jeudi, avril 12, 2007

Une fille se balançait dans sa cour, hier soir

Par Julie
Mes jeunes écrivains

Une fille se balançait dans sa cour, hier soir
Au gré du vent, elle se berçait
Pour oublier sa vie
Pour chasser l'ennui

Une fille se balançait dans sa cour, hier soir
Elle riait d'un rire qui n'était plus le sien
Elle gloussait, dans sa folie qui lui a tout pris
Pour ne plus rêver, elle s'est endormie

Je lui ai dit que tout n'était pas fini
Qu'elle pourrait toujours vivre sans lui
Mais elle, elle ne le voulait que pour elle
Son odeur l'étouffait
Dans ses draps son parfum était imprégné
Et même dans ses cauchemars il ne la laissait pas s'évader

Une fille se balançait dans sa cour, hier soir
Sur son vécu, elle crachait
Parce qu'elle le détestait
De par la haine elle-même, elle le méprisait
Pour ne plus y penser, elle se laissa voguer,
Pour ne plus l'aimer, elle s'arrêta de se balancer

Une fille s'est arrêtée de se balancer dans sa cour, hier soir
Elle ne respire plus, elle ne bouge plus
Elle était fatiguée de l'aimer
Elle était fatiguée de se battre constamment contre elle-même
Alors que lui, chacune de ses promesses, il a trahie

Une fille s'est arrêtée de se balancer, dans sa cour, hier soir
Plus jamais on ne la verra pleurer
C'est fini elle ne l'aime plus
Mais pourtant, du haut de son échafaud, elle continue d'espérer
que là-haut ils pourront continuer ce qu'ils ont commencé

Hier soir, dans sa cour, une fille s'est pendue
Elle n'en pouvait plus!
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Source de la photo : Fotosearch

mercredi, avril 11, 2007

Je pleure

Par Marie-Ève
Mes jeunes écrivains

Je pleure

Quand je vois des gens amoureux
Quand la nuit je pense à toi
Quand je pense à nous
Je pleure

À notre amour impossible
Des rêves de passé mes nuits dans tes bras
Mes journées de supplice sans te voir
Je pleure
À notre secret si bien gardé
Que nous ne pouvons dévoiler
À l'amour que je te donne
Que je voudrais dire au monde entier
Je pleure

Quand je regarde par la fenêtre à t'attendre
Quand je pense à ce que tu représentes pour moi
Quand je te vois
Je pleure

Quand je ne peux pas te dire « Je t'aime »
Pour que les autres ne sachent pas
Je pleure

Notre secret maudit
Je le pleure.
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Source : ADOFR

lundi, avril 09, 2007

La patinoire interdite

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

La patinoire interdite

Si près si loin que cette patinoire
À peine à 30 minutes de marche
À peine deux terres de trente arpents
Rien pour épuiser les gars à Florence

Cette Florence si couveuse de ses gars
Cette Florence si craintive et si apeurée
Cette Florence surprotégeant sa couvée
Cette Florence craignant les étrangers

Cette patinoire nous faisait rêver
Cette patinoire était comme un éden
Cette patinoire nous attirait comme du miel
Cette patinoire haut lieu des battements de cœur

C’est là que les filles nous attendaient
C’est là que chacun avait sa donzelle
C’est là qu’elles se faisaient belles
C’est là qu’on flirtait à qui mieux mieux

Mais s’y rendre quelle bataille
Mais s’y rendre quelle désobéissance
Mais s’y rendre quel affrontement maternel
Mais s’y rendre sans complicité paternelle

Comment réprimer ces testostérones galopantes
Comment empêcher nos cœurs de battre
Comment justifier une absence évidente
Comment croire à nos chances loin de là

La patinoire de notre adolescence
La patinoire de tous les interdits
La patinoire de nos amours platoniques
La patinoire mythique de nos 15 ans

vendredi, avril 06, 2007

Des marques très salutaires

Jacques Rancourt

Des marques très salutaires

Toshibase-moi vite dans mes programmes
MicocrosoftWorde un impromptu erdrekien
HPScanjette une photo qui se démarque
OutlookExpresse à Anne ce chef-d’oeuvre
Windowsexploreure-moi vers la divine Océanie
Brothere-moi une copie en souvenir sur papier glacé 9 par 11

Motrine ma fièvre créatrice
Florabile mon foie lent
Gravole mes terribles nausées
Zantace mon acidité gastrique
Gavisconne mes brûlures d’estomac
Salinexe mon nez épris d’émotions
Rhinarise-le très copieusement

Aspirine mon affreux mal de tête
Betadine ma mauvaise haleine
Listerine le tartre de mes dents
Sensodyne mes gencives sensibles
Cerumole la cire de mes oreilles
Q-tipse-les doucement et délicatement
Peroxyde mes égratignures
Polysporine mes cicatrices

Plavixe mes pauvres artères
Altace mon hypertension
Asaphene mon sang très épais
Lipitore mon haut taux de cholestérol
Synthroide ma glande thyroide
Cal’dophibuse mon équilibre microbiologique

