mercredi, novembre 01, 2006

La mort

Le jeune Christophe écrit sur un sujet mystérieux : la mort.

La mort

Peur de la mort
Peur de l'enfer
Qui suis-je donc
Pour lui dédier ces vers ?

Elle va et vient
Elle embrasse le plus fort
Elle côtoie le plus faible
Tous deux n'y peuvent rien

Elle est ici
Elle est là
Toujours elle attendra
Une imprudence de votre part
Pour faire retentir le glas

Si vous l'entendez venir
Elle s'immobilisera
Jusqu'au moment où son souffle
Vous ne sentirez plus
Où le vôtre se coupera

Qu'y a-t-il de si effrayant
Dans ce dernier soupir ?
Dès votre naissance vous le savez
Vous allez mourir
Pourquoi avoir peur ?
Votre destin vous le connaissez
Votre vie n'est de votre mort
Que le tracé.

lundi, octobre 30, 2006

J'ai trop crié

Par Renée, 16 ans


J'ai trop crié
J'ai crié pour l'attirer
J'ai crié pour le séduire
J'ai crié pour me faire remarquer
J'ai crié pour convenir

J'ai crié pour l'admirer
J'ai crié pour le cueillir
J'ai crié pour le serrer
J'ai crié pour le sentir

J'ai crié pour me faire aimer
J'ai crié pour le découvrir
J'ai crié pour le garder
J'ai crié pour t'appartenir

J'ai crié pour me faire pardonner
J'ai crié pour me punir
J'ai crié pour le consoler
J'ai trop crié, je l'ai fait fuir.

vendredi, octobre 27, 2006

Gisèle Kentucky

Par Alexandre, 16 ans
Alexandre, un de mes étudiants, travaillait dans un restaurant Kentucky. Il nous décrit dans son poème humoristique une employée modèle qu'il côtoyait.

Gisèle Kentucky

Sauce chaude dans ma méga portion de frites
2 litres, où est mon Pepsi gratuit
Elle est l'employée du mois depuis 25 ans, cool
Elle est toquée du Kentucky

Bloquée des sinus elle l'est
Jerry, un numéro 2, pis grouille
Mes lèvres sur ses cuisses croustillantes
Ses doigts de poulets sur ma poitrine désossée

Elle a le charisme d'un sandwich du colonel
La friture dégouline entre ses jambes
Fidèle à son colonel qui repose en paix
Je méga bouffe sa méga touffe

Gisèle, beauté naturelle
Ma GisèleGisèle
Tu vas aller loin dans la vie.

jeudi, octobre 26, 2006

Torpeur

Par Isabelle, 17 ans

Photo = À Black Hills USA, la Devil Tower qui mesure plus de 200 mètres.
Je publie aujourd'hui le poème d'Isabelle (17 ans) qui crie toute sa souffrance face à la torpeur des humains.

Torpeur

Brise douce de printemps sur ma peau
Vent du Sud, vent du Nord
Apportez bien au loin ces mots
Qui me rongent à mort.

Je crie toute ma souffrance
Je crie cette effroyable douleur
Pour me procurer une simple délivrance
Pour me sortir de cette torpeur.

Je crie à qui veut bien m'entendre
Mais personne n'accueille mes paroles
Vous ne voulez pas comprendre
C'est votre monde qui dégringole.

Je vois la guerre et la violence
Envers cette foule de gens innocents.
Je crie tout haut la misère de cette pauvre enfance
Qui sera plus tard victime de ces tourments.

Continuez de faire les sourds, aveugles et muets
Continuez de vivre dans votre merveilleux monde imaginaire
Mais vous verrez comment c'est laid
Lorsque vous aurez découvert la vraie vie: l'enfer.

mardi, octobre 24, 2006

Un couple énigmatique

Photo de ce magnifique couple prise par le poète au Bic (Québec)

Par Jacques Rancourt


Un couple énigmatique

Ils avaient vingt-cinq ans
Sur les bords du Lac-Mégantic
Ils venaient de renouer
Revisiter leur adolescence trinitaire
Déjouer la solitude existentielle
Forger des rêves complices

Un certain jour de février
Au temps des blancs hivers
Ils ont dit oui
À une aventure commune
Ils ont quitté les bords du lac
Ils ont opté pour le grand fleuve
Les îles du Bic les ont envoûtés
Les jardins de Métis charmés
Dans le silence du rang
Ils ont égrené un chapelet amoureux
Ils ont étonné par leur joie de vivre
Ils ont socialisé, exploré et explosé
Un repos bien mérité se profile
Ils ont près de soixante ans
Non loin du grand fleuve
Ils vont forger d'autres rêves
Dont ils ont le secret

lundi, octobre 23, 2006

Revenir ou rester là

Photo prise lors d'un voyage dans l'Ouest américain. Il s'agit du geyser Old Faithfull.

Revenir ou rester là

On me croyait mort
On a été très surpris
On a un peu pleuré
On m’a quelque peu louangé
On m’a totalement incinéré
On a beaucoup festoyé
On m’a assez vite oublié
Business as usual

J’ai exploré ces nouveaux lieux
J’ai mesuré ce que représente l’éternité
Je me suis promené dans les galaxies
J’ai visité d’autres mondes
Je me suis questionné

Devrais-je me réincarner ?

En capitaliste
Pour exploiter les humains
Non jamais

En ministre du culte
Pour berner les humains
Non jamais

En politicien
Pour mentir à la population
Non jamais

En prolétaire
Pour quémander toute ma vie
Non jamais

En employé du mois
Pour faire jouir mon patron
Non jamais

En poète
Pour amener une autre dimension aux humains
Oui peut-être

En musicien
Pour faire oublier le terrible quotidien
Oui peut-être

En gardien de chèvres
Pour ne pas vivre dans les villes
Oui peut-être

En femme africaine
Pour soutenir l’Afrique
Oui certainement

En femme pakistanaise
Pour combattre les extrémistes de tout acabit
Oui certainement

En femme haïtienne
Pour recréer une république libre
Oui certainement

En…
Pour…
Oui, non, peut-être, certainement

J’ai l’éternité
Pour résoudre
Mon problème
Existentiel

Vous pouvez attendre
Longtemps
Ma décision



samedi, octobre 21, 2006

Salon funéraire

Photo du mur d'Hadrien lors d'un séjour en Angleterre
J'ai concocté un poème sarcastique sur un sujet très sérieux.
Salon funéraire
Je suis mort
Bel et bien décédé
Bien au chaud
Dans mon cercueil

Trois jours déjà
Dans mon repos éternel
Le temps du défilé
Des larmes arrive

Trente minutes
Avant l’ouverture officielle
S’amènent frères et sœurs
Timidement et religieusement

Mourir si jeune
À peine 64 ans
Retraité à peine
Quelle tristesse

L’année dernière
Une crise cardiaque
La deuxième cette année
Lui fut fatale

Un saule
Il avait voulu couper
L’an dernier
L’arbre l’a foudroyé

De la Grèce
À peine
Il revenait
Ruines en tête

Trop d’émotions
Trop de mémoires guerrières
Trop de mythes et légendes
Trop, c’est trop

Mon cœur a flanché
Ma conscience s’est envolée
Pleurez mes proches
Pleurez sur mes restes funèbres

Les morts ne reviennent pas
Je ne vous dis pas où je suis
C’est mon secret
Vivez votre vie avant de mourir votre mort

Ne mourez pas votre vie
Ne vivez pas votre mort
Mordez dans la vie
Vivez sans remords