dimanche, mai 13, 2007

Aujourd’hui, dès midi...

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Aujourd’hui, dès midi...
(à la manière de Victor Hugo)

Aujourd’hui, dès midi, à l’heure où le village resplendit
J’irai. Crois-tu que je t’ai oubliée, tendre Florence
Je m’avancerai dans le minuscule cimetière
J’irai me recueillir sur l’urne déposée un midi de juin

Je porterai à mes souvenirs ton rire enjoué
Sans le vouloir je te verrai arroser tes fleurs
Seul, incognito, j’attendrai un signe de toi
Joyeux, et le midi pour moi sera comme la lumière

Je ne regarderai point tous ces pissenlits aux alentours
Ni les quelques maisons de la rue principale
Quand je me pencherai sur ton urne
Je déposerai mil fleurs que tu adorais tant
..............................................................
Photo puisée dans les archives familiales

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci Jacques pour ce joli poème et pour la photo!! Elle m'a rappelée de bons souvenirs de St-Jean-de-la-Lande.

Je passe une drôle de journée aujourd'hui. Une fête des mères sans maman.... Et le 22 mai prochain, ma fête sans elle. Dire qu'en date du 21 juin, il y aura déjà un an qui se sera écoulé depuis qu'elle nous a quittés...

J'ai hâte de te voir à New York cet été!

Mylène qui t'embrasse xx

Anonyme a dit...

Jacques, très beau poème et c'est ce que notre Florence doit dire de son trône royal.
Michel

Anonyme a dit...

Très beau et très touchant.

Mathieu

Anonyme a dit...

Ce poème pastichant Victor Hugo est admirable!
J'ai relu le célèbre poème de Hugo :

Demain, dès l'aube...


Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

(Victor Hugo, Les contemplations)

et je ne pourrais pas dire lequel j'aime le mieux...
En somme, deux magnifiques poèmes!
Du grand art!
Bravo!

Anonyme a dit...

Poème de toute beauté!
Poème très touchant aussi!
9 ans presque jour pour jour, notre chère maman s'envolait au pays des lutins, des elfes et des anges!
À son 75e anniversaire (2 mars 1991), je lui avais composé ce poème : "ELLE"

ELLE



Elle ressemble à une talle de fraises
Une haie de roses
Et un champ de vignes

Elle rassemble dans ses mains coquillages
Pierres précieuses
Et agates

Elle s’envole là-haut avec les oies blanches
Les nuages gris
Et les étoiles filantes

Elle placotte ici-bas avec les gens
Du plus petit au plus grand
Et du plus fou au plus fin

Elle pleure secrètement
Sur nos moindres soucis, menus chagrins
Et petites misères

Elle se réjouit discrètement
De nos multiples folies, moult exploits
Et nombreux bonheurs

Elle s’évade furtivement
Dans les forêts enchantées
Peuplées d’elfes et de lutins

Elle s’épivarde joyeusement
Au-dessus des étangs et des mares
Avec les papillons et libellules

Elle se berce paresseusement à cœur de journée
En songeant à toute sa lignée
Sa tribu bien-aimée

Elle rêvasse sereinement à cœur de nuitée
À ses enfants, petits-enfants
Et arrière-petits-enfants

Elle s’appelle tout simplement
FLORENCE
C’est le nom fleuri de ma mère
De ma petite maman!

(Il y a neuf ans, presque
jour pour jour, 12 mai 1998,
ma mère nous quittait.
Elle était âgée de 82 ans)