Ombrelle mes coups de soleil
Lanacane mes démangeaisons
WhiteSwane mon cul en déroute
Zincofaxe mon anus mal en point
Alwayse mes pertes féminines
SoftSoape les microbes de mes mains
Lysole la cuvette hautement merdique

Febreeze les odeurs qui empestent
Vime toute la salle de bain
Tilexe les résidus rebelles
HertelPlusse les taches rebelles
Javexe les autres maudites taches
Windexe toutes les vitres de la maison
Drainose mes tuyaux
3-in-one toute la rouille
Sunlighte tous mes vêtements

Yougourte ma pauvre silhouette
Koolaide ma soif désertique
Chateauneufdupape mes papilles
StellaArtoise mon gosier asséché
Kellogue mon petit creux d’estomac
Cialise ma libido en panne de désir
Advile mon mal de tête qui reprend
Dormexe-moi extra fortement pour toujours
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Illustration : Objectif Beauté.com

jeudi, avril 05, 2007

Que me veux-tu?

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Que me veux-tu?

Que veux-tu que j’écrive
Que tout a été dit et écrit
Que tout ne mérite pas de sortir
Que le vide écritoire n’apporte rien

Que mijotes-tu dans ta tête
Que n’oses-tu pas écrire
Que voudrais-tu révéler
Que suis-je capable de lire

Que veux-tu exactement
Que tu ailles droit au cœur
Que tu déjoues le froid intellect
Que tu te laisses vraiment aller

Que tes mots me fassent rêver
Que tes mots me fassent voyager
Que tes mots me fassent oublier
Que tes mots m’ensorcellent
Que tes mots me sortent du quotidien

Quels mots te font tout cet effet
Quels mots déjouent ton destin
Quels mots pénètrent ton intimité
Quels mots t’arrachent du quotidien

Les mots d’amour et de tendresse
Les mots à saveur florale
Les mots de la brise matinale
Les mots des vagues océanes
Les mots des saveurs exotiques
Les mots des chantres de l’érotisme
Les mots des galaxies éloignées
Les mots des silences sidéraux
Les mots de la vieille abandonnée
Les mots de l’enfance oubliée
Les mots du poète incompris

Tes mots sont des étincelles
Tes mots sont des éclairs
Tes mots sont des gouttes de rosée
Tes mots sont des bulles de plaisir
Tes mots sont des guirlandes
Tes mots sont des airs de musique
Tes mots sont des aurores boréales
Tes mots sont des voyages
Tes mots sont des cris de joie
Tes mots sont des sourires espiègles
Tes mots sont des mémos inoubliables
Tes mots sont pour guérir mes maux

mercredi, avril 04, 2007

Déflorée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Déflorée

Je suis une toute petite fleur
Je vis sur le bord d’un ruisseau
J’adore la rosée matinale
J’adore les caresses du Monarque

Je suis le théâtre d’une véritable guerre
Un gros taon veut l’exclusivité de mon nectar
L’abeille rebelle lui barre la route
S’engage alors une lutte sans merci

Je ne suis qu’une toute petite fleur vierge
On se bat âprement pour me déflorer
Le taon veut déposer du pollen sur mon pistil
L’abeille caresse un projet identique

Ma préférence va pour l’abeille
Je déteste ce gros taon bruyant
Je préfère la délicatesse de ma préférée
Je hais la lourdeur de ce désespéré

Déflorée par ce gros taon
Consolée par la gentille abeille
Bercée par le papillon Monarque
Ensorcelée par le clapotis du ruisseau

Même une petite fleur ne peut vivre en paix
Même une petite fleur ne peut choisir son amant
Que la beauté est fragile
Une toute petite fleur déflorée par un vulgaire taon

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Photo prise par Daniel Lessard autour de sa maison

mardi, avril 03, 2007

Une envie irrésistible

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Une envie irrésistible

À qui, à quoi on ne peut résister
Difficile de contredire Larousse
Expérience très traumatisante
Que cette envie folle de la nature

On la sent venir sournoisement
On la retient du mieux qu’on peut
On garde bonne contenance malgré tout
On commence à avoir des sueurs froides

Impossible de satisfaire cette envie
Aucun urinoir à l’horizon
Aucun bipède ne peut te secourir
Le destin s’acharne sans pitié

On oublie trop souvent ce besoin de la nature
On cherche en vain trop souvent une planche de salut
On dirait que la prude société vit un continuel déni
On n’ose s’abaisser à offrir un soulagement aux victimes

Cela arrive même au Pape lors d’une longue célébration
Cela arrive à un politicien lors d’un long palabre électoral
Cela arrive à un financier lors d’une longue assemblée d’actionnaires
Cela arrive à une Carmélite lors d’une longue séance contemplative

Je confesse avec fierté que la nature m’a secouru
En visitant le mur d’Hadrien en Angleterre
En traversant les plaines de l’Ouest canadien
En sillonnant les routes de la Provence et de la Toscane

Cette envie irrésistible de te soulager
Cette envie est un cri trop souvent sans appel
Cette envie mérite mieux que l’indifférence
Cette envie mérite une véritable canonisation

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Photo coquine prise par Andrée Lessard sur la route du mur d'Hadrien en Angleterre