samedi, avril 14, 2007

Le boisé magique

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

Le boisé magique

Pour les yeux d’un jeune enfant
Tout est mystérieux
Pour les yeux d’un adulte blasé
Tout est ordinaire

Le lointain est relatif
Pour les petits pieds d’un enfant
Une randonnée au boisé
C’est tout un défi
Pour un maniaque de la vitesse
Un tour de piste
C’est rien

Gamins, notre boisé attirait
Pour l’atteindre que d’obstacles appréhendés
Des couleuvres pouvaient frôler nos jambes
Des crapauds laids et répugnants nous terrifiaient
Des coyotes pouvaient nous attaquer à tout moment
Les mouffettes, les porcs-épics et les redoutables ours
Toute une expédition que de se rendre à l’orée de ce boisé

L’expédition en valait la peine
On faisait une provision de gommes d’épinettes
On ramassait une tonne de noisettes
On mangeait de la « shawinigane », petits fils rouges délicieux
Ressemblance oblige aux fils électriques dépouillés
On se régalait avec les pieds de fougère
On mangeait des baies, de l’oseille

Le nec plus ultra, c’était notre gomme d’épinette
C’était un trophée qu’on ramenait en triomphe
On la mâchait à qui mieux mieux
Elle devenait dure comme de la pierre
Qu’importe nos mâchoires étaient solides
On cachait nos noisettes dans le foin
Pour les faire venir à point
Un autre festin en perspective

Quel garde-manger que ce boisé magique

2 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est bien vrai, cette randonnée dans le boisé permettait d' irrésistibles découvertes, il y avait aussi dans ce temps de l'année la période des sucres. Cette petite érablière qui nous permettait de cotoyer notre voisin Hector, d'apprendre collectivement a développer un esprit entrepreneurial.

Plus tard, il y avait la chasse aux perdrix et aux lièvres qui rapportait des sous précieux, elle nous donnait l'occasion d'humer l'odeur de cette forêt qui nous semblait immense tout en bravant notre peur d'être attaqué par une bête féroce dans notre imaginaire....

Bravo pour ce rappel de notre enfance.

Anonyme a dit...

R'hello Jacques,

tiens, je te copie/colle le commentaire que je t'ai laissé sur ce poème, ce matin, sur mon site. Je le trouve vraiment excellent !

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Ton poème est un festin sauvage qui me ramène bien loin en arrière... En ville, il ne fallait pas toucher à cette nature empoisonnée, arrosée par les chiens ! rire Mais je me souviendrai toujours de mes étés à l'Île Perrot (il y a 40 ans, c'était la campagne avec des routes de terre, pas la banlieue !) où la gourmandise avait champ libre : fraises sauvages, oxalis, fleurs de trèfle, champignons, bleuets... Et je me dis zut ! je vois très bien ce qu'est la "shawinigane", et il ne m'est jamais venu à l'idée d'y goûter ! T'as oublié l'eau de source avec son petit goût métallique.

Merci d'avoir réveillé les papilles de mon enfance...
Amitiés, A.