sur la première rangée près de la balustrade
Vision magnifique du grand tableau noir
Tout près étais-je de cette grande déesse
Maîtresse du savoir absolu et définitif

C’était le début de la grande aventure
Le début de ma légende personnelle
Le début d’une grande désinformation
Le début d’une terrible intoxication
Le début vers une grande aliénation

J’effaçai les traces de ces premiers pas
À grands coups de cris et de pleurs
Je parcourus plus tard la planète
En quête d’un début de libération

Jamais je n’oublierai Linette et Marie-Thérèse
Ces deux grandes filles de mon premier jour d’école
Je sens encore ces petits pieds endoloris
Cette nuit-là je fis un terrible rêve prémonitoire

samedi, septembre 13, 2008

Jeu de passe-passe

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Un jour je passai par là
Je regardai ce qui se passe
La passe du coyote
Une impasse

Je me reprends
Je passai par là
Par hasard
Un hasard de la vie

Je me hasardai par là
Avant qu’un autre passe
Je manquai d’espace
Et il arriva ce qui arriva

Je me retrouvai dans une mauvaise passe
Un hasard près de la mort
Je me vis dans l’espace
L’espace d’un moment

Le temps passe
La vie passe
L’être trépasse
Passe l’éternité

dimanche, août 31, 2008

Panne

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Panne de désir
Panne de jouir
Panne de plaisir
Panne de rire

Panne d’ego
Panne de libido
Panne de vidéo
Panne de crescendo

Panne d’essence
Panne de transcendance
Panne d’excellence
Panne d’existence

Panne de panacée
Panne de célébrité
Panne de vérité
Panne de déité

samedi, août 16, 2008

La vie commence à 60 ans

Paroles chantées par Tino Rossi
http://www.paroles.net/chanson/23681.1



Comme autrefois nous l'avons été
La jeunesse est pressée
Elle a ses problèmes et ses soucis
Nous les avions aussi
L'existence est une affaire de patience
Où chaque âge a ses plaisirs
Où il faut savoir vieillir
Avec le sourire


La vie commence à soixante ans
Quand on la connaît mieux qu'avant
Et que l'on a appris par cœur
Tous les raccourcis du bonheur
La vie commence à soixante ans
Quand on peut prendre enfin le temps
De répondre aux questions qu'on pose
De s'approcher plus près des choses


Les filles sont compliquées de nos jours
Elles le seront toujours
Toutes celles que j'ai connues dans le temps
M'en ont fait voir autant
Puis un jour un jour vient le grand amour
On fait le chemin à deux
Et la tendresse peu à peu
Nous rend plus heureux
Car


La vie commence à soixante ans
Quand on la connaît mieux qu'avant
Et que l'on a appris par cœur
Tous les raccourcis du bonheur
La vie commence à soixante ans
Quand on peut prendre enfin le temps
De répondre aux questions qu'on pose
De regarder plus près les choses


La vie commence à soixante ans
Quand on se réveille en chantant
Avec une voix toute neuve
Et un moral à toute épreuve
Quand on a encore tout à faire
Gratter ses roses être grand-père
Chaque instant est un commencement


La vie commence à soixante ans
La vie commence à soixante ans
La la ...

dimanche, août 10, 2008

Le soleil derrière les nuages

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Quand le soleil se cache derrière les nuages
Et que la pluie tombe toujours
Je suis seul avec mes désespoirs et mes rages
Une voix de colère s’élève toujours

L'écho du bruit des gouttes contre la vitre
Me fait sursauter à chaque fois

Quand le soleil se cache pour toujours derrière les nuages
Je suis triste et ne veux que sacrer après toi

L'écho du bruit des gouttes contre la vitre
Me fait sursauter à chaque fois

Quand le soleil se cache pour toujours derrière les nuages
Je suis triste et ne veux que sacrer après toi
Je suis triste et ne veux que sacrer après toi

jeudi, août 07, 2008

Gouttes de névrose

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Elles tombent en trombes
Elles détrompent les projets
Elles narguent les optimistes
Elles bruitent dans les vitres

Elles se font maudire
Elles se font haïr
Elles nous dégoûtent
Elles en rajoutent

Elles défient le temps
Elles remplissent les surfaces
Elles font fuir les vacanciers
Elles débordent sans vergogne

Ce sont ces gouttes qui font névroser
Ce sont ces gouttes qui empoisonnent la vie
Ce sont ces gouttes qui rendent le monde fou
Ce sont ces gouttes qui provoquent la détresse
Ce sont ces gouttes qui font délirer la masse
Ce sont ces gouttes qui nous dégoûtent

vendredi, juillet 25, 2008

La pause tendresse

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Comme une rosée matinale
Une larme de tendresse
Perle le long de ta joue
Signe de ton amour

Comme l’éphémère beauté
De l’hémérocalle
J’éternise ce moment de grâce
En ce matin de juillet

Comme l’abeille qui butine
Je serai ta fleur
Étrange complicité
Parcelle d’éternité

Comme la brise légère
Comme ce ciel bleu
Comme le chant du ruisseau
Comme la lavande
Qui parfumera le reste
De ma vie d'amour

dimanche, juillet 20, 2008

Le chant d'amour du taureau

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


- 1 -
Je n’aime que Toi, mon amour
Je n’aime que Toi
Vivante, mystérieuse,
Si près de moi
Dans tous les désarrois
Tu garderas mon amour
Je n’aime que Toi mon amour
Je n’aime que Toi.

- 2 -
J'espère en Toi, mon amour
J'espère en Toi
Ta patte en bas de tes yeux
Prend soin de moi
Quand sous l'effort je ploie
Quand sombre toute joie
J'espère en Toi mon amour
J'espère en Toi.
- 3 -
N'aimer que Toi, mon amour
N'aimer que Toi
Tes mamelles près de ton derrière joyeux
Ont fait ce choix
Elles ont tracé pour moi
La route vers l’amour
Je veux aussi, mon amour,
N'aimer que toi.
- 4 -
Plus près de Toi, mon amour
Plus près de Toi
Pour que je serve mieux
Reste avec moi
Fais-moi de jour en jour
Monter dans ton amour
Plus près de Toi, mon amour
Plus près de Toi.
.

samedi, juillet 19, 2008

Âgé ou vieux

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Le poète écrit ces vers au masculin
Il aurait pu le faire aussi au féminin

L’âge nous amène à la retraite
Cela n’est pas synonyme de vieillesse

Le retraité n’a pas le choix de son âge
Il peut refuser d’être vieux

L’âgé voyage et fait du sport
Le vieux reste assis et se repose

L’âgé a des amis et donne de l’amour
Le vieux égrène jalousies et rancoeurs

L’âgé programme des projets futurs
Le vieux est nostalgique de son passé

L’agenda de l’âgé comprend surtout des lendemains
Celui du vieux ne contient que des hiers

L’âgé apprécie les jours à venir
Le vieux souffre du peu de jours restant

L’âgé accueille avec tendresse les enfants
Le vieux grogne parce qu’il est dérangé par eux

L’âgé savoure chacun de ses plats
Le vieux critique toujours sa nourriture

L’âgé gère avec humour ses finances
Le vieux a peur de manquer d’argent

L’âgé dort bercé par des rêves
Le vieux est réveillé par des cauchemars

Le retraité peut choisir
Être âgé et l’assumer
Ou
Être vieux et grogner

dimanche, juillet 13, 2008

Vivement un rivage

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je suis une naufragée cherchant en vain un rivage
à l’horizon ou un pirate cherchant une victime
Je ne vois qu’une étendue d’eau infinie

Une vague impression de finitude me gagne
Épave humaine à la dérive je crie et je pleure
Le cormoran passe et le ciel est lourd de ses nuages

Se peut-il que je finisse ainsi mon humaine existence
Que les requins se délectent de ma chair féminine
Que les goélands se servent de moi comme un ultime dessert

Que ne suis-je pas égarée dans un désert
À la merci des serpents et des dunes de sable
Loin de tout oasis sans une chamelle en vue

Malgré tout la joie se lit sur mon visage
Il se peut que je sois une humaine gâtée
Que d’autres humains souffrent davantage

samedi, juillet 12, 2008

Récidive salutaire

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Que vois-je en pleurs près de ma haie
Ces sanglots n’étaient pas le bruit d’un orage
Ces larmes bruissaient comme un outrage au silence
J’arrêtai prestement le moteur assourdissant de ma tondeuse

Je reconnus ma voisine éplorée que j’avais jadis consolée
Mon support lui avait permis de supporter les semaines et les mois
J’écartai les branches des thuyas et une vision d’horreur éclata
Une femme démolie dont les larmes arrosaient ma haie

Elle me fit signe d’approcher près d’elle
Elle voyait en moi le bienfaiteur plein de promesses
Une lueur d’espoir perlait dans le plus creux de ses yeux
Qu’espérait-elle de l’humble et timide mortel que je suis

Je n’irai pas par quatre chemins mon aimable voisin
Seul un contact physique pourra encore me sauver
Se disant elle laissa tomber son chemisier dénudant ses seins
La jupe partie loin comme poussée par un vent violent
La petite culotte virevolta et alla choir sur le carburateur
Nue telle que Dieu l’avait créée elle commença à me dévêtir

Même si mon gazon exigeait une coupe d’urgence
Même si je devais aller faire l’épicerie pour le souper
Même si je devais nettoyer le filtre de ma piscine
Même si j’avais un poème à écrire pour PoéSarts
Je m’abandonnai totalement à vivre ma légende personnelle
L’humaine à sauver comptait plus que tous ces travaux d’intendance
Un corps torturé dont l’âme ne savait plus que faire
Exigeait de moi le sacrifice ultime de ma plus grande disponibilité
C’est ainsi que ma voisine combla sa soif infinie d’amour
Ce qu’elle prit de moi me laissa épuisé et amaigri
Mais je fis d’elle la plus radieuse des nymphomanes

lundi, juin 30, 2008

Minimalisme

Par Jacques Rancourt
Oui certainement
Mais par contre
Non évidemment
Ou sans doute
Et si
Car en outre
Cependant ouvertement
Donc fermement
Or tellement
Ni sérieusement
Hélas euh
D’accord beurk
Halte exit

jeudi, juin 26, 2008

Dilemme

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Noir ou blanc
Fermé ou ouvert
Hier ou demainPassé ou futur
Abondance ou disette
Petit ou grand
Ciel ou terreVivre ou mourir
Rire ou pleurerCourir ou ralentir
Éveil ou sommeilAnge ou bête
Question ou réponse
Amour ou haine
Guerre ou paix
Dictature ou démocratie
Religieux ou laïc
Homme ou femme
Maître ou esclave
Foi ou science
Poésie ou prose

dimanche, juin 22, 2008

Les mauvaises herbes

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

À quatre pattes comme une bête
Dans ma platebande au ras du sol
J’arrache les mauvaises herbes
Que mes frères herbivores aimeraient
Tant savourer et tant déguster

Dans cette position à dimension animale
Mon esprit vagabonde et se questionne
Il me chuchote de critiques secrets
Ah si tu pouvais arracher ainsi
Ce qui ne va pas dans le vaste monde

Il vient me chercher le toubib
Il connaît mon point faible
A-t-il parcouru les sentiers
De Compostelle avec moi
En quête d’un sens à tout

C’est évident que je passerais
Mes jours et mes nuits à éradiquer
Le mal, la bêtise humaine, l’inconscience
Mais je préfère arracher mes mauvaises herbes
Et mettre en valeur toutes mes belles fleurs


samedi, juin 14, 2008

Prière matinale à l’Inconnu

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

On prie Saint-Antoine
On prie Mère Teresa
On prie quand on est mal pris
On prie comme on crie
On prie quand on est en sursis
Accepte ma prière O illustre Inconnu

Souviens-toi O Inconnu
Ami de l’Enfant-Terrien
Et Père chéri de la déesse Terre
Qu’on n’a jamais entendu dire
Qu’aucun mortel qui a eu recours à Toi
Imploré ad nauseam ta protection
Ait été exaucé avec satisfaction

Animé d’une pareille méfiance
Je viens à Toi O Fidèle Somnifère
De l’affligé que je suis gémissant
Sous le poids de mes incertitudes
Je me prosterne à tes pieds
Et tout incrédule que je suis
J’ose disparaître devant Toi

N’accepte pas ma prière
Toi si impuissant envers ce mortel
Mais écoute-la quand même
Et essaie de l’exaucer
S’il te reste un semblant de couilles
Amen

vendredi, juin 13, 2008

Si j'étais Julie Couillard

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Si j’étais Julie Couillard
Google afficherait 101 000 résultats
Je serais une star des médias
Je serais le sujet de conversation

Si j’étais Julie Couillard
J’aurais une poitrine généreuse
Je ferais saliver bien des mâles
Je serais reluquée avec envie

Si j’étais Julie Couillard
J’augmenterais les cotes d’écoute
Je serais courtisée par les médias
Je ferais la une de Bonne Semaine

Si j’étais Julie Couillard
Je ferais pleurer Maxime, Gilles et Doris
J’ébranlerais l’éthique conservatrice
Je ferais les délices de l’Opposition

Si j’étais Julie Couillard
Je serais la femme fatale
Je ferais perdre la raison
Je sèmerais la déraison
Je déchaînerais les passions

Si j’étais Julie Couillard
Je publierais un livre
Je serais vedette dans un film
Je poserais nue pour Playboy

Si j’étais Julie Couillard
Je serais morte de rire
Je rirais de ces cons

Je ferais don de mon corps à la science

dimanche, juin 01, 2008

Sevrage existentiel

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je n’en peux plus réellement
Je craque définitivement
Je lui fausse compagnie
Ses doigts ne danseront plus
Sur mon clavier

À lire ce qu’il plaçait
Sur mon écran
À supporter ses éternelle jérémiades
Sur la condition humaine
À poétiser d’une manière loufoque
À choquer certaines sensibilités
À provoquer d’une façon impénitente
Mes fonctions de base déclinèrent

Au début c’était l’affichage
Je le perturbais ainsi
Mais il ne lâchait pas prise
Il continuait à me harceler
Je lui coupai alors la batterie
Il commença à s’énerver

Je réduisis au minimum
Son pilote d’affichage
Sa souris ne répondait plus
J’éteignais sans avertissement
Je le rendais pratiquement fou
Je vais lui apprendre ce que c’est
Que le vide total
Je vais le sevrer de sa dépendance

Je vais l’humaniser
Lui faire vivre l’éphémère
Quand viendra le grand saut final
Il sera enfin prêt à le franchir
Sans tergiverser
Quelle leçon d’humilité

Pour cette bête humaine

mercredi, mai 21, 2008

La recherche du bonheur

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Très tôt avant le lever du soleil
Je partis à la recherche du bonheur
Je grimpai sur les plus hauts sommets
Et je n’ai pas trouvé ce que je cherchais

Je parcourus alors de vastes plaines
Je traversai d’immenses et profondes forêts
J’ai failli laisser ma peau dans des marécages
Aucune trace de ce que je cherchais fébrilement

Je voguai alors sur les océans et les mers du monde
Je naviguai sur tous les lacs et les rivières de la planète
Je ratissai toutes les cascades, les chutes, et les froids glaciers
Peine perdue je revins bredouille de toutes ces expéditions

Assis sur le bord d’un précipice je me questionnai
Devrais-je le chercher parmi les constructions humaines
Devrais-je parcourir les rangs, les rues, les communes, les villes
Et si je ne trouve pas le bonheur que deviendrais-je

Soudain mes yeux se portèrent sur une fleur
Ma chatte vint me réclamer sa nourriture
Une mésange partit avec une graine de tournesol
J’entendis les éclats de rire d’une fillette
Le vent fit danser les feuilles de mon tilleul
Les bras de mon amoureuse m’enlacèrent
Je savourai alors pleinement mon capuccino
Et un immense éclat de rire souleva mes côtes
J’avais enfin compris ce que je devais comprendre


samedi, mai 10, 2008

Lembranças brasileiras

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Tous les jours elle se pointait
À la même heure à notre porte
Dans l'espoir souvent heureux
De cueillir nos restes de table


Valderys elle se nommait
Au visage d'ange aux yeux tristes
Affamée comme pas une
Tout comme sa pauvre famille

Si je quittai jadis le Brésil
Si je perdis ma vocation
Si s'en furent mes illusions
C'est à cause du ventre affamé
De la petite Valderys ma soeur brésilienne

Ma mauvaise conscience jésuitique
Ne pouvait se refaire une virginité
Abreuvé que j'étais si abondamment
Aux mamelles de la riche Compagnie

Qu'aurais-je foutu comme sauveur nordique
Dans le pauvre Nordeste brésilien
L'image des pauvresses de Juazeiro do Norte
Les masures dévastées de Cortes
Autant de clous qui fermèrent
À tout jamais le tombeau
De mes candides illusions

Les milliards de la guerre de Bush
Pour défendre son accès à l'or noir
Donneraient enfin une table
À nos millions d'humains affamés
Mais de cela GW s'en fout éperdument

samedi, mai 03, 2008

Derrière une étoile

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Caché derrière une étoile
J’épie la planète terre
Drôle de planète
Humains très drôles

Une terre divisée
En propriétés privées
Une mer agitée
Avec ses 2000 nœuds marins

Des humains divisés
En races, en ethnies, en clans
Des humains magnétisés
Par des sectes, par des religions

Une croissance à tout prix
Une recherche du profit
Une orgie de consommation
Une convoitise effrénée

Un troupeau tenu en laisse
Par des chefs véreux
Par des idéologies aliénantes
Par le pétrole et par l’éthanol

On a faim et soif
On préfère la guerre
On fait campagne
On se rit de la masse

Je réfléchis sur l’esclavage
Sur les humains et leurs chaînes
Les oiseaux chantent la liberté

Et les humains que chantent-ils
.

lundi, avril 28, 2008

Le temps qui passe

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Il pointe l’horloge
Il veut défier le temps
Le temps qui se défile
Le temps qui file

Le temps sourit
Le temps attend
Il s’impatiente
Il s’inquiète

Je vais te mâter
Je vais t’arrêter
Le temps se joue de lui
Pas de temps à perdre

Va ton chemin
Prends ton temps
Prends du bon temps
C’est le retour du printemps

Mon temps est précieux
Je ne veux perdre du temps
Laisse-moi le temps
De comprendre
D’apprendre
De me reprendre
De te prendre
Pour toujours
À temps


samedi, avril 19, 2008

Du sommeil au silence

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Me réfugier dans le sommeil
Me résoudre au silence
Oublier la parole
Me taire

Parler pour rien
Écrire sans être lu
Indifférence
Question

Couper les ficelles
De la bête qui les tire
Fermer le rideau
Une comédie sans public

Couper le son
Une symphonie muette
Me boucher les oreilles
Pour tuer la cacophonie

Près du ruisseau
Le poète s’interroge
Le monde s’en fout
Les fous jubilent

Je regarde ma chatte dormir
Je l’accompagne dans ses rêves
Je découvre un présent magique
Où le questionnement est absent

Je foule le sol d’une planète
Où l’humain ne peut ignorer
Sa conscience et sa démence
La parole revient me hanter



vendredi, avril 04, 2008

Le relief de tes hanches

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Quelques décennies dans mes mémoires
Souvenirs certains du relief de tes hanches
Plus beau que tous les reliefs appalachiens
Vents des hauteurs que tout déhanche

Ces hanches comme des fougères
À l’ombre de mes regards espiègles
Où jonglent ces divines idées lubriques
D’un cœur esseulé en quête d’ivresse

Les senteurs des boisés appalachiens
Affolent mon odorat taquiné à outrance
Tes hanches me pulsent des transes
Mes errances convergent vers ce relief

Le butor du Lac à Busque me sort de cette rêverie
La clocher de la petite église esquisse un sourire
Pendant que mes mains sur tes hanches frémissent
Un sublime lien amoureux s’installe paisiblement

mercredi, avril 02, 2008

Les poissons de la Pozer

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

Retour dans la terre perdue de mon enfance
Abandonné dans mes rêves et mes souvenirs
Je me revois marcher vers la mythique Pozer
Il fallait traverser la terre interminable à Dophe

Terre aride pleine de roches et d’arbrisseaux
Là où les quelques vaches allaient brouter
Là où nous allions les chercher à l’orée du boisé
Boisé où se cachait l’inoubliable sucrerie artisanale

Assoiffé de conquête j’avançais vers le but ultime
Cette rivière poissonneuse à la mesure de mon imaginaire
Je savais qu’ils attendaient ces vers poisseux du tas de fumier
Le bruit du feuillage, les branches qui se frappent l’épouvante

Comme si tout d’un coup je traversais le continent
Comme si blessé dans mes attentes j’étais happé vers là
Fasciné par l’inédit par la fuite des bras maternels protecteurs
Cette rivière éloignée du repère familial était l’éden convoité

Peu importe si des poissons m’attendaient cachés là
Le plus important était l’odyssée elle-même
Le parfum des conifères, l’excitation des ombres

Le désir profond de confronter mon possible désir d’être


mardi, avril 01, 2008

Poissons-scies

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Il y a des si
Il y a des scies
Il y a des poissons-scies
Il y a des poissons d’avril

Si les guerres étaient des poissons d’avril
Si les famines étaient des poissons d’avril
Si la drogue était un gros poisson d’avril
Si la pollution était aussi un poisson d’avril

Je suis prêt à courir ce genre de poisson
Vous pouvez m’en placer plein le dos
J’ai le dos bien large et bien accueillant
Mais ne me prenez pas pour un poisson d’avril

Je connais ce genre de poison déguisé en poisson
Je suis incapable d’avaler ce genre de potion
Pour ma planète bleue c’est une malédiction
Trop de mes humains vivent dans l’affliction

On a beau rire aujourd’hui de ce poisson d’avril
Moi je ne ris pas du tout et je pleure toutes mes larmes
Jamais je ne maudirai assez la violence et les armes
Mais je ne suis qu’un acteur figurant dans cette comédie

samedi, mars 29, 2008

Une vache de leçon

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je passais par là
Elles étaient pourtant là
L’une me regardait attentivement
Les autres me tournaient le dos dans l’indifférence

Celle qui me regardait
La bouche grande ouverte
Me disait de passer mon chemin
Que j’avais autre chose à faire

Je m’arrêtai tout de même
Je voulais savoir ce qu’elle pensait
Je voulais découvrir son monde intérieur
Je voulais développer un animal intérêt

Si tu savais mon pauvre blogueur poète
Comme je suis bien ici dans mon champ
Je broute et je rumine et je donne mon lait
Que veux-tu de plus simple mon poète angoissé

Mais tu ne crains pas la vache folle
Mais tu ne crains pas la grippe aviaire
Mais tu ne crains pas la maladie du hamburger
Mais tu ne crains pas la pollution atmosphérique

Arrête de ronger ton frein mon blogueur poète
Tes problèmes sont plus graves que les miens
Sida drogue hépatite b famine guerre
Regarde-moi ruminer sous mon arbre

Je suis en paix avec moi-même
J’ai reçu avec plaisir la semence du taureau
Je te regarde passer épouvanté
Va ton chemin et ne pense plus à moi


vendredi, mars 28, 2008

Au pied de son arbre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je me suis réveillé en sursaut
Le cœur battait très fort
Étrange rêve pour un mortel
Et si c’était pourtant vrai

J’étais dans une situation inextricable
Je ne voyais aucune sortie possible
La confusion la plus totale régnait
Aucun sauveur à l’horizon

Je me devais d’agir sinon tout était foutu
La prière et les incantations ne servaient à rien
Il fallait une solution à la mesure de l’obstacle
Les recettes du passé ne pouvaient plus servir

Le mortel tremble devant l’inconnu
Il s’invente un dieu pour se sécuriser
La pensée magique qui devrait tout régler
L’abdication de sa mortelle responsabilité

Alors le mortel se réveille en sursaut
Son cœur bat à tout rompre
Il s’imagine que c’est un rêve
Ses proches ne peuvent rien pour lui

Une envie soudaine de fuir le surprend
S’il oubliait tout dans une lointaine contrée
Pas facile de rester assis au pied de son arbre
S’il s’entendait dire que la réponse est pourtant là


mardi, mars 25, 2008

Libre malgré l’autre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Le prêt-à-jeter
Le prêt-à-porter
Le prêt-à-penser
Le prêt-à-consommer

Je ne suis pas prêt
À tout accepter
À ne rien dire
À ne pas dénoncer

Qui es-tu pour me dire
Quoi penser
Quoi faire
Quoi éviter

Tu es un humain comme moi
Qui habite ma planète
Qui a une histoire oui
Qui a une culture oui

Mais pas au point de ne plus penser
Mais pas au point de perdre sa centricité
Mais pas au point de perdre sa liberté
Mais pas au point de nier sa conscience

Je suis né dans la solitude
Je mourrai ou je passerai
Dans une autre dimension
Seul

Je n’ai rien à foutre
Des idéologues
Des théologues
Des dirigotologues

Des fossoyeurs de la liberté

lundi, mars 24, 2008

Être femme en Arabie Saoudite

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Royaume étonnant
Que cette contrée
Difficile à saisir
À l’heure d’Internet

Sommes-nous en 2008
Sommes-nous au Moyen-Âge
Pour les femmes un cataclysme
Les interprétations du wahhabisme


Liberté, égalité, fraternité
Répète mâle saoudien
Ces trois magnifiques mots
Répète-les comme un mantra

Mâle saoudien cogite un peu
Tu n’es pas propriétaire
De la femme saoudienne
La liberté est pour elle aussi

Mâle saoudien arrive en 2008
La femme saoudienne est ton égale
Oublie tes principes du wahhabisme
Ne t’en sers pas pour l’asservir

Mâle saoudien souviens-toi
La Saoudienne peut se tenir
En compagnie d’un autre homme
Qui n'est pas de sa famille proche

Mâle saoudien évolue
La Saoudienne peut manger
Seule au restaurant
N’en fais pas une indigestion

Mâle saoudien prend conscience
La Saoudienne peut conduire
Une automobile comme toi
Allah ne fera pas une crise d’apoplexie

Mâle saoudien réfléchis
La Saoudienne peut choisir
Sa tenue vestimentaire en public
Ne l’oblige pas à se couvrir
Des pieds à la tête en public
Cela ne te regarde pas
C’est une femme libre
Elle n’a aucune permission
À te demander

La vie est courte
Il y a tant à découvrir
Ce n’est pas une vie
Que de rester prisonnière
Dans son Arabie Saoudite

vendredi, mars 21, 2008

Joyeuses Pâques

Par Jacques Rancourt
au nom de Capucine


Capucine vous souhaite de joyeuses Pâques

Elle veut que vous viviez l'ici et le maintenant
Elle vous souhaite tout un renouveau
Elle veut que vous deveniez Zen
Que vous contempliez davantage
Que vous pulsiez l'amour et la tendresse
Que chaque jour soit une résurrection

dimanche, mars 16, 2008

Qui dit Guy

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

À mon frère Guy
qui a 60 ans
le 17 mars 2008
......................

Guy qui rit
Guy qui épie
Guy qui pépie
Guy qui bruit

Guy qui nie
Guy qui rugit
Guy qui mugit
Guy qui hennit

Guy qui vit
Guy qui prie
Guy qui fuit
Guy qui s’évanouit

Guy qui gît
Guy qui contredit
Guy qui crie
Guy qui maudit

Guy qui écrit
Guy qui lit
Guy qui saisit
Guy qui luit
...................
Guy, le rétif
Guy, l'inactif
Guy, le contemplatif
Guy qui a du pif

samedi, mars 15, 2008

La mystérieuse inconnue

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Cachée dans ta stratosphère
Secrète comme un mystère
Discrète ou impertinente
Tu te caches comme une voleuse

Tu as le sens du tragique
Tu arrives sans frapper
Tu es créatrice d’angoisse
Tu fais mourir à petit feu

Tu remplis les champs de bataille
Tu es l’arme favorite des fous d’Allah
Tu es une mine d’or pour le sida
Tu es l’aliment de toutes les famines

Tu n’épargnes personne
Tu agis à la vitesse de l’éclair
Tu n’as aucune pitié
Tu ne tolères aucun retard

La mort libératrice pour certains
La mort dévastatrice pour d’autres
La mort créatrice des dieux
La mort comme un précipice
La mort cette mystérieuse inconnue

Si elle nous amenait dans une autre dimension
Si elle nous permettait de nous retrouver enfin
Si elle était le commencement de la vraie vie

Si elle n’était pas si totalement mystérieuse
.


jeudi, mars 13, 2008

Une étoile rêvée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Dans les profondeurs de la nuit
Étendu sur mon lit
Mon corps inerte
Mon esprit déroule
Le plus beau des rêves
Qui me transporte
Parmi les étoiles

Et si je venais d’une étoile
Et si je retournais comme étoile
Fin de la peur de mourir
Fini les rancoeurs
Fini les blessures
Fini la culpabilité
Fini la crainte de se tromper

Et si au-dessus de mon étoile
Rayonne la Galaxie
Par sa majesté
Par sa taille
Par sa beauté
Pourquoi pas

Moi, une étoile parmi les étoiles
Une lumière qui éclaire
Une lumière qui scintille
Une lumière qui donne accès
À tout le Savoir possible
À tous les secrets
A tous les mystères
À toutes les connaissances

Destin de toute âme
Question de temps
Devenir une étoile
Que demander de plus
Se sentir enfin vraiment bien
En tant qu’étoile
Être au-delà
Des mesquineries terrestres

Je quitte mon état stellaire
Je me réveille en sursaut
Je dois faire boire ma chatte Capucine

mercredi, mars 12, 2008

Les yeux vers le ciel

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Chaque fois que je lève les yeux
Pour contempler les étoiles
Pour fuir la turbulence des humains
Je relativise vraiment tout
Je trouve une paix profonde

Vos drames sentimentaux
Vos échecs professionnels
Vos trahisons et vos humiliations
Combien tout est relativisé
Quand vous levez les yeux vers le ciel

Pourquoi je suis né
Pourquoi je souffre
Pourquoi je vis
Pourquoi je vais mourir
Voilà autant de raisons
Pour lever les yeux vers le ciel

Les grands espaces sidéraux
Les milliards d’étoiles
Les trous noirs
La terre et le temps
L’amour et les humains
Moi et ma conscience

mardi, mars 11, 2008

Des glaçons comme un affront

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Oh là là que faites-vous là
Qui vous a permis
Comment osez-vous
Squatter ma corde à linge

Je ne comprends pas
Cent autres lieux pour vous
Glaçons sans façon
Vous avez du front

Ma corde ne comprend plus rien
Elle est déboussolée comme ma planète
Habituée aux petites culottes, aux bas
et autres textiles de même acabit

Comment gérer cet imprévu hivernal
Comme on s’amuse au carnaval
Comme un soubresaut de la nature
Comment gérer ma routine foudroyée

Dois-je demander au soleil de vous fondre
Dois-je supporter votre poids sans me plaindre
Dois-je demander au dieu Éole de vous déglaçonner
Dois-je plutôt m’agenouiller pour vous admirer

.

lundi, mars 03, 2008

L’amour aux temps des sucres

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Faire l’amour à son amoureuse
C’est comme faire les sucres
C’est un éternel printemps
C’est la plus succulente des sèves

C’est avec une fébrilité certaine
Qu’elle reçoit le beau chalumeau
L’érable tremble d’une émotion certaine
C’est le départ vers la grande aventure

Elle donne son eau avec générosité
La libido atteint son paroxysme
La vapeur enveloppe les corps
Les gros bouillons dansent joyeusement

La bouche s’entrouvre pour accueillir
Le divin nectar fruit du feu le plus vif
Jamais l’érablière ne révélera les secrets
De ces amours printanières à l’ombre des érables

..........................................................
© Photo de
La Cabane à Pierre prise par Jacques Rancourt

dimanche, mars 02, 2008

Capucine

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Tu ignores Poutine
Tu joues ma Capucine
Tu n’es pas toujours fine
Mais tu es souvent coquine

J’envie souvent ma féline
Elle ne fait pas de rimes
Elle se fout de ce qui ruine
Alors que moi je rumine

Pas besoin de mimes
Elle ne plie point l’échine
Pas besoin de crimes
Elle se mire dans la vitrine

Alors que le jour décline
Alors que je vise une cime
Ma Capucine joue dans la farine
Ma Capucine se doit d’être féline

..........................................................
© Photo de ma chatte Capucine par Jacques Rancourt

mercredi, février 27, 2008

Rien de moins rien de plus

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Moins que rien plus que rien
Je rêve de ce rien
Ne penser à rien
Vivre avec rien

Courir après rien
Se reposer de rien
Savourer rien
Maîtriser rien

Créer avec rien
Détruire avec rien
Consommer rien
Gaspiller rien

Rien ne me ferait plus plaisir
Rien ne m’apporterait plus
Rien ne serait plus puissant
Rien ne pourrait plus me combler

Viens mon rien
Je suis ton vaurien
Remplis mon rien
Je suis ton trou noir
Je suis ton vide total
Je suis la plénitude du rien

..........................................................
© Photo prise au Lac Poulin (Québec) par Andrée Lessard

jeudi, février 21, 2008

Et si le poète

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Et si le poète était
Un solitaire introverti
Qui compense la monotonie
De sa vie
Par son imaginaire

Et si le poète était
Ce lecteur potentiel
Qui parcourt un roman
Où nous sommes les personnages
Programmés par l’auteur
Dans un décor planté

Et si le poète se prenait
Pour l’auteur de ce roman
Inventant le monde
Selon son imaginaire

Et si le poète se prenait
Pour le père créateur
Pour la déesse de l’amour
Pour le dieu de la guerre
Pour le dieu de la mer
Pour la déesse de la fertilité
Pour le dieu de la mort

Et si le poète était
Un rêve

mercredi, février 20, 2008

La comédie humaine

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Ces milliards d’humains
Quel magnifique troupeau
Savent-ils leur destinée
Reproduire, obéir, accepter

Toujours la loi de la facilité
Obéir à ses chefs
Obéir à sa culture
Obéir à ses idéologues

Ils se font endormir
Par de beaux discours
Par la gauche et par la droite
Par les professionnels de tout acabit

Ils rêvent de gagner à la loterie
Comme si la richesse apporte tout
Si on leur donnait le pouvoir
Qu’inventeraient-ils de nouveau

Moi, le supposé poète
Dans ma tour d’ivoire
Sachant que peu me lisent
Facile de pérorer à qui mieux mieux

Vraiment je n’ai pas de réponse
Bêler à mon tour
Rechigner et pleurnicher
Quelle comédie humaine

Regarder ce soir l’éclipse de la lune
Arroser mes plantes intérieures
Sortir encore une fois ma souffleuse
Donner à boire à ma chatte Capucine

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© Photo de ma chatte Capucine par Jacques Rancourt

samedi, février 16, 2008

S'il fallait

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

S’il fallait
Que tout ce que je décris
Dans mes poèmes m’arrive
Je serais un poète fini ou euphorique

S’il fallait
Que les dérives de l’humanité
Soient mon œuvre
Je serais le pire des théonautes

S’il fallait
Que les excès de romantisme
Soient vécus par ma bête poétique
Je vivrais une extase infinie

S’il fallait
Que je déteste les humains
Autant que j’en ai souvent envie
Je me cacherais dans une île déserte

S’il fallait
Que je déverse tout l’amour
Dont je suis capable
Son cœur ne le supporterait pas

S’il fallait
Que je ne puisse échanger
Avec d’autres âmes poétiques
Ma vie serait d’une tristesse infinie

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© Photo prise par Élie Rancourt à Punta Cana

mardi, février 12, 2008

Occasions ratées

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Que de fois
J’aurais voulu
Te dire
Je t’aime
Et je ne l’ai pas fait

Que de fois
J’ai refoulé ma colère
Contre moi
Contre mon impuissance
À mettre des mots
Sur mes états d’âme
Au lieu de laisser à la dérive
Les morceaux de mon cœur
Échoués sur des récifs

Que de fois
J’aurais souhaité
Qu’un pirate remonte
À la surface
Ces trésors de tendresse
Que mon navire naufragé
Recèle dans ses cales
Pour celle que mon cœur
Aime d’un amour fou
Mais que les silences
Des profondeurs océanes
Gardent jalousement

Un soir de tempête
Un soir de pleine lune
Assise sur le rivage
T’arrivera-t-il un signe
Un lambeau de ce cœur brisé
Devineras-tu
Que les fracas des vagues
Sont les pleurs désespérés
D’un cœur qui a trop saigné
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© Photo prise par Jacques Rancourt à Punta Cana

lundi, février 11, 2008

Punta Cana

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Des kilomètres de sable blanc
Des kilomètres de fiers cocotiers
Des kilomètres de corps bronzés
Des dizaines d’hôtels alignés

On y vient pour fuir le froid
On y vient pour se reposer
On y vient pour changer d’air
On y vient pour le soleil et la mer

Usines à touristes
Casinos et golfs
Restaurants et breuvages
Le royaume du tout inclus

Oublie tout cela
Déambule lentement
Contemple le ciel bleu
Entends le bruit des vagues

Pieds nus dans le sable
Lecture sous un cocotier
Cherche la paix dominicaine
Ton paradis est en toi

Tu es ton propre soleil
La paix est ta plage
Loin de la neige et du froid
Punta Cana avec ses vagues
T’enchante et te chante
Un doux refrain
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© Photo prise par Jacques Rancourt sur la plage de Punta Cana

vendredi, janvier 25, 2008

Un torride quickie comme cookie

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Peu importe si c’est Lili ou Mimi ou Suzie
Je serai de toute façon en bonne compagnie
Ses petits cris me réclament à grands cris
Il me faut cinq minutes et ce n’est pas une lubie

J’ai une si forte envie
Qu’il me faut vite un quickie
Je ne puis souffrir aucun répit
Il me faut à tout prix ce cookie

Pas question de flattage
Non c’est une petite vite
Rapide coquine et torride
Cassons la routine vite

L’art du petit coup
L’art du quickie
Vite fait
Bien fait

Effréné
Rapide
Ce petit coup
C’est la vie

Mon quickie
Tu seras
Mon cookie
Pour la vie

jeudi, janvier 24, 2008

Le droit à la tristesse

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je revendique le droit à la tristesse
Comme l’âme a droit à la tendresse
Dans mes moments de détresse
Je veux sombrer dans la tristesse

Non je ne veux pas d’antidépresseurs
Quand me frappe soudainement le malheur
Je ne cherche pas la pilule de bonheur
Je veux que la tristesse gonfle mon cœur

La vie est une suite de pertes
Même si cela nous déconcerte
L’herbe ne reste pas toujours verte
Il n’est pas toujours question de retraite

Il est inéluctable ce destin
Perte du travail
Perte de la résidence
Perte de la santé
Perte de l’autonomie
Perte des amis

La condition humaine impose cette tristesse
Impossible de contourner cette détresse
Faisons de cette tristesse notre maîtresse
Essayons d’y trouver une certaine ivresse

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©Photo prise par Jacques Rancourt des ruines de la grange ancestrale

dimanche, janvier 20, 2008

Saurais-je un jour

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Si la mort est
ce qui est inévitable
où trouverais-je une consolation
à la perspective d’un tel destin

Si une larme coule
signe de mon impuissance
où puiserais-je la force
d’affronter pareille issue

Pourquoi ce silence
Pourquoi cette tristesse
Lentement la toile se tisse
Comment éviter la douleur

Si au moins on m’offrait un carrefour
Si on moins je pouvais choisir
Pas de sursis pas d’alternative
Pas de chômage pour les aiguilles du temps

Je vois bien sur mon corps
Les affres du temps qui passe
Comment happer ce qui m’échappe
Je suis pris dans une telle écharpe

Saurais-je trouver près de la mer
Saurais-je trouver les pieds dans le sable
Un soleil qui éclaire mon monde intérieur
Saurais-je un jour le pourquoi du passage

Ces êtres dans ma vie
Cette petite planète
Ces mers, ces montagnes
Ces plaines, ces forêts
Cet infini secret des choses

Le vent de lointains rivages
Me chuchotera un probable secret

jeudi, janvier 17, 2008

Après l’acmé

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

La vie un acmé
La mort un déclin
La mort sans remords
La mort sans perdre le Nord

La vie un combat corps à corps
Quand viendra le son du cor
Tu devineras à cor et à cri
Qu’en est jeté le sort

Sans prendre le mors aux dents
Tu verras approcher le croque-mort
Tu auras ainsi touché à l’acmé de la vie
Tu auras ainsi droit à un éternel répit

Il se fait tard
Il fait froid dehors
Tu as quitté la vie sans bruit
Tu vis maintenant l’après

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Photo prise par Guy Rancourt

jeudi, janvier 10, 2008

Rien n'est tabou pour le poète

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Rien n'est tabou pour le poète
Parfois il exprime ce qu'on ne veut pas lire
Il sait que la réalité dépasse la fiction
Visitez les prisons
Visitez les mouroirs des personnes âgées
Visitez les camps de prisonniers
Visitez la bande de Gaza.
Visitez les bidonvilles

Remerciez le ciel de vivre dans un univers douillet
La mort, la maladie, la démence,
la faim, la solitude, le désespoir
la guerre, l’ignorance, le suicide

Parfois la lumière est difficile à apercevoir
au bout du tunnel.
Parfois le soleil tarde à se pointer à l'horizon
Parfois la rivière sort de son lit et inonde tout
Parfois la folie collective balaie tout sur son passage
Parfois le mal de vivre aveugle toute espérance

Rien n’est tabou pour le poète
Oui, il est le chantre de la lumière
Oui, il est un soleil qui brille
Oui, il se repose près de la rivière
Mais il dénonce les ténèbres
Mais il sort dehors les nuits d’orage
Mais il rêve de sagesse dans un monde trop fou

Le poète trouve en lui une immense paix
à jardiner
à rire
à cueillir un pissenlit
à regarder sauter une sauterelle
à contempler les hirondelles
à écrire des mots d’amour

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© Photo prise par Andrée Lessard au Lac Poulin (Québec)

mercredi, janvier 09, 2008

Apogée désertique

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Devant ton silence hier
Une tristesse infinie
Un son inaudible semble gémir
Si peu de bruit
Dans cette pièce vide
Où gravitent tant de souvenirs

Devant tes cris maintenant
Une folie à peine retenue
Une avalanche semble tout faucher
Tant de clameurs
Dans cet univers rempli
Où croupissent tant de peurs

Devant ta mort imminente
Un vide désertique
Un dernier regard d’épouvante
Avant le saut dans le vide

Où gisent tant de vies vaincues

mardi, janvier 08, 2008

Le rocher de Sisyphe

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Tu es Sisyphe, le fils d’Éole et de Méropée
Tu roules pour l’éternité un rocher en haut d’une montagne
Tu vois ton rocher retomber aussitôt sur l’autre versant
Tu dois alors le ramener à nouveau au sommet sans repos

Suis-je si différent de toi, mon cher Sisyphe
Quand je regarde ma vie et celle de mes contemporains
Que vois-je, qu’entends-je, qu’est-ce que j’observe
La plupart du temps mon rocher c’est la routine

Je dors, je me lève, je me lave, je mange, je copule
Je travaille, je me repose, je lis, je regarde la télévision
Je visite, je salue, je soigne ma chatte, j’éternue
Je somnole, je danse, je pense, je parle, je me tais

Nous avons tous un rocher à ramener au sommet
Un jour ce rocher deviendra une pierre tombale
Ah ces Grecs et leurs légendes si proches de la réalité

Une chance qu’il me reste l’imaginaire, cher Sisyphe

jeudi, janvier 03, 2008

mardi, janvier 01, 2008

Le courage de la désespérance

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je suis un poète qui gueule la désespérance
Race de ceux pour qui l’homme est un loup
Et j’ai le mal de constater que les marais sont denses
Quand vient la nuit où tout sombre dans l’indifférence

Tout le passé natal de mes ancêtres remue mes mémoires
Défilent David, François-Xavier, Charles-Eugène
Bûcherons, jobbeurs, cultivateurs, travailleurs à la dure
Suant dans une nature hostile et inhospitalière à grosses gouttes

Et je rêve d’aller dans ces contrées sentir l’humus des forêts
J’entends leurs voix rudes et les sacres sortir de leurs bouches gelées
Qu’ils ont construit ce pays de froidure avec l’arme de la droiture
Et j’admire leur courage et leur ténacité prisonniers de leurs devoirs

Quand s’abattait sur eux le terrible destin avec ses jours sombres
Ils maudissaient en secret leurs conditions d’apatrides et d’esclaves
Ils maudissaient sans le crier tout haut les malédictions proférées
La torpeur des nuits sauvages avait raison des soubresauts de conscience

Mais quand je regarde mon monde à l’aube d’une année nouvelle
Je retournerais volontiers loin des sinistres apparitions télévisées
J’errerais sans but dans ces vastes forêts pour oublier d’où je viens
Je supplierais les branches de battre la mesure de ma désespérance

Trouverais-je dans ma douleur quelques gouttes de joies cachées
Que dans le silence j’entends bruire quelques clapotis venant d’un bisse
Montre jusqu’à quel point j’ai mal dans mon corps et dans mes pensées
Trouverais-je la paix qu’en fouillant dans les profonds abysses de mon être

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Photo prise par Guy Rancourt près de chez lui (Bic, Québec, Canada